- Mario Moretti (Brigades rouges)
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Mario Moretti (né en 1946 à Porto San Giorgio, dans la province de Fermo, dans la région des Marches, en Italie centrale) est l'un des membres fondateurs des Brigades rouges, qui a participé à l'enlèvement et à l'assassinat d'Aldo Moro le 9 mai 1978.
Les circonstances de cet assassinat sont controversées. Selon certains, Mario Moretti fut la seule personne à parler à Moro durant les 55 jours de sa détention[1]. Arrêté le 4 avril 1981 à Milan, il fut remplacé à la tête des BR par son rival Giovanni Senzani, criminologue de son état. Il signe en janvier 1987 avec Renato Curcio, Maurizio Iannelli et Piero Bertolazzi, trois autres membres emprisonnés des BR, un appel à la cessation de la lutte armée en se démarquant toutefois des « repentis » et des « dissociés (it) ». Le texte est publié dans le quotidien Il Manifesto en avril de la même année[2].
Mario Moretti accorde en 1993 une série d'entretiens aux journalistes Carla Mosca et Rossana Rossanda, publiés en 1994 dans le livre Brigate rosse. Una storia italiana[3]. Il y reconnaît notamment avoir été le principal interlocuteur d'Aldo Moro durant sa détention[4] et l'avoir exécuté le 9 mai 1978[5].
Moretti a été condamné à la prison à vie. Après 15 ans de prison, un régime de semi-liberté lui a été accordé en 1998. Moretti apparaît dans le documentaire de Mosco Levi Boucault " Ils Étaient Les Brigades Rouges 1969-1978" Editions Arte 2011, avec d'autres interviews de membres de la "colonne romaine", celle qui enleva Aldo MORO en 1978.
Suspicions et hypothèses
Alberto Franceschini, l'un des fondateurs des Brigades rouges, accuse Moretti d'avoir été un agent, soit de la CIA, soit du KGB[6]. Cette thèse a également été soutenue par Renato Curcio, l'autre fondateur des BR[7]. Les deux avaient été arrêtés dès 1974.
Sergio Flamigni, écrivain et ancien élu du Parti communiste italien, ancien membre de la commission d'enquête parlementaire sur l'assassinat d'Aldo Moro, théorise que Moretti aurait pu être été utilisé par Gladio pour contrôler les Brigades Rouges et poursuivre une opération de stratégie de la tension[8].
Notes et références
- Op-Ed on Moretti's Memoirs
- (fr) Brigate rosse. Une histoire italienne, p. 344 et 345.
- (fr) Brigate rosse. Une histoire italienne, Mario Moretti avec Carla Mosca et Rossana Rossanda, éditions Amsterdam, Paris, 2010 (ISBN 978-2-35480-081-9).
- (fr) Brigate rosse. Une histoire italienne, p. 199 à 243.
- (fr) Brigate rosse. Une histoire italienne, p. 240.
- l’Arengario - STAMPA
- Corriere della Sera, 4 mai 2004 «Curcio mi disse: sono certo che Moretti è una spia»,
- La sfinge delle Brigate Rosse. Delitti, segreti e bugie del capo terrorista Mario Moretti, Kaos edizioni, 2004
Catégories :- Naissance dans la province de Fermo
- Personnalité italienne du XXe siècle
- Personnalité de l'extrême gauche italienne
- Membre d'une faction armée en Italie
- Personne condamnée pour activités terroristes
- Brigades rouges
- Perpétuité
- Années de plomb
- Naissance en 1946
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