- Marais maritime
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Les marais maritimes, aussi nommés marais salés[note 1], sont des marais de basse altitude, à très faible pente et partiellement submergés par la mer. Ils sont en général créés par accumulation de vase dans des zones peu soumises à l'érosion marine, celle-ci se concentrant au niveau des chenaux de marée. La végétation les couvrant varie selon la latitude ; herbacée en zones tempérées et froides, forestière en zone chaude (mangroves et tannes). Cependant, certains auteurs restreignent la définition aux seuls marais comportant une végétation herbacée[1].
On rencontre également des marais salés similaires à l’intérieur des terres, dans le cas de sols chargés de sel, et ici dépendant des précipitations.
Sommaire
Formation et localisation
Les marais maritimes sont très dépendant des courants de marée. Plus l'amplitude des marées est forte, et donc l'espace intertidal important, plus ceux si sont développés, et inversement dans le cas contraire, comme en Méditerranée[a 1]. Les conditions idéales pour leur formation sont un emplacement protégé de la forte houle, de faible profondeur, et une importante quantité de sédiments fins en suspension dans les eaux côtières[a 1].
Les marais maritimes sont situés parmi des reliefs différents en fonction de leurs paramètres physiques et géomorphologiques. On trouve ces marais notamment aux bords des chenaux inondés par la mer, tels les bras des delta, les estuaires, les rias et les fjords, et sur les rives des lagunes[a 1]. Les marais deltaïques sont associés à de nombreux grands fleuves, dont ceux du sud de l’Europe, tels la Camargue dans le delta du Rhône ou du delta de l'Èbre[2]. Ils sont également très vastes au sein des chenaux du delta du Mississippi[2]. En Nouvelle-Zélande, la plupart des marais maritimes se forment à l'extrémité des estuaires, dans les zones de faible houle et de sédimentation élevée[3]. Ces marais sont principalement situés dans le parc régional Awhitu à Auckland, l'estuaire du Manawatu et l’estuaire du Avon-Heathcote (en) à Christchurch[3]. On rencontre également de vastes marais maritimes au niveau de chaînes d'îles-barrières et de cordons littoraux à l'abri du vent[1], lesquels sont sensibles à la refonte des barrières et cordons situés en avant desquels ils ont été formés[2]. Ils sont très communs le long de la côte Est des États-Unis et des îles de la Frise[2]. Elles sont aussi présentes au niveau d'entailles en cul-de-sac dans le rivage, et d'anses marines[a 1]. Enfin, on en trouve aussi au niveau des baies ouvertes possédant un relèvement progressif des fonds[a 1], par exemple la baie de Morecambe et Portsmouth en Angleterre et la baie de Fundy en Amérique du Nord[2].
Les marais maritimes actuels datent de la transgression flandrienne, qui a eu lieu lors de la fin de la dernière ère glaciaire[a 1]. Ils sont soumis à un équilibre fragile, rompu à la moindre variation du niveau de la mer[a 1].
Types de marais maritimes
Marais maritimes des régions tempérées
Marais maritimes des régions froides
Il s'agit des marais maritimes se trouvant le long de côtes gelées pendant au mois plusieurs mois de l'année. On en trouve entre autres au Canada au niveau de la baie de Fundy, de l'estuaire du Saint-Laurent, de la baie d'Ungava, de la baie James ou encore du sud de la Terre de Baffin, ainsi qu'en Russie, par exemple dans la baie de Mezen[a 2]. En ce qui concerne l'hémisphère Sud, les marais maritimes et les lagunes pouvant les abriter sont rares dans les régions froides, du fait de la forte houle rendant les côtes des îles subantarctiques trop escarpées[a 3]. De façon similaire au marais des régions tempérées, il y a un schorre et une slikke composés de sédiments fins (voir ci-dessus). Cependant, l'érosion et la sédimentation habituelle se trouvent fortement influencées par les phénomènes de gels et de dégels, notamment par le biais des plaques de glaces présentes au moment de la fonte[a 2].
Du côté du schorre, la sédimentation apparaît sous la forme de blocs rocheux plus moins gros éparpillés ayant été libérés par les radeaux de glaces lors de leur fonte à marée haute ainsi que des amas épars d'épaisseur variable recouvrant les plantes, composés de sables et de petits galets[a 2]. L'érosion, elle, prend la forme de petites cuvettes nommées marelles au Canada là où des plaques de végétation ont été arrachées par des plaques de glaces lors de la rupture de la glace du marais et celle de sillons allant jusqu'à plusieurs mètres présentant des bourrelets sur les côtés et creusés par roches incrustées dans les plaques de glaces[a 2].
Marais maritimes des régions chaudes
Notes et références
Notes
- L'étude scientifique des marais salés étant plus répandue en bord de mer du fait de leur plus grand nombre, l'usage tend à confondre ces deux expressions.
Références
- Roland Paskoff, Les Littoraux, impact des aménagements sur leur évolution, Armand Colin, 1998.
- Roland Paskoff 1998, p. 100) (
- Roland Paskoff 1998, p. 112-113) (
- Roland Paskoff 1998, p. 144) (
- Autres sources
- Adam, P (1990). Saltmarsh Ecology. Cambridge University Press. New York.
- Woodroffe, CD (2002). Coasts: form, process and evolution. Cambridge University Press. New York.
- http://www.teara.govt.nz/en/estuaries/3 Te Ara - The Encyclopedia of New Zealand (2005-2010). Plants of the Estuary. Retrieved 15 March 2010, from
Bibliographie
- Roland Paskoff, Les littoraux : Impact des aménagements sur leur évolution, Paris, Armand Colin, coll. « U. Géographie », octobre 1998, 3e éd. (1re éd. 1985), 260 p. (ISBN 2-200-01959-9) (notice BNF no FRBNF36198915p)
- Alain Miossec, Les Littoraux, entre nature et aménagement, Armand Colin, 3e édition, 2004.
Articles connexes
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