- Lamayuru
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Lamayuru est un gompa (Monastère) tibétain dans le District de Kargil, Ladakh ouest , situé sur la route de Srinagar - Kargil - Leh 15 km à l'est du Fotu La, à une hauteur de 3.510 m. C'est un monastère secondaire appartenant au monastère mère de Phyang à l'ouest de Leh.
Sommaire
Description
Le monastère Yuru ou «Yung-dung Tharpa Ling» (Wylie : yung drung thar pa gling) inclut le temple le plus ancien du Ladakh : deux cent moines et lamas y vivent. Le temple du Senge Lhakhang (Wylie : seng ge lha khang, lhakhang signifiant temple) fut fondé à l'instigation de Nāropa ou de Rinchen Zangpo, le grand bâtisseur et appartient aujourd'hui à la lignée Drikung de l'ordre Kagyupa ou fondée par Skyoba Jigten Gompo ou Ratna Shri, en sanscrit et Rinchen Pal en tibétain (Wylie : rin chen dpal) (1143-1212). Les origines de cette lignée remontent au temps des maîtres indiens Tilopa et son disciple Naropa. Naropa y aurait vécu en ermite.
Histoire
Selon une légende, l'érudit indien Mahasiddhacarya Nāropa (956-1041 CE), aurait asséché un lac dans la vallée et fondé le monastère de Lamayuru. Le plus ancien bâtiment qui reste à Lamayuru est un temple appelé Seng-ge-lha-khang, à l'extrémité sud de la roche Lamayuru, qui est attribuée au la célèbre constructeur et moine Rinchen Zangpo (958-1055 CE). Rinchen Zangpo a selon la tradition construit plus de 108 gompas au Ladakh, Spiti et dans les régions environnantes.
« Les plus anciens gompas, ceux datant de Rinchen Zangpo sont Alchi, Lamayuru, Tabo et Wanla et moins accessibles, Mangyul et Sumda — appartenaient au moment de leur fondation à aucune de des écoles tibétaines existant aujourd'hui. Ils étaient à un certain stade pris en charge par les Kadampa (Wylie : bKa'-dam-pa), et lorsqu'il est tombé en déclin ils ont été repris, cette fois principalement par les Gelugpa (Wylie : dGe-lugs-pa). L'exception était Lamayuru, pour une raison quelconque réclamée par les Drikungpa (Wylie : 'Bri-gung-pa) »
[1] .
Au XV° siècle, le roi du Ladakh fit un édit suivant lequel tout criminel, homme ou femme, pouvait échapper à la justice en entrant dans le monastère, dans la commuauté des moines qui fut appelé alors Yung-drung-Thar-pa-Ling. Celui-ci jouait un grand rôle dans la vie politique du XV° siècle du Ladakh, et appartenait au district.
Le gompa comptait initialement cinq bâtiments, et quelques vestiges des bâtiments quatre coins peuvent toujours être vus. Une grotte abrite des statues de Tilopa, Milarepa et Nāropa et une statue de Vairocana se trouve dans le monastère. On peut y voir les masques utilisés annuellement pour le festival de danse .
L'histoire du Monastère est consignée dans un manuscrit non publié de Nima Rangdol (Wylie : nyi ma rang grol) conservé au Monastère[2].Il a par le passé, logé jusqu'à 400 moines, dont beaucoup sont désormais basés dans les gompas entourant les villages. A Lamayuru se déroulent deux festivals de danse masquée annuels, dans les deuxième et cinquième mois du calendrier lunaire tibétain, lorsque tous les moines des gompas environnants se rassemblent pour prier.
À proximité se trouve le Monastère de Wanla.
Légende
« Naropa qui méditait sur un minuscule bout de terre au milieu d'un lac, émit le voeu de voir construire un monastère à cet endroit. Quelque temps plus tard, le lac s'assécha et un monastère fut érigé : le Monastère de Yund-drung.Au Xème siècle, Naropa revint à cet endroit. Rinchen Zangpo, le traducteur, y avait construit plusieurs temples et stupas. Les enseignements fleurirent alors dans cette région.
Un jour, le roi Jamyang Namgyal fut atteint d'une grave maladie. Il demanda à tous les lamas des environs de faire des prières en vue de sa guérison. Mais en vain. Il alla voir un oracle qui lui dit de faire venir le grand lama Chosjé Danema, de la lignée Drikung Kagyu, du Tibet, que lui seul pourrait le guérir.
Le roi envoya alors plusieurs hommes le chercher. Lama Chosjé Danema avant de prendre la route vers le Ladakh avec les servants du roi, fit un rituel de divination afin de se renseigner sur ce lieu, de savoir s'il devait ou non aller voir ce roi du Ladakh. Au moment du rituel, il se trouvait au milieu d'un lac, c'est alors qu'il en sortit une pierre sur laquelle était gravée le visage de Milarépa et en dessous du visage, le mantra «Om mani padmé houng». Il sut donc qu'il devait partir rencontrer ce roi.
A la simple vue du Lama Chosjé Danema le roi fut guéri sur le champ. Heureux, il demanda au Lama de rester dans son palais et de devenir son lama. Celui-ci lui dit qu'il n'était pas son Lama-racine, mais lui désigna un autre lama.
Pour le remercier, le roi lui offrit les trois plus grands monastères du Ladakh : Yung-drung Tharpa Ling (Monastère de Lamayuru), Phyang, Sherkul (monastère près de la frontière indo-chinoise) ainsi que quatre vingt petits autres monastères et de nombreuses terres.
Aujourd'hui
Aujourd'hui, le Monastère héberge 200 moines et lamas dont 50 enfants moines (voir vidéos), où les enfants sont accueillis dès l'âge de 4 ans. Pour ces enfants, Lamayuru a construit une école, en terre, sans tables ni bancs. Les enfants sont assis à même le sol, sur la terre et les cailloux et lisent et écrivent dans leur cahier sur leurs genoux. Ils ont un professeur qui leur apprend le tibétain, l'hindi, l'anglais, les mathématiques et la philosophie bouddhiste (le Dharma).
Références
- Ladakh Profile Par Prem Singh Jina
- Lamayuru Monastery du Ladakh en Himalaya Par Prem Singh Jina, Konchok Namgyal
- Recent researches on the Himalaya Par Prem Singh Jina
- Smythe Sewn Painted Walls of Lamayuru Monastery Clouds Lined Par Paperblanks Book Company, The
- Handa, c. o. (1987). Monastères bouddhistes en Himachal Pradesh. L'Indus Publishing Company, New Delhi. (ISBN 81-85182-03-5).
- Kapadia, Harish. (1999). Spiti : Aventures dans l'Himalaya Trans-. Deuxième édition. L'Indus Publishing Company, New Delhi. (ISBN 81-7387-093-4).
- Janet Rizvi. (1996). Ladakh : carrefour de l'Asie . Deuxième édition. Oxford University Press, Delhi. (ISBN 019564546-4).
- Cunningham, Alexander. (1854). LADĀK : physique, statistiques et historique avec les avis des pays voisins. Londres. Réimpression : Sagar publications (1977).
- Francke, a. h. (1977). Une histoire du Ladakh. (Initialement publié comme, une histoire du Tibet occidental, (1907). Edition 1977 avec introduction critique et annotations par s. s. Gergan & f. M. *Hassnain. Sterling Publishers, New Delhi.
- Francke, a. h. (1914). Antiquités du Tibet indien. Deux volumes. Calcutta. Réimpression de 1972: s. Chand, New Delhi.
- Sarina Singh, et coll., Inde. (2007). 12e édition. Lonely Planet. (ISBN 978-1741043082).
- Schettler, Margaret & Rolf. (1981) Kashmir, Ladakh & Zanskar. Lonely Planet, South Yarra, Vic., France.
- Tucci, Giuseppe. (1988). Rin-chen-bzan-po et la Renaissance du Bouddhisme au Tibet dans le Millenium. Première édition italienne 1932. Tout d'abord un projet de traduction en anglais par Nancy Kipp Smith, sous la direction de Thomas J. Pritzker. Édité par Lokesh Chandra. Version anglaise de Indo-Tibetica II. Aditya Rakashan, New Delhi. (ISBN 978-8185179216)
Source
Cet article est issu du site du monastère de Lamayuru.
Notes et références
- Rizvi (1996), pp. 219-220
- Recent researches on the Himalaya Par Prem Singh Jina
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Cartes
Vidéo
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