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Bec-en-sabot du Nil
Bec-en-sabot du NilBalaeniceps rex Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves Ordre Ciconiiformes FamilleBalaenicipitidaeFamille Pelecanidae Genre Balaeniceps
Gould, 1850Nom binominal Balaeniceps rex
Gould, 1850Statut de conservation IUCN :
Statut CITES : Annexe II ,
Révision du 22/10/87Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le bec-en-sabot du Nil (Balaeniceps rex), ou shoebill pour les Anglais, ou Abu-Markub (père du soulier) pour les Arabes du Soudan, est un oiseau massif, de la famille des Pélécanidés. Ainsi nommé à cause de son bec qui est aussi gros, voire plus gros que sa tête, cet oiseau aux allures préhistoriques est un échassier au même titre que la cigogne ou le héron. Il est actuellement menacé par la destruction de son habitat naturel.
Sommaire
Morphologie
Mensurations
Le bec-en-sabot est un grand échassier (100 à 120 cm) à longues pattes sombres et au bec énorme. Son envergure peut atteindre 2,30 m. Il pèse de 4 à 7 kg[1]. Il n'y a pas de réel dimorphisme sexuel chez cette espèce : le mâle est juste un peu plus gros que la femelle et a un bec plus long. De même, il n'y a guère de différence entre le plumage nuptial et le plumage habituel.
Aspect général
Le plumage chez les adultes des deux sexes est gris, légèrement bleuté, à l'aspect granité. Les plumes principales sont noires à l'extrémité; les plumes secondaires peuvent présenter des reflets verdâtres. Le dessous de l'oiseau est légèrement plus clair que le dessus. Le Bec-en-sabot présente, sur l'arrière de la tête, une petite touffe de plumes qu'il peut ériger comme une crête. Les jeunes sont légèrement plus gris que les adultes.
Le bec est la principale caractéristique de l'espèce, car il ressemble à un sabot de couleur jaunâtre ou rosée; il est taché de points sombres, grisâtres, et a des dimensions de 23 x 10 cm environ. La forme du bec apparaît, en fait, très adaptée à la pêche en eaux troubles, peu profondes et encombrées de végétaux. Au lieu de harponner à la manière des hérons, le bec-en-sabot écope à l'horizontale. Il arrache ainsi du marais une véritable pelletée de matériaux où frétille la proie visée. Le crochet qui arme sa mandibule supérieure lui sert à pincer sa prise, les bords tranchants à la découper.
Les yeux sont grands et de couleur jaunâtre ou gris-blanc; situés sur le devant de la tête, ils confèrent au Bec-en-sabot une vision binoculaire. Les pattes sont longues et sombres, les orteils sont très longs et non palmés.
Aspect des juvéniles
L'oisillon est couvert de duvet gris.
Le juvénile est légèrement plus brun que les adultes.Comportement
Comportement social
Le Bec-en-sabot est un oiseau solitaire qui se ménage un territoire d'environ 3 km². On peut cependant observer cet oiseau en couple au moment de la nidification, mais aussi en groupe dans les endroits où les ressources alimentaires sont abondantes. Lors de la saison de nidification, il devient très territorial et défend son nid contre les prédateurs, mais aussi contre tout intrus. Il est par contre peu farouche envers les Humains, les laissant souvent s'approcher fort près et se contentant de les regarder droit dans les yeux.
Pendant tout le cycle de reproduction (trois à quatre mois), le mâle récolte des végétaux et les offre à sa compagne pour regarnir le nid. Avant la parade, c'est d'abord une méthode de séduction. Ensuite, cette attention conjugale entretient dans le couple une entente précieuse pour la surveillance des petits.
Vocalisations
Les bec-en-sabot sont généralement silencieux, mais ils émettent souvent des claquements de bec, surtout lorsque les adultes s'accueillent au nid. Les adultes peuvent aussi émettre des bruits un peu hennissants ou ressemblant à des meuglements. Les petits, lorsqu'ils mendient de la nourriture, émettent un bruit ressemblant à un hoquet.
Vol
Cet oiseau n'est pas migrateur, mais si les sources de nourriture sont insuffisantes, il peut accomplir des déplacements saisonniers entre les zones de nidification et les zones de nourrissage. Il vole avec le cou rétracté. Son vol est lent. Il est capable de pratiquer le vol plané et d'utiliser les courants ascendants[2].
Alimentation
Essentiellement piscivore, il se nourrit de poissons-chats, de protoptères (poissons osseux pulmonés), de tilapias, de serpents aquatiques ou de grenouilles. Il peut aussi occasionnellement consommer des varans, tortues, jeunes crocodiles, mollusques (gastéropodes surtout), voire des rongeurs, jeunes oiseaux et charognes.
Ses zones de chasse préférées sont les eaux peu profondes à haute végétation. Si les eaux sont profondes, il s'installe sur une plateforme de végétaux flottants. Il chasse et pêche à la vue et à l'ouïe, tenant sont bec vers le bas, contre sa poitrine, afin de faciliter la vision binoculaire. La proie est généralement décapitée avant d'être avalée.
Reproduction
Le bec-en-sabot est un oiseau monogame et les deux parents participent à la construction du nid, à l'incubation et aux soins apportés aux jeunes. La saison de nidification varie selon la situation géographique mais coïncide généralement avec le début de la saison sèche. Le cycle de reproduction, de la construction du nid au départ des jeunes, dure entre 6 et 7 mois.
Les bec-en-sabots deviennent bruyants pendant la parade nuptiale. Les partenaires se penchent l'un vers l'autre, claquant du bec et lançant des cris ressemblant à des meuglements.
Une zone d'environ 3 m de diamètre est piétinée et nettoyée pour installer le nid. Ce dernier est situé généralement sur un îlot ou sur un radeau de végétation flottante. Les matériaux de construction (herbe, débris végétaux...) sont tassés pour former une grande structure d'environ 1 m de diamètre.
Deux à trois œufs blanchâtres sont pondus. Très souvent, il ne restera à la fin du cycle de reproduction qu'un seul petit, à cause de la prédation ou du manque de nourriture. L'incubation dure environ 30 jours pendant lesquels les adultes retournent souvent les œufs, et les rafraîchissent en les arrosant d'eau ou en les recouvrant de végétation humide. Après l'éclosion, les adultes nourrissent les petits par régurgitation de proies dans le nid, mais les petits se nourrissent seuls. Les parents font de l'ombre aux oisillons et parfois les arrosent d'eau pour les rafraîchir.
Le développement des petits est lent en comparaison avec la plupart des autres oiseaux. Pendant 35 jours, les oisillons ne peuvent pas tenir debout; un des deux parents les garde au nid pendant que l'autre part en quête de nourriture. Par la suite, les deux parents partent en chasse, laissant les oisillons seuls au nid. Les plumes ne sont pas totalement développées avant 2 mois et les petits ne peuvent pas voler avant 105 à 112 jours. Pendant encore un mois après l'envol, les parents continueront à nourrir leurs jeunes. Les jeunes arrivent à maturité sexuelle à 3 ou 4 ans. Cet oiseau peut vivre jusqu'à 36 ans en captivité[1],[3].
Répartition et habitat
C'est un oiseau endémique du continent africain, surtout présent dans les parties orientales et centrales de l'Afrique tropicale.
On le trouve dans les lacs, grands cours d'eau et marais garnis de papyrus et de roseaux, particulièrement au nord de l'Ouganda (lac Victoria par exemple), à l'ouest de la Tanzanie, au sud du Soudan (au niveau du Nil Blanc) et dans le marais de Bangweulu au Nord-est de la Zambie.
Globalement sa répartition est à peu près la même que celle du Protoptère.
Le Bec-en-sabot et l'Homme
Statut et préservation
On ne connaît que peu d'informations sur les mœurs et les origines de cet oiseau difficile à observer dans son milieu naturel. Menacé de disparition, on peut l'observer dans certains zoos.
Les principales menaces sont la destruction de l'habitat, principalement des zones de nourrissage (souvent asséchées pour les transformer en zones agricoles), mais aussi la chasse pratiquée entre autres pour alimenter les zoos. On peut ajouter à cela la menace des incendies et inondations, ainsi que le piétinement des nids par les troupeaux allant boire.
Selon Birdlife, la population, estimée à 12 000-15 000 individus en 1997[4], aurait été en 2002 de 5 000-8 000 individus[5].
Il est classé par l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie dans la catégorie A1c, c'est-à-dire parmi les espèces dont il reste moins de 10 000 individus dans le monde, depuis 2002. La CITES a classé cette espèce en annexe II (espèce vulnérable à commerce réglementé) depuis 1987. L'IUCN classe le Bec-en-sabot dans la catégorie "vulnérable", C2ii (population en déclin et estimée à moins de 10 000 individus) depuis 2004.
Appellation et position systématique
Balaeniceps rex est la seule espèce du genre Balaeniceps.
Il était auparavant classé dans la famille des balaénicipitidés (dont il était le seul représentant). Il y a eu beaucoup de débats pour savoir quelle est la famille la plus proche de celle du Bec-en-sabot. Le syrinx ressemble à celui des Ardeidae, la langue à celle des Scopidae et son comportement, son nid et les osselets de son oreille moyenne (l'étrier surtout) le rapprochent des Ciconiidae. Le vol avec le cou retracté rappelle à la fois les Ardeidae et les Pelicanidae. Les analyses biochimiques[6] ont finalement placé cet oiseau parmi les Pélicanidés.
Références
Notes
- ↑ a et b Bec-en-sabot du Nil sur www.oiseaux.net. Consulté le 25 avril 2009
- ↑ Encyclopédie en 14 volumes (1982) La nature, Hachette, p 23
- ↑ del Hoyo J., Elliot A., et Sargatal J. 1992 Handbook of Birds of the World, Vol. 1, Lynx Edicions, Barcelone
- ↑ Rose et Scott (1997)
- ↑ Dodman, Wetlands International (2002)
- ↑ Sibley et Ahlquist
Bibliographie
- Encyclopédie en 14 volumes (1982) La nature, Hachette, ISBN 2-245-01629-7
Liens externes
Genre Balaeniceps
- Référence Alan P. Peterson : Balaeniceps dans Ciconiiformes (en)
- Référence Catalogue of Life : Balaeniceps (en)
- Référence The Paleobiology database : Balaeniceps Gould 1850 (en)
- Référence ITIS : Balaeniceps Gould, 1850 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Balaeniceps (en)
- Référence IUCN : taxon Balaeniceps (en)
Espèce Balaeniceps rex
- Référence Alan P. Peterson : Balaeniceps rex dans Ciconiiformes (en)
- Référence Tree of Life Web Project : Balaeniceps rex (en)
- Référence Catalogue of Life : Balaeniceps rex Gould, 1850 (en)
- Référence ITIS : Balaeniceps rex Gould, 1850 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Balaeniceps rex (en)
- Référence IUCN : espèce Balaeniceps rex Gould, 1850 (en)
- Référence CITES : espèce Balaeniceps rex Gould, 1850 (+répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Balaeniceps rex (sur le site du ministère français chargé de l’écologie et du développement durable) (fr)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Balaeniceps rex (en)
- AEWA
- African Bird Club
- BirdLife
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