- Bebīkon
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Lolicon
Lolicon (rorīta konpurekkusu, ロリータ・コンプレックス), ou Rorikon (ロリコン) est le terme gairaigo (mot japonais d'origine étrangère) reprenant la contraction de Lolita Complex (du roman de Vladimir Nabokov, Lolita), désignant l'attirance sexuelle pour les jeunes adolescentes non encore totalement formées (les lolitas) voire les fillettes. Par extension, il désigne aussi les mangas et anime pédopornographiques.
Sommaire
Définition
« Lolita Complex » a pour abréviation « lolicon » plutôt que « lolicom » à cause de la prononciation du japonais. D'autres mots étrangers avec des syllabes finissant en « m » sont transcrits de la même manière. La retranscription du mot en Rōmaji s'écrit « rorikon ».
En son sens japonais originel, « lolicon » n'est pas directement lié aux productions artistiques. « Loli » caractérise toute représentation de jeunes filles ou de fillettes, aussi bien photographique (« loli photobooks ») que dessinée ou filmée. « Lolicon » peut aussi en japonais renvoyer aux personnes attirées par les fillettes et pré-adolescentes réelles comme fictionelles et est en ce sens synonyme de pédophile.
Lolicon désigne plus spécialement ailleurs qu'au Japon des productions artistiques (mangas, animes, jeux vidéo, etc.) érotiques ou pornographiques mettant en scène des personnes de sexe féminin âgées de 7 à 13 ans.
Deux facteurs combinés peuvent expliquer la prévalence notable des aspects juvéniles marqués dans l'art érotique japonais. D'abord le phénomène « kawaii », connu en Occident comme « tout ce qui est petit est mignon », et extrêmement populaire au Japon : on en voit la marque dans l'ensemble du style manga/anime. Ensuite, la culture du respect directement attachée à l'âge, qui considère les signes d'âge mûr comme synonyme de sagesse à vénérer : lorsqu'un personnage âgé - de préférence un sensei - a un comportement séducteur ou égrillard, c'est quasi systématiquement dans un contexte humoristique et caricatural décalé de « vieux salace » (Tortue Géniale dans Dragon Ball, Maître Ernestin dans Ranma ½, etc.).
Formes de représentation
Le lolicon trouve son expression généralement dans des contenus réservés aux adultes, mais pas uniquement, un personnage pouvant être qualifié de lolicon dès l'instant qu'il représente un personnage de sexe féminin juvénile et situé dans un contexte sentimental. On peut citer certaines séries célèbres comme Love Hina où les personnages de Shinobu et Kaolla sont des lolicons. Le fan service est très souvent le facteur rendant un personnage lolicon, la subtilité étant souvent suffisamment fine pour marquer les amateurs de lolicon sans pour autant choquer le reste du public. Il n'est pas rare de retrouver un ou plusieurs lolicons dans la plupart des shōnens sentimentaux.
Mais c'est dans sa forme d'expression érotique et pornographique que le lolicon est le plus marquant. Le tout premier anime hentai produit au Japon était un lolicon[1], mais aujourd'hui, la production d'anime hentai lolicon est quasi-nulle. Ses principales formes d'exploitations commerciales à ce jour sont les mangas, les jeux vidéo, ainsi que les loli-photobooks et DVD.
Mangas
Les mangas pour adultes restent la forme d'expressions préférée des auteurs de lolicon et certains éditeurs se sont spécialisés dans ce type de publication. Avant de publier un manga, les auteurs passent très souvent par des publications réunissant plusieurs auteurs, Comic LO (Lolita Organization) est une des plus célèbres qui paraît tous les mois aux éditions Akaneshinsha.
Jeux vidéo
Les jeux vidéo lolicon se calquent sur ce qui se fait dans le hentai en général. Le type le plus répandu est celui des jeux de séduction où l'objectif est d'avoir un rapport sexuel avec le personnage féminin du jeu. Ces jeux se présentent le plus souvent sous la forme d'une histoire linéaire dans laquelle il faut faire de temps à autre des choix; il y a en général très peu d'animation dans ce type de jeu, les personnages apparaissant en images fixes sur des décors et les dialogues s'écrivant au fur et à mesure. Certains de ces jeux sont célèbres et ont été adaptés en séries animes grand public, c'est le cas par exemple pour Popotan.
Il existe d'autres types de jeux moins scénarisés et plus basés sur l'action, où les personnages sont en 3D et l'animation très soignée.
Loli photobooks et DVD
Les loli photobooks sont une forme d'exploitation commerciale du lolicon à mettre en marge car contrairement aux œuvres de l'esprit, ils impliquent de vrais mineurs. Leur contenu n'est pas pornographique et leur publication est légale au Japon. Ces livres de photos mettent le plus souvent en valeur une jeune fille revêtue d'un uniforme, en maillot de bain ou sous-vêtements dans des positions suggestives.
Aspects législatifs
Ceux-ci sont légaux au Japon tant qu'ils n'impliquent pas de vrais modèles dans le processus créatif.[2] ; alors que dans la majorité des autres pays ils sont interdits (voir ci-dessous). En effet, le lolicon est fréquemment rapporté à la pédophilie. Ses défenseurs clament qu'un matériel fictionnel n'affecte pas les enfants, et que les lolicons peuvent aider à soulager la tension sexuelle des pédophiles ; ses opposants disent qu'au contraire la vision d'un tel matériel les encourage à considérer les enfants comme des objets sexuels, et que son autorisation risquerait de banaliser la pédopornographie non fictionnelle.[3] Cependant ces accusations ne sont pas fondées[4], et au Japon, pays où est produite et consommée la grande majorité des lolicons, il n'est pas prouvé que cela ait pour conséquence une recrudescence des agressions envers les fillettes et les pré-adolescentes (dont la fréquence est là-bas en fait bien inférieure à la plupart des autres pays).[5] Les lolicons sont un sujet fréquent d'étude universitaire sur la sexualité au Japon,[6] et l'on suggère souvent qu'ils existent pour les mêmes raisons que les femmes habillées en uniforme de collégienne sont considérées attirantes. Au Japon, les mangas lolicons sont disponibles au feuilletage et à l'achat presque librement dans la plupart des librairies et des kiosques, la seule restriction étant qu'ils doivent, comme toutes les publications pour adultes, être placés à un endroit précis du magasin.
Les statistiques montrent une forte corrélation entre la grande vogue de matériel pornographique au Japon depuis les années 1970 et une baisse importante des agressions sexuelles, en particulier d'enfants et les cas de viol non-impulsif. Ceci appuie la théorie affirmant que la grande disponibilité de matériel sexuellement explicite diminue en fait le taux de crimes sexuels.[7]
Des pays qui interdisent clairement le lolicon
La Cour suprême des États-Unis d'Amérique a décidé en 2002 que le « Child Pornography Prevention Act » de 1996, qui prohibait la pédopornographie virtuelle était anticonstitutionel[8] car il interdisait « des productions qui ne provoquent ni crimes ni victimes. La pédopornographie virtuelle n'est pas “intrinsèquement liée” à l'abus sexuel des enfants. » Le PROTECT Act de 2003 (Amber Alert Law)[9], promulgué par George W. Bush le 30 avril 2003, criminalise la pédopornographie virtuelle. En décembre 2005, Dwight Whorley fut condamné à ce sujet (mais il possédait aussi de la pédopornographie photographique)[10]. La Cour Suprême ne s'est pas encore prononcée sur cette loi.
L'Afrique du Sud a précisé en septembre 2003 (« Films and Publications Amendment Bill ») qu'en pédopornographie la virtualité n'était pas un facteur de distinction avec la pédopornographie en général.
De même, l'article 163.1 du code criminel canadien interdit « toute représentation photographique, filmée, vidéo ou autre, réalisée ou non par des moyens mécaniques ou électroniques »[11]. Un américain a été condamné à 30 jours de prison pour avoir fait passer du Lolicon des États-Unis au Canada en avril 2006[12].
Une législation hésitante
En France, toute « représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique » est interdite à la production ainsi que, depuis mars 2002, à la simple détention. [13]. L'article de loi emploie l'expression « l'image d'un mineur », ce qui entretient un certain flou : suivant les interprétations, on peut considérer que l'interdiction s'applique uniquement à l'image d'une personne mineure existante en particulier (par exemple un dessin fait d'après modèle réel) ou à l'image d'un mineur en général, y compris une œuvre d'imagination. Des personnes ont déjà été condamnées pour détention ou diffusion de lolicon, voir par exemple la jurisprudence du 12 septembre 2007 (pourvoi n° 06-86763 [14]) (« l'objet du délit, qui, auparavant, était défini comme l'image d'un mineur, [...] est étendu à toute représentation d'un mineur ; qu'il peut donc s'agir d'images non réelles représentant un mineur imaginaire [...] », extrait de la jurisprudence).
En 1994 au Royaume-Uni, le Criminal Justice and Public Order Act introduisit une définition légale d'une « pseudo-photographie indécente d'un enfant », interdite tout comme les vraies. Cependant la loi n'inclut pas les productions artistiques où les reproductions ne tendent pas à une mimesis parfaite, comme dans les mangas.
Aux Pays-Bas, le 1er octobre 2002, une loi caractérisant la « pédopornographie virtuelle » comme illégale fut introduite.[15] Cependant la loi ne concerne que les « représentation réalistes d'un mineur dans des positions sexuellement explicites », ce qui laisse planer l'ambiguïté sur le statut du lolicon.[16]
En Allemagne, toute pornographie est interdite lorsqu'elle concerne « l'abus sexuel d'enfants, qu'il soit réel ou présenté de manière réaliste ».[17] Même ambiguïté.Sujets liés
Le Toddlerkon (toddler signifiant « un tout-petit enfant » en anglais) ou bebīkon (bebī konpurekkusu, ベビーコンプレックス, pour Baby complex) est un genre de lolicon qui implique des fillettes encore plus jeunes (moins de 6 ans) que celles des lolicons typiques. Ses amateurs sont en général mal considérés des autres amateurs de lolicon.
Le Shotacon met lui en scène des enfants et pré-adolescents de sexe masculin.
Le Lolilezu ou rorirezu (ロリレズ), mot-valise pour lolicon no lezubian (ロリコンのレズビアン), est une version lesbienne du lolicon, mettant en scène des femmes et des jeunes filles.
Notes
- ↑ Lolita anime : Yuki no kurenai keshō ~ shōjo bara kei ~. Premier anime hentai, réalisé en 1984.
- ↑ Tim Richardson, « La pédopornographie interdite au Japon ». The Register, 18 mai 1999
- ↑ Bush signe le « Protect Act » : President's Remarks Upon Signing of S. 151, the Protect Act (30 avril 2003). Récupéré le 28 janvier 2006.
- ↑ The Early Window Liebert, R. M., Neale, J. M., & Davison, E. S. ISBN 0-08-017091-9
- ↑ Pornographie, viol et crimes sexuels au Japon International Journal of Law and Psychiatry 22(1) : 1-22. 1999.
- ↑ Sharon Kinsella, Adult Manga: Culture and Power in Contemporary Japanese Society. ISBN 0-8248-2318-4
- ↑ Pornography, Rape and Sex Crimes in Japan International Journal of Law and Psychiatry 22(1) : 1-22. 1999.
- ↑ Ashcroft v. Free Speech Coalition
- ↑ Bush signe le Protect Act
- ↑ Le premier homme à tomber sous le coup des nouvelles lois anti pédopornographie
- ↑ L'article 163.1
- ↑ CBC News, 4 avril 2006
- ↑ article 227-23 du Code pénal
- ↑ Rejet du pourvoi n° 06-86763
- ↑ Justitie (1er octobre 2002).
- ↑ Draft Convention on Cyber-crime (25 avril 2000).
- ↑ Section 184 (4) (à jour en avril 2006).
Liens externes
- « La pédopornographie “virtuelle” : une “victime” virtuelle ? » Duke Law & Technology Review, 23 septembre 2002.
- « Does comic relief hurt kids? », Japan Times (20 avril 2004)
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