- Jean Benedetti
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Jean (Baptiste, Antoine) Benedetti (1902-1981) est un haut-fonctionnaire, préfet et résistant français.
Biographie
Né le 3 juin 1902 à Marseille d'une famille corse, Jean Benedetti est élevé avec son frère René en Algérie. Après des études de droit à Alger, tous deux s'inscrivent à l’École libre des sciences politiques à Paris dont ils sortiront diplômés. Jean, de retour en Algérie, devient le secrétaire parlementaire de Jules et Paul Cuttoli, respectivement député et sénateur radicaux-socialistes d'Algérie.
En 1929, il devient chef de cabinet du préfet des Pyrénées-Orientales qu'il suivra dans les mêmes fonctions à Vannes, puis à Colmar avant de devenir en 1934, secrétaire général de la préfecture du Cantal. Il y fait alors la connaissance de Paul Bastid qu'il suivra comme chef de cabinet au ministère du Commerce durant le Front populaire. Nommé en 1937 à Vire, il y noue une amitié indéfectible avec le docteur Abraham Drucker (le père de Michel Drucker) qui le sauve d'une pneumonie pour laquelle il était condamné.
C'est à Vire qu'il est confronté à l'arrivée des occupants. Dés cette époque avec son épouse Odette, il aide à l'évasion de plusieurs prisonniers. Nommé en 1940 à Amiens (secrétaire-général) il se retrouve quelques mois plus tard sous-préfet de Dunkerque d'où il est déplacé à la demande des Allemands ainsi que l'indique le procès-verbal des comités de libération. Nommé préfet délégué de Montpellier, il délivre, avec ses adjoints, Camille Ernst, secrétaire général et Roger Fridrici, premier chef de bureau, plusieurs centaines de certificats d'hébergement qui permettront d'exfiltrer avec le concours de l'Œuvre de secours aux enfants de très nombreux enfants des camps d'internement[1]. Il évite également l'arrestation imminente de plusieurs dirigeants du mouvement de résistance Combat[2]. Nommé en 1944 à Avignon, et suite à une intense campagne de dénonciation menée par les partis collaborationnistes et notamment le Rassemblement national populaire de Marcel Déat, il est arrêté, avec dix autres membres du corps préfectoral, en mai 1944 pour son appartenance au réseau Super-NAP. Dans le même temps son épouse (nom de code Marceau) œuvre au sein du réseau Nestlé-Andromède, puis au BCRA[3]. Déporté à Flossenburg, il revient d'Allemagne en mai 1945.
Nommé à Dijon (préfet de la Côte d'or), il poursuit toute sa carrière dans la préfectorale où il est, entre autres, successivement préfet de la région Bretagne, puis de celle du Nord avant d'accéder à la Préfecture de la Seine en 1958. En 1963, il devient président des Charbonnages de France.
Jean Benedetti décède le 5 mai 1981 dans le 13e arrondissement de Paris. Il était grand officier de la légion d'honneur et croix de guerre 1939-1945.
Notes
- Sabine Zlatin, Mémoires de la "Dame d'Izieu", Paris, Gallimard, 1992 ; Centre de Documentation Juive contemporaine, L'activité des organisations juives en France pendant l'occupation, Paris, Éditions du Centre, 1947, 246 p.
- Pierre-Henri Teitgen, Faites entrer le témoin suivant, 1940-1958, de la résistance à la Vème République, Rennes, Ouest-France, 1988. Voir le témoignage de
- Archives privées de François Benedetti.
Sources
- René Bargeton, Dictionnaire biographique des Préfets, septembre 1870-mai 1982, Paris, Archives Nationales, 1984, p.80.
- Who's who, 1957-1958
- Centre des Archives Contemporaines: 910794/27
- L'activité des organisations juives en France pendant l'occupation 1940-1944, centre de documentation juive contemporaine, Paris, editions du centre , 1947.
- Pierre-Henri Teitgen, Faites entrer le témoin suivant : 1940-1958, de la résistance à la 5éme République, Editions Ouest-France, 1988
- Georges Weill, Le combat d'un juste, Editions Cheminement, 2002.
- Limore Yagil, Chrétiens et juifs sous Vichy (1940-1944) : sauvetage et désobéissance civile, Editions du Cerf, 2005.
- Sabin Zlatin, Mémoires de le dame d'Izieu, Gallimard, 1993.
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