- Maine-Montparnasse
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Le quartier Maine-Montparnasse, à cheval sur les 14e et 15e arrondissement de Paris, est le fruit d'une vaste opération de rénovation urbaine des années 1960.
Sommaire
L'opération Maine-Montparnasse
L'opération urbanistique Maine-Montparnasse a donné naissance :
- à la Tour Montparnasse (construite en 1970-1973) avec son centre commercial,
- à la nouvelle gare Montparnasse,
- à un ensemble d'immeubles de grande hauteur organisés en forme de U au dessus de la gare, destinés à des bureaux et à des logements. Les deux barres de logements de l'opération sont :
- rue du commandant René Mouchotte (14e arrondissement), l'opération Maine-Montparnasse II : 255 logements construits en 1959-1966.
- Boulevard Pasteur (15e arrondissement), l'opération Maine-Montparnasse I : 750 logements construits en 1959-1965.
- à l'hôtel Sheraton (devenu Le Méridien) (construit en 1972-1974).
La réalisation de l'opération a conduit en même temps à la réorganisation complète du quartier Plaisance-Vandamme avec la destruction de 4 400 logements dits "insalubres" (maisons de ville et immeubles ouvriers) et la construction de 5 700 logement neufs, dont 4 800 logements sociaux[1].
Derniers éléments de développement du quartier Maine-Montparnasse :
- la construction de la gare Montparnasse 2.
- la construction de bâtiments de bureaux de part et d'autre de l'ancien pont des cinq martyrs du lycée Buffon qui enjambait les voies de la gare.
- la construction d'une dalle avec jardins (le Jardin Atlantique, 1994), tennis, musée, au dessus des voies de la gare Montparnasse.
- les ensembles de l'architecte Ricardo Bofill place de Catalogne-place de Séoul (1985)
La réglementation des immeubles de grande hauteur (IGH) a été initialement élaborée puis adoptée en 1977 pour les immeubles de l'ensemble Maine-Montparnasse.
L'immeuble Mouchotte (1966)
Le grand ensemble Mouchotte ou opération Maine-Montparnasse II, situé sur le côté ouest de la rue du Commandant-René-Mouchotte, consiste en une longue barre posée sur dalle, comptant 750 logements et 88 000 mètres carrés sur 16 étages, sans compter des étages de parkings. Il a été conçu par l'architecte Jean Dubuisson. Il a été construit en 1959-1964 et livré en 1966. Il constitue, comme tout l'opération Maine-Montparnasse, un cas exemplaire de la pensée urbanistique et architecturale de la période de croissance démographique et économique des Trente glorieuses.
Au delà de l'opération urbanistique et architecturale, ce grand ensemble pouvant loger 2 000 personnes s'est également distingué par le profil de sa population. Il a attiré dès le début une population de jeunes cadres, de jeunes hauts fonctionnaires et intellectuels attirés notamment par sa proximité avec le Quartier latin et les ministères. Ce grand ensemble conçu dans les années 1950 est cependant arrivé à contre-courant des idées de son époque, étant habité à partir de la fin des années 1960 dans une ambiance pré- puis post-68arde. La mobilisation de ses habitants a été forte durant les évènements de mai 1968, géographiquement voisins. Il aurait été surnommé "l'immeuble rouge" par la philosophe Jean-Paul Sartre[1].
Selon l'architecte Pierre Caillot et l'historien de l'urbanisme Gérard Monnier (université Paris-I), ce grand ensemble est devenu dans les années 1970, "un bastion du militantisme culturel, social et politique". Ce militantisme s'est notamment exprimé à travers l'association des locataires, des services familiaux en autogestion (club d'enfants, ateliers), une fête annuelle de voisins sur la dalle en bas de l'immeuble, la lutte "écologique" contre le projet de radiale routière de Paris sud qui a finalement, après transformation, donné naissance à la coulée verte du sud parisien, etc.[1].
La Chapelle Saint-Bernard-de-Montparnasse intégrée dans l'opération architecturale et située quasiment sous l'immeuble Mouchotte, est également devenue un lieu de militantisme du quartier et le haut lieu de la "révolution des prostituées" de 1975.
L'immeuble Pasteur (1965)
(..)
L'immeuble Pasteur se situe boulevard Pasteur. Il a été conçu par l'architecte Jean Dubuisson.
Les immeubles de bureaux
Deux des côtés de l'ensemble de barres en forme de U encadrant la gare Montparnasse sont des immeubes de bureaux. De grandes entreprises ont ou eu leur sièges dans ces immeubles :
Sociétés ayant eu leur siège à Maine-Montparnasse : Air France, Philips, Compagnie générale de radiologie, etc.
Société ayant leur siège à Maine-Montparnasse (2009) : MGEN, CNP Assurances, Crédit Agricole SA, etc.
Maine-Montparnasse dans la fiction
Les caractéristiques de l'ensemble Maine-Montparnasse - un grand ensemble urbain emblématique de la vision de la ville du futur développée au cours des Trente glorieuses - en ont fait un symbole réutilisé dans l'art et la fiction.
- Les décors urbains du film Playtime (1967) de Jacques Tati, reconstitué en carton hors de Paris, ont l'apparence des immeubles de l'ensemble Maine-Montparnasse. L'immeuble qui apparait en fond de la scène du Royal Garden est, par exemple, inspiré de l'immeuble Pasteur de Maine-Montparnasse.
- Le réalisateur Bertrand Tavernier a en partie tourné son film Des enfants gâtés (1977), relatant notamment une lutte collective de colocataires contre leur propriétaire, à l'immeuble Mouchotte[1].
- Une chanson de Marie Laforêt Maine Montparnasse (1976) évoque la nostalgie en milieu urbain.
- L'ensemble Maine-Montparnasse a servi de décor de fond - symbolisant la ville moderne - à des scènes de nombreux films (I comme Icare, etc.).
Notes et références
- Pierre Caillot (architecte conseil du ministère de l'Equipement) et Gérard Monnier (université Paris-I), "Le "village Mouchotte" à Paris : acteurs et militants de la modernité urbaine", colloque de Saint-Etienne novembre 2004 et sur le site Mouchotte.eu consulté en 2009
Voir aussi
Articles connexes
- Gare Montparnasse
- Chapelle Saint-Bernard-de-Montparnasse
- Jardin Atlantique
- Tour Montparnasse
- Coulée verte du sud parisien (enjeu de lutte du quartier dans les années 1970)
Bibliographie et émissions
- Xavier Guillot (dir), Habiter la modernité : actes du colloque Vivre au 3e millénaire dans un immeuble emblématique de la modernité, École d'architecture de Saint-Étienne, éditions de l'Université de Saint-Étienne, 2006, pages 55 et suivantes [1].
- À propos de Mouchotte, in émission Les Nuits magnétiques de Gaëlle Meininger sur France Culture, vendredi 28 novembre 1997. [2]
virginie Lefebvre, "Paris, ville moderne, Maine-Montparnasse et la Défense, 1950-1975", Paris, Editions Norma, 2003
Liens externes
- Pierre Caillot (architecte conseil du ministère de l'Equipement) et Gérard Monnier (université Paris-I), "Le "village Mouchotte" à Paris : acteurs et militants de la modernité urbaine", consulté sur le site Mouchotte.eu en 2009 et colloque Vivre au 3e millénaire à l’École d'architecture de Saint-Étienne et université Jean-Monnet, 25-26 novembre 2004.
- Tonino Serafini, "«Village» à vendre à Montparnasse.Les locataires d'un immeuble devront acheter leur appartement ou déménager", in Libération, 4 mars 1997
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