- Henri Rognon
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Henri Camille Rognon, né à Morteau (Doubs) le 8 juillet 1925, est un Résistant français mort le 9 juin 1944 dans un combat contre la colonne de la 2e division SS Das Reich qui a commis le massacre d'Argenton-sur-Creuse.
Biographie
Henri Rognon, engagé volontaire à 18 ans dans le Premier régiment de France, appartient au 1er bataillon (infanterie), cantonné au Blanc. Il déserte le jour du débarquement en Normandie et rejoint les FFI. Il part de Saint-Gaultier le 9 juin au matin pour Argenton-sur-Creuse où il participe à 10 heures, sous les ordres de Roland Despains[1], à un combat à la gare pour neutraliser un train d'essence et de munitions destiné à la 2e division SS Das Reich pour sa remontée vers le nouveau front. Le train est pris. En début d'après-midi, Henri Rognon est envoyé, avec dix de ses camarades du 1er RF qui ont avec lui rejoint les FFI, pour relever des Résistants de Saint-Benoît-du-Sault qui contrôlent l'entrée sud d'Argenton sur l'avenue Rollinat. L'équipe dispose d'un bon équipement en fusils-mitrailleurs et munitions.
Un convoi militaire allemand venant du sud apparaît vers 18 h sur la RN 20. Henri Rognon s'écrie : Il faut les arrrêter et entraîne ses camarades au bord de la route d'où ils ouvrent le feu sur la colonne qui réplique aussitôt. Les FFI tiennent l'échange tout en devant se replier progressivement. Ils descendent l'avenue, sans qu'aucun ne soit touché, et se retranchent à l'ouest dans une petite construction en pierre, sur le coteau, au lieu-dit Le Beau Soleil. De là, ils immobilisent la colonne par leurs tirs.
Lorsqu'il apparaît qu'ils ne pourront plus tenir longtemps, ils décrochent tandis qu'Henri Rognon reste pour les couvrir. Le soldat continue le feu, stoppant toujours la colonne. Les SS doivent apporter un canon de 28. Henri Rognon, excellent tireur, les empêche de mettre le canon en batterie dans une bonne position. Les Allemands envoient un grand nombre d'obus. Plus de trente-cinq douilles seront retrouvées sur place. Henri Rognon cesse de tirer, blessé ou faute de munitions. Les SS l'achèvent à coups de crosses et son corps est affreusement mutilé. Tué au feu à 18 ans après un long combat à forces inégales qui s'est achevé peu avant 20 heures, il est sans doute le premier soldat de son régiment mort en combattant les Allemands.
Ses camarades ont pu s'échapper sans être blessés. Cinq d'entre eux seront arrêtés le soir à l'Ecole primaire supérieure d'Argenton[2], pris en otages et abattus le lendemain à Limoges.
Henri Rognon a son nom gravé sur le mémorial du 9 juin à Argenton et sur le monument aux morts de Morteau. Son frère aîné Paul Rognon, né en1917, lui aussi dans la Résistance, a été tué en septembre 1944. Le nom des Frères Rognon a été donné à une rue de Morteau.
Sources
- Argenton, 9 juin 1944, une tragique page d'histoire, André Cotillon, 56 p., Editions du Centre d'histoire d'Argenton, Argenton, 1994 ; réédition en 2004 (ISBN 2-95-11617-8-6)
- Argenton-sur-Creuse dans la guerre, 1939-1945, Pierre Brunaud, 224 p., Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2008 (ISBN 2849107115)
Notes et références
- Le lieutenant-colonel Roland Despains était le chef de la 5e brigade des Francs-Tireurs et Partisans (FTP).
- Aujourd'hui lycée Rollinat
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