- Hebraeorum gens
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Hebraeorum gens est une bulle pontificale, rédigée par saint Pie V et nommée d'après ses premiers mots Le peuple juif (en latin : Hebraeorum gens). Elle est datée du 4 mars 1569[1].
Sommaire
Directives
Au début, le pape décrit comment les Juifs furent méprisés et dispersés de leurs places à cause de leur incroyance et qu'ils avaient été perfides et ingrats quand ils ont rejeté leur Sauveur par la mort indigne (en latin : « perfida et ingrata suum Redemptorem indigna morte peremptum impie reprobarit »). Les moyens par lesquelles ils combattent la faim sont, selon saint Pie V, exécrables et infâmes (en latin : « foedas et infames artes, quibus famem tolerare possit »).
Le pape accuse les Juifs de dérober les indigents Chrétiens de leurs subsitances par l'usure (en latin : « multa usurarum genera […], quibus Hebraei egentium Christianorum substantiam usquequaque exinaniverunt »), d'accepter des voleurs (furum et latronum receptores ») et leur butin. Ce que le pape trouve le plus dangereux (quodque omnium perniciosissimum est), sont les sortilèges, les incantations, les méfaits et les superstitions magiques, par lesquelles ils exposent beaucoup de gens étourdis et infirmes aux impostures de Satan (en latin : « sortilegiis, incantationibus, magicisque superstitionibus et maleficiis dediti, quamplurimos incautos atque infirmos, Sathanae praestigiis inducunt »). Le pape croit que le peuple Juif est susceptible aux attaques des Chrétiens (« quam infesta omnibus sit, qui hoc nomine [Christi] censentur »).
Ayant été ému par la croissance des crimes qui place l'état en danger, pensant que ce peuple ci-dessus n'est pas nécessaire /est inutile/ pour son état (en latin : « augescentium quotidie, ad civitatum nostrorum perniciem, scelerum gravitate permoti; cogitantes praeterea, supradictam gentem […] nulli Reipublicae usui esse nostrae »), le pape ordonne que tous les Juifs des deux sexes quittent ses domains dans trois mois après la publication de la bulle (§1)[2].
Les trois mois s'étant écoulés, tous les Juifs pèlerins ou habitants qui seront attrapés seront dérobés de tous ses avoirs, deviendront la propriété de l'église catholique romaine et resteront en esclavage perpétuel (en latin : « rebus omnibus spolientur, […] mancipia Romanae Ecclesiae fiant, et in perpetuam servitutem asserantur »). Les villes d'Ancône et Rome sont exemptes des injonctions (§2)[2].
Les paragraphes §3 et §4 s'occupent de l'application de la bulle.
Il n'est permis à personne (« Nulli ergo hominum liceat ») d'enfreindre le précepte du pape. Si quelqu'un ose le faire, sera frappé par l'indignation divine et apostolique (§5)[2].
Quelques restrictions ont été imposées par le pape Paul IV (dans sa bulle Cum nimis absurdum) mais à la fin de l'Incipit de Hebraeorum gens saint Pie V recommande leur adoption par les peuples plus éloignés (en latin : « nostris vero populis, qui praesertim a nobis aliquanto remotiores sunt, conducibilius fore […] »), c'est-à-dire aux autres états catholiques.
Les conséquences
La plupart des injonctions de Hebraeorum gens ont été revoquées par Sixte V dans sa bulle Christiana pietas (1586) mais dans la deuxième année de son pontificat, en 1593, le pape Clément VIII publie la bulle Caeca et obdurata par laquelle il repromulgue l'expulsion des Juifs de ses domains.
Voir aussi
Notes et références
- Annales ecclesiastici Caesaris Baronii, tomus trigesimus sextus, p. 169-170, Hebraeorum gens (publiée sans §3, §4 et §5)
- Les bulles de saint Pie V dans le Magnum Bullarium, p. 101-102, Hebraeorum gens
Liens externes
- (la): Les bulles de saint Pie V dans le Magnum Bullarium
- (la): Annales ecclesiastici Caesaris Baronii, tomus trigesimus sextus, p. 169-170, Hebraeorum gens (publiée sans §3, §4 et §5)
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