- Mohamed Haroun
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Mohamed Haroun (kab) Masin U Harun Mohamed Haroun, militant de la cause berbère en Algérie.Surnom Le poseur de dignité[réf. nécessaire] Naissance 13 avril 1949
Tifrit, commune d'Akbou (Béjaïa)Décès 22 mai 1996
AkbouPremière incarcération 2 mars 1976
Tazoult, AlgérieOrigine Algérien (Kabyle) Allégeance Kabylie[non neutre] Type de militance Action directe Cause défendue Berbérisme Années de service 1970 - 1996 Hommages Matoub Lounès lui a rendu hommage en chantant "Mr le Président" (texte écrit par Mohamed Haroun) modifier Mohamed Haroun, militant de la première heure de la cause Berbère en Algérie, né le 13 avril 1949 à Tifrit, Akbou (Béjaia).
Sommaire
Biographie
Mohamed Haroun est né le 13 avril 1944 à Tifrit, commune de Akbou dans l'actuelle wilaya de Béjaïa. Son père, surnommé le sergent Tahar, était officier de l´Armée de Libération Nationale algérienne ; il est mort au combat en 1958. Sa mère œuvrait durant la guerre d’Algérie en qualité d’approvisionneuse en fournissant de la nourriture aux fellagas et agents de renseignement ; elle est décédée dans un accident de la circulation alors qu’elle allait lui rendre visite en prison en 1976.
Son enfance
Son combat
Son combat (d’abord identitaire), il l’a d’abord débuté alors qu’il était maître d’internat au lycée de Dellys où il essayait de sensibiliser les élèves sur la question amazighe. Ce qui n’a pas plut aux « coopérants » (professeurs introduits de l’Etranger) égyptiens qui se sont réunis pour exiger son expulsion de l’établissement.
Plus tard avec d’autres militants, dont Smaïl Medjeber, il participe à la création de la revue « Itij » (Le Soleil) et « Taftilt » (éclat lumineux) en langue berbère. Les militants qui distribuaient cette revue le faisaient avec le risque de se faire arrêter par la Sécurité Militaire, pourtant ils ne baissent pas les bras puisque peu de temps après ils relancent « l’Organisation des Forces Berbères »[1] ainsi que la revue « Athmaten » (Les Frères) liée à ce mouvement ; dès lors, Haroun et ses compagnons radicalisent son combat.
Le 3 janvier 1976, une bombe explose dans les locaux du journal El Moudjahid et une autre au tribunal militaire de Constantine ; ces deux bombes ont été posées respectivement par Hocine Cheradi et Mohamed Haroun. Une troisième bombe devait cibler le tribunal militaire d’Oran mais le poseur, Smaïl Medjeber, a été interpellé par la Sécurité Militaire avant d’avoir pu accomplir sa mission[2].
Son arrestation
Haroun est arrêté le 5 janvier 1976 par la Sécurité Militaire alors qu’il dinait au restaurant universitaire. Il raconte qu’il a été mis dans un véhicule banalisé et conduit jusqu’au niveau de la Télévision Algérienne, puis transféré dans un fourgon blindé et transporté jusqu’à un lieu inconnu pour y subir un interrogatoire musclé.
Il est présenté à la Cours de Sûreté de l’État de Médéa le 2 mars 1976, où il écope de la réclusion à perpétuité. A l’issue de ce procès, il est transféré dans la prison de Tazoult Lambèse à Batna, où il passe 11 ans, jusqu’au 5 mars 1987. Il raconte[3] avoir subi des tortures et l’isolement, que ses geôliers ont voulu le faire passer pour un anti-algérien et son père pour un harki. Il passait l’essentiel de son temps à étudier le français, l’arabe, l’espagnol, l’anglais et, secrètement, il continuait ses recherches en linguistique berbère. Il a écrit plusieurs poèmes dont « Avrid n Tlelli » (le chemin de la liberté) et « Monsieur le Président » que Lounès Matoub a repris en chanson.
Sa libération
Son décès
Références
- Voir page 203 du livre "ABC amazigh: Une expérience éditoriale en Algérie : 1996-2001, Volume 2" de Smaïl Medjeber (ISBN : 2-296-00781-3. Date de parution : mai 2006)
- Hacène Chérifi revient sur l’affaire des poseurs de bombes
- Dans une interview accordée au quotidien algérien "El Watan" en août 1991
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