- Guerre érythréenne d'indépendance
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Guerre érythréenne d'indépendance
Carte de l'Érythrée indépendante.Informations générales Date 1er septembre 1961 - 29 mai 1991 Lieu Province éthiopienne d'Érythrée Changements territoriaux Indépendance de l'Érythrée
L'Éthiopie perd son accès à la merIssue Victoire des mouvements séparatistes érythréens. Belligérants Empire éthiopien
(jusqu'en 1974)
Éthiopie (Derg)
Soutien logistique :
Union soviétique
Yémen du Sud
Cuba (à partir de 1977)
République démocratique allemandeFront de libération de l'Érythrée
Front populaire de libération de l'Érythrée
Soutien logistique :
Cuba (jusqu'en 1977)
Libye (jusqu'en 1977)Commandants Haile Selassie I (Empire éthiopien)
Mengistu Haile Mariam (Derg)Issayas Afeworki Pertes Éthiopiens
75 000[1] à 500 000[2]
Cubains
5 000[1]environ 60 000 soldats[3]
environ 90 000 civils[3]modifier La guerre érythréenne d'indépendance est un conflit qui a opposé le gouvernement éthiopien à des mouvements séparatistes érythréens, de septembre 1961 à mai 1991. La guerre s'est achevé par la séparation de l'Érythrée et de l'Éthiopie et la proclamation d'un nouvel État érythréen le 28 mai 1993. Ce conflit sera doublé d'une guerre interne à la région érythréenne et d'une guerre civile entre d'autres fronts régionaux séparatistes et le gouvernement éthiopien.
Sommaire
Contexte historique
Les Italiens colonisent l'Érythrée en 1890. En 1935, l'Éthiopie est intégrée à l'Empire colonial italien après la défaite de celle-ci lors de la seconde guerre italo-éthiopienne. L'Afrique orientale italienne est alors formée, à laquelle s'ajoute le Somaliland italien. Libéré par les Alliés en 1941, l'Éthiopie regagne son indépendance tandis que l'Érythrée reste un protectorat sous domination britannique jusqu'en 1960 dans le cadre du processus de décolonisation. Les Britanniques proposent de diviser le territoire érythréen en deux parties : le nord majoritairement chrétien, revenant à l'Éthiopie, et le sud majoritairement musulman, revenant au Soudan. Des mouvements de libération nationale se forment alors et mènent une véritable guerre d'indépendance contre l'armée éthiopienne : le Front de libération de l'Érythrée (FLE) Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) voient le jour.
Déroulement du conflit
Le FLE lance ses premières opérations militaires en 1961 contre l'armée éthiopienne et les intensifie au cours des années suivantes. En 1967, le mouvement gagne considérablement en popularité auprès des paysans, en particulier du nord et de l'ouest, et à Massaua. L'empereur éthiopien Hailé Selassié Ier tente d'apaiser les troubles en visitant le pays et en garantissant à ses habitants un traitement égal sous le nouvel ordre. Il accorde titres, argent et fonctions officielles aux opposants dans l'espoir de les voir se rallier au gouvernement central mais la résistance se poursuit. En 1971, ce dernier déclare par ailleurs l'entrée en vigueur de la loi martiale en Érythrée et déploie ses armées pour contenir la résistance.
Des disputes internes au FLE à propos des tactiques et stratégies à adopter aboutissent à la scission du FLE et à la fondation du Front populaire de libération de l'Érythrée, mouvement multi-ethnique dirigé par des dissidents chrétiens parlant le tigrinya, langue majoritaire en Érythrée. Les deux mouvements s'affrontrent sporadiquement entre 1972 et 1974. Le combat pour l'indépendance se poursuit après la chute de Sélassié suite au coup d'État de 1974 et l'accession au pouvoir du Derg, junte militaire marxiste avec Mengistu Haile Mariam à sa tête. À la fin des années 1970, le FPLE devient le principal groupe de lutte contre le gouvernement éthiopien, avec le futur président Issayas Afeworki à sa tête.
En 1977, une livraison massive d'armes soviétiques à l'Éthiopie permet à l'armée de cette dernière d'infliger des défaites au FPLE. De 1978 à 1986, le Derg lance huit offensives d'importance contre le mouvement indépendantiste ; toutes échouent. En 1988, le FPLE prit Afabet, où se trouvaient les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée, forçant le retrait de l'Éthiopie vers les plaines de l'ouest. Le FPLE progresse ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée. À la fin des années 1980, l'URSS informe Mengistu qu'elle ne renouvellerait pas son accord de défense et de coopération. L'armée éthiopienne s'en trouve affaiblie et le FPLE, soutenu par d'autres forces rebelles éthiopiennes, poursuivit son avance vers les positions éthiopiennes.
En mai 1991, le régime éthiopien du Derg est renversé et un gouvernement provisoire est mis en place. Des pourparlers de paix sont alors envisagées par les deux parties à Washington lors de lesquels les États-Unis jouent un rôle médiateur. L'Éthiopie reconnaît finalement le droit de l'Érythrée à organiser un référendum sur son indépendance sous supervision de l'ONU et qui sera accepté par le peuple érythréen.
Conséquences
Article détaillé : Guerre Érythrée-Éthiopie.Une nouvelle guerre éclatera en 1998 entre les deux États à propos de la frontière et de lieux contestés dont les pertes totales sont estimées à 70 000 morts[4]. Depuis, les tensions restent fortes entre l'Érythrée et l'Éthiopie.
Notes et références
- Eritrean War of Independence 1961-1993
- David Pool, Eritrean Independence: The Legacy of the Derg and the Politics of Reconstruction. African Affairs (Royal African Society) 92 (368): 389–402
- Eritrean and Ethiopian Civil War, Cousin Tracey L., ICE Case Studies.
- "Time on line","Agence Reuters", "The Guardian"
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