Battage (agriculture)

Battage (agriculture)
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Batteur au fléau du XVIIe siècle

En agriculture, le battage est une opération consistant à séparer de l'épi ou de la tige les graines de certaines plantes, le plus souvent des céréales. Les techniques employées ont évolué au cours du temps et varient selon les aires géographiques.

Sommaire

Le battage au fléau

Le battage peut être réalisé manuellement à l'aide d'un fléau. Cette opération, pratiquée durant des siècles, est aussi l'occasion d'une expression artistique; elle est ainsi représentée dans le calendrier-martyrologue de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés au XIIIe sièclee[1].

Du fléau à la batteuse

Le battage évolue depuis la fin du XIXe siècle avec l'aide de batteurs mécaniques incorporés dans une batteuse à poste fixe ou une moissonneuse-batteuse. L'emploi de cette dernière se généralise dans les pays industrialisés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Opérations voisines

Scène de dépiquage dans une cour de château en 1932 (Pomayrols, Aveyron, France)

Il existe d'autres opérations voisines, le dépiquage, à l'aide d'une planche à dépiquer ou le foulage (par piétinement humain ou animal), le chaubage, etc.

L'écrivain Pierre Jakez Hélias donne une description très complète de cette opération telle qu'elle était effectuée dans les campagnes françaises dans la première moitié du XXe siècle. Il évoque le passage du fléau à la batteuse[2].

Le dépiquage « animal »

C'est une méthode qui était jusqu'au début du XIXe siècle plutôt pratiquée dans le sud de la France et de l'Europe.

Selon l'encyclopédie des gens du monde[3], le dépiquage animal se pratiquait généralement en plein champ sur une « aire » ou « place » de terre battue avec régularité et force. On y amenait les gerbes de céréales (dont les pailles étaient alors plus longues qu'aujourd'hui). On en coupait les liens de manière à former des cercles, où la paille occupe la partie supérieure, alors que les épis reposent sur le sol. Deux ou trois couples de chevaux, bœufs, ânes, baudets ou mulets, attachés deux à deux et les yeux bandés, étaient alors guidés au moyen d'une longe assez longue par un conducteur debout au centre de l'aire. Armé d'un fouet, le conducteur faisait tourner les animaux « dépiqueurs ». Aux extrémités du cercle, avec des fourches en bois des « valets » repoussaient sous les sabots des animaux la paille incomplètement brisée et l'épi non dépouillé de son grain.

Le cheval et la mule étaient préférés aux bœufs, leur trot dépiquant le grain plus rapidement. Que le nombre des couples soit de deux, de trois ou de quatre paires, selon l'importance de la récolte ou la nécessité de presser le dépiquage, on les met de front, et l'opération pouvait durer du lever au coucher du soleil. Chaque quart d'heure, les animaux avaient droit à un court repos, avec une pause un peu plus longue aux heures des repas.

L'inconvénient de cette méthode était que la paille était systématiquement salie par les déjections des animaux et qu'elle ne pouvait alors être conservée correctement.

En 1861, une étude de zootechnie décrit ainsi le dépiquage avec des chevaux de race Camargue :

« Dès que le jour commence, vers trois ou quatre heures du matin, les chevaux montent sur les gerbes posées verticalement l'une à côté de l'autre, et là, marchant comme dans le plus grand bourbier possible, ils suivent péniblement les primadiers enfoncés dans la paille, ne sortant que la tête et le dos : cela dure jusqu'à neuf heures. Ils descendent alors pour aller boire. Une demi-heure après, ils remontent, et trottent circulairement jusqu'à deux heures, moment où on les renvoie encore à l'abreuvoir. Ils reprennent le travail à trois heures jusqu'à six ou sept, et ne cessent de tourner au grand trot sur les pailles, jusqu'à ce qu'elles soient brisées de la longueur de 3 à 6 pouces. On peut supputer que dans cette marche pénible, les chevaux font de 16 à 18 lieues par jour, quelquefois plus, sans qu'on leur donne une pincée de fourrage, réduits qu'ils sont à manger à la dérobée quelques brins de paille et quelques-uns des épis qu'ils ont sous les pieds. Ce travail se renouvelle assez ordinairement tous les jours pendant un mois et plus. On a souvent essayé d'y soumettre des chevaux étrangers ; ceux-ci n'ont jamais résisté au même degré que les camargues »

— M. Truchet cité par Eugène Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique

.

Notes, sources et références

L'éloge de la batteuse en Creuse, de Guy Marchadier. Editions Alan Sutton, 2004.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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