- Gerris
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Gerris Gerris lacustris Classification Règne Animalia Embranchement Arthropoda Sous-embr. Hexapoda Classe Insecta Sous-classe Pterygota Infra-classe Neoptera Ordre Hemiptera Sous-ordre Heteroptera Infra-ordre Gerromorpha Super-famille Gerroidea Famille Gerridae Sous-famille Gerrinae Genre Gerris
Fabricius, 1794D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLes gerris sont des insectes hémiptères (même ordre que les punaises) qui ont la capacité de se déplacer sur l'eau.
On les appelle parfois « punaises d'eau », et communément, mais improprement, « araignées d'eau » (sans doute du fait de leurs longues pattes). Leur adresse à se déplacer sur l'eau leur vaut aussi le nom de « patineuses » ou « patineurs de l'eau ».
Sommaire
Comment les gerris marchent-ils sur l'eau ?
Leur mode, original, de déplacement (partagé avec quelques autres espèces dont quelques araignées (ex : Dolomedes triton[1]) est permis par un double phénomène, différent de celui qui fait flotter des objets creux ou plus légers que l'eau en surface :
- la tension superficielle de l'eau repousse les substances hydrophobes posées à sa surface. Les pattes des gerris sont munies de poils très hydrophobes qui empêchent la pénétration dans l'eau
- d'autre part, la dépression topographique créée (comme si on appuyait sur une nappe tendue avec le doigt) entraîne, du fait de la tension superficielle de l'eau, une surpression qui permet de porter l'animal. Si les gerris étaient plus lourds, cette tension superficielle serait insuffisante pour assurer leur sustentation.
Si on diminue la tension superficielle de l'eau en y ajoutant une ou quelques gouttes de tensioactifs (typiquement, une goutte de détergent liquide), le gerris n'est plus porté et crève la surface de l'eau. C'est pourquoi le gerris marchant normalement sur l'eau est considéré comme bioindicateur d'une eau non polluée par un tensioactif.
Description
Le gerris, comme tous les hexapodes, possède 6 pattes. Les pattes postérieures ont une fonction de gouvernail. Les pattes médianes, qui sont les plus longues, permettent la propulsion.
Un gerris peut, pour certaines espèces, effectuer un déplacement de l'ordre du mètre en une seule propulsion. On notera que les pattes P2 et P3 sont de taille comparable, au moins aussi longues que le corps, et qu'elles sont disposées en forme de X, ce qui permet à cet animal une bonne stabilisation sur l'eau[2],[3].
Le gerris peut piquer douloureusement la main si on le tient.
Reproduction
On compte deux générations de gerris par an. La première naît entre mai et juillet et vit environ 4 mois. La seconde naît entre août et septembre puis hiberne dans les berges pour se reproduire au printemps suivant. Le mâle meurt peu de temps après l'accouplement.
Alimentation
Les pattes antérieures, plus petites, sont spécialisées dans la prédation. Elles permettent d'attraper les proies (insectes) et de les maintenir accolées à l'appareil mandibulaire modifié, comme chez la plupart des hémiptères, en suçoir.
Le gerris attrape aussi bien ce qui vit sur l'eau, que ce qui vit dans l'eau et vient à la surface et que ce qui tombe dans l'eau. Il utilise un procédé analogue à celui de l'araignée avec sa toile : ce sont les ondes générées par les mouvements sur l'eau qui lui permettent de localiser ses proies. Les vibrations transmises par la surface de l'eau leurs permettent également de communiquer entre eux.
Les téguments des proies sont percés par les pièces buccales et il injecte des sucs digestifs puis il suce le contenu de ses victimes dont il va laisser les enveloppes vides.
Écologie
- Les gerris sont de petits prédateurs et des fossoyeurs qui d'un certain point de vue entretiennent la surface de l'eau en y jouant un rôle peut-être important, à l'échelle d'une mare par exemple.
- En parcourant incessamment cette surface, ils contribuent à micromélanger les couches superficielles, et le biofilm qui se forme naturellement sur cet écotone (interface eau/air)[4]. Il est ainsi mieux exposé au pouvoir désinfectant des UV, et l'eau y est moins stagnantes, mieux oxygénée et thermiquement mélangée.
- Ils constituent eux-mêmes une nourriture pour d'autres espèces.
- Ce sont des bioindicateurs faciles à observer.
Des micro-robots imitant les gerris...
Cette capacité originale de déplacement sur l'eau a donné l'idée à certains[5] d'inventer des micro-robots capables de se déplacer sur l'eau, avec une grande manœuvrabilité[6] en utilisant sa tension superficielle pour ne pas couler et avec un mouvement de pattes plus ou moins biomimétique[7] (mais animées par un micro-ressort ou petit élastique) pour le faire avancer[4],[8].
Voir aussi
Articles connexes
- Hexapoda
- Tension de surface
- Insecte aquatique
- Zones humides
- Bioindicateur
Liens externes
Bibliographie
Notes
- « Locomotion on the water surface: propulsive mechanisms of the fisher spider Dolomedes triton », Journal of Experimental Biology, 200, p. 2523-2538 [PDF] Suter, R. B., Rosenberg, O., Loeb, S., Wildman, H. et Long, J. H., Jr. (1979),
- Wilcox, R. S. et Stefano, J. D. (1991), « Vibratory signals enhance mate-guarding in a water strider (Hemiptera: Gerridae) », J. Ins. Behav., 4, p. 43-50.
- Wilcox, R. S. (1979), « Sex discrimination in gerris remigis: role of a surface wave signal », Science, 206, p. 1325-1327.
- Metin Sitti (MIT), voir Planche photo no 4, avec analyse de la locomotion en lumière polarisée ou sur de l'eau colorée). Voir aussi le site NanoRobotics Lab de l'université Carnegie-Mellon. Exemples de micro-robots inspirés de la marche des gerris sur l'eau ; sites de
- « Biologically Inspired Miniature Water Strider Robot », Proceedings of the Robotics: Science and Systems I, Boston, U.S.A., 2005. S. H. Suhr, Y. S. Song, S. J. Lee et M. Sitti,
- Y. S. Song et M. Sitti, « STRIDE: A Highly Maneuverable and Non-Tethered Water Strider Robot », Proc. IEEE Robotics and Automation Conference, Rome, Italie, avril 2007.
- « Modeling of the Supporting Legs for Designing Biomimetic Water Strider Robot », Proceedings of the IEEE International Conference on Robotics and Automation, Orlando, U.S.A., 2006. Y. S. Song, S. H. Suhr et M. Sitti,
- « L'insecte », Bricolage modélisme, 16 septembre 2004.
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