- Fédération de France du FLN
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Fédération de France du FLN, est un appareil bureaucratique militarisé du Front de libération nationale, destiné à mobiliser la communauté algérienne de France pour la guerre et à contrôler tous les aspects de leur vie durant la guerre d’indépendance de leur pays, en prévision de leur retour dans l'Algérie indépendante.
Sommaire
Histoire
Guerre fratricide
Lancée en 1955 sous l’impulsion de Mohamed Labjaoui, sa principale mission au départ était de soustraire la communauté algérienne de France de l'influence du MNA incarné par le leader nationaliste Messali Hadj. La guerre fratricide qui vont se livrer les groupe de choc du FLN et ceux de son rival du MNA par des « règlements de compte » très meurtriers va faire plus de 4 000 morts et de 12 000 blessés. La Fédération de France prend le dessus définitivement en 1958. Elle est alors dirigée par Omar Boudaoud et Ali Haroun.
Victime algériennes en France (du 1er janvier 1956 au 31 décembre 1961). À la suite des règlements de compte[1] 1956 1957 1958 1959 1960 76 tués et 510 blessés 817 tués et 3 088 blessés 902 tués et 1 641 blessés 687 tués et 815 blessés 529 tués et 982 blessés Structures
Baptisée « Septième Wilaya ». L'organisation pyramidale de la Fédération de France est reproduite à chaque niveau de la structure. Le nombre et les limites des wilayas ont été plusieurs fois remaniés selon les effectifs. Elle est divisée en cinq régions par le FLN : région parisienne et Ouest (Paris), région Nord et Est (Longwy), Région Centre (Lyon), région Sud Est (Marseille). Les militants adhérents et sympathisants, d'abord rassemblés dans les mêmes structures, ont été séparés en organisations distinctes pour diminuer les risques de démantèlement. Le comité fédéral siège en Allemagne, à Cologne, depuis juin 1958.
Effectif
En 1956 l'organisation compte déjà plus de 8 000 membres, grâce à l’amélioration du recrutement le nombre des ses membres va atteindre le chiffre de 136 345 en 1960, y compris les 878 éléments de la Belgique et de la Sarre en Allemagne.
Communication et organisation de la guerre
La Fédération de France tente d'influencer l'opinion publique, les intellectuels et les milieux politiques français. Elle prépare également l'ouverture d'un second front par l'OS. Du 25 août au 27 septembre 1958, ses commandos exécutent en France 56 sabotages et 242 attaques contre 181 objectifs économiques, militaires ou politiques, sans recourir au terrorisme aveugle, Des attaques plus sélectives visent en 1960 et 1961 les agents de force de police auxiliaire, les harkis de la préfecture de police de Paris. Pendant les négociations de 1961 entre la France et le GPRA, la Fédération suspend les attentats le 5 juillet, puis les reprend contre les policiers, qui réagissent violemment à partir de la fin août. Le 17 octobre, elle organise des manifestations pacifiques de protestation contre le couvre-feu imposé aux « Français musulmans » par le préfet de police de Paris, Maurice Papon. Le gouvernement, qui veut reprendre les négociations en position de force, couvre une répression féroce, ordonnée ou tolérée par le préfet, elle se solde par un bilan encore controversé (des dizaines de morts et des centaines de blessés[2], sur plus de 11 000 manifestants arrêtés). Si la bataille de Paris n'a jamais imité le terrorisme aveugle de la bataille d'Alger, la guerre d'Algérie en France a été presque aussi meurtrière pour les Algériens que la guerre en Algérie même. La « septième wilaya » n'a pas été la moins efficace.
Policiers tués ou blessés par des attentats du FLN[3] Pays 1958 1959 1960 Jan-oct 1961 Tués 12 4 9 29 Blessés 22 10 29 76 Impositions
Vu le coût très élevé pour l'approvisionnement en armes pour les wilayas en Algérie, la mission importante de la Fédération est de fournir au FLN et à l'ALN des fonds récoltés auprès des travailleurs algériens en France estimés par le ministère français du Travail à 250 000, (le montant de l'apport financier de 1955 à 1962 est de 40 milliards d'anciens francs[4], 80% des ressources du GPRA en 1961, selon Ali Haroun), transférés vers l'extérieur et, à partir de 1961, vers les wilayas d'Algérie par des réseaux spécialisés.
- Liste des impositions[5]
- Ouvriers ou manœuvre : 2 000F/mois,
- Femme musulmane : 500F/mois,
- Chauffeur de taxi musulman : 8 000F/mois,
- Prostituée musulmane ou européenne à souteneur musulman : 5 000F/mois,
- Commerçant : 10 000F/mois.
Produit de la collecte de la Fédération de France du FLN (en anciens francs)[6] 1958 1959 1960 1961 2 815 477 235 A.F 5 071 191 925 A.F 5 968 201 321 A.F approximativement 6 milliards d'anciens francs pour 150 000 cotisants. - De janvier 1955 à mars 1962, la Fédération à collecté en France environ 40 milliards d'anciens francs[7]
Notes et références
- 7 ans de guerre en France. Quand le FLN frappait en France., Éd. Grancher, 2001 (ISBN 2733907190) Raymond Muelle :
- Massacre du 17 octobre 1961 Voir :
- Brunet, Police contre FLN, p.82
- Sources de la Fédération de France du FLN in Dossier de l'Express, du 24 au 30 avril 1987
- 7 ans de guerre en France. Quand le FLN frappait en France., Éd. Grancher, 2001 (ISBN 2733907190) Raymond Muelle :
- Sources de la Fédération de France du FLN in Dossier de l'Express, du 24 au 30 avril 1987
- 7 ans de guerre en France. Quand le FLN frappait en France., Éd. Grancher, 2001 Sources de la Fédération de France du FLN in Dossier de l'Express, du 24 au 30 avril 1987. Ce chiffre est repris par Raymond Muelle dans son livre :
Bibliographie
- Raymond Muelle : 7 ans de guerre en France. Quand le FLN frappait en France., Éd. Grancher, 2001 (ISBN 2733907190)
Filmographie
- Nuit noire 17 octobre 1961 de Alain Tasma, 2005.
- Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, 2010.
- Ici on noie les Algériens, documentaire de Yasmina Adi, 2011.
Articles connexes
Catégories :- Guerre d'Algérie
- Faction armée indépendantiste
- Liste des impositions[5]
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