- Familles de Grenier
-
de Grenier Blasonnement : De Gueules, aux trois grenades au naturel, et d'Azur au croissant d'argent. Devise(s) : Fais ton devoir Période : XIe siècle à nos jours. Pays ou province d'origine : Royaume de France Allégeance(s) : Royaume de France
Royaume de France
Empire français
République françaiseFief(s) tenu(s) : Sidon
CésaréeChâteau(x) et hôtel(s) : Serre de Cor en Ariège (en ruines) Fonction(s) civile(s) : Sénéchal
Homme Politique
Connétable etc...Fonction(s) militaire(s) : Maréchal de France
Généraux
Amiraux etc...Récompense(s) civile(s) : Ordre de la Toison d'Or
Légion d'honneur etc...Récompense(s) militaire(s) : Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Médaille militaire etc...La famille de Grenier est une maison de la noblesse française. Elle s'illustra principalement dans le domaine militaire. Apparentée à de nombreuses familles royales, telles que la Maison de Savoie ou la Maison de Hanovre elle a donné plusieurs connétables et sénéchaux, plusieurs amiraux ainsi que plusieurs maréchaux d'Empire. Certaines branches de cette famille sont désormais éteintes.
Mentionnée pour la première fois lors des Croisades, les différentes branches ont par la suite pris des chemins divergents. Certaines serviront ainsi dans les armées catholiques et royales, comme l'amiral Vicomte de Grenier, auteur de l'Art de la guerre sur mer en 1787 et issu d'une branche tarnaise de la famille. D'autres, converties au protestantisme, seront en lutte ouverte contre la monarchie catholique durant les guerres de religion, et verront plusieurs de leurs membres arrêtés et condamnés, notamment sous le règne de Louis XV.
Sommaire
Origine
Le chevalier Eustache, fondateur supposé de la maison, serait, selon Guillaume de Tyr, un noble franc, né vers 1071, originaire de Beaurains, près de Thérouanne, dans le nord de la France (à l'époque dans le Comté de Flandres); ainsi, il aurait probablement accompagné Hugues II de Saint-Pol durant la Première Croisade, dans la suite de Godefroy de Bouillon. Ceci semble certifié par son mariage avec la nièce du patriarche Arnoulf de Roeux, originaire de Chocques dans la même région (l'actuel Nord-Pas de Calais). Il se vit de plus octroyer un fief, Sidon, hors du comté Provençal, dans la zone contrôlée par les seigneurs venus du nord de la France comme Godefroy de Bouillon. Le nom de Grenier est la déformation de Werner, un prénom germanique, probablement le nom d'un ancêtre franc des Grenier.
Devise
La devise des Grenier est "Fais ton devoir". L'origine de celle-ci est l'arrestation du pasteur Rochette en 1762, suivie de sa délivrance par une attaque armée. Après cela 3 frères de Grenier ainsi que le pasteur furent arrêtés. Condamnés à mort, ils furent exécutés le 19 février 1762 Place du Salin à Toulouse. Le pasteur fut pendu et les 3 frères décapités en raison de leur qualité de nobles. Le bourreau ayant exécuté les deux frères les plus âgés, il demanda au benjamin, ému par sa jeunesse, s'il ne souhaitait pas se convertir afin d'échapper à la sentence. Celui-ci lui répondit "Fais ton devoir", phrase qui resta comme devise de la famille.
Personnages historiques apparentés à la famille de Grenier
- Catherine-Dominique de Pérignon, maréchal de France et comte d'Empire.
- Eustache Ier de Grenier, croisé, connétable puis régent du royaume croisé de Jérusalem.
- Renaud de Grenier, petit-fils du précédent, croisé et noble important du royaume croisé de Jérusalem.
- Julien de Grenier, croisé et templier.
- Balian de Grenier, croisé, a souvent mené les négociations diplomatiques du royaume croisé de Jérusalem.
- Gautier Ier de Grenier, croisé.
- Nicolas Jean de Dieu Soult, Duc de Dalmatie et maréchal d'Empire, maréchal général sous la Restauration. Son demi-frère Pierre-Benoît Soult, général de division sous l'Empire, n'a par contre aucun lien avec la famille de Grenier, n'ayant pas la même mère.
- Guillaume Dode de la Brunerie, maréchal de France.
- Louis Tirlet, Général.
La famille de Grenier donnera plusieurs militaires de haut rang (3 maréchaux, des généraux, des amiraux), mais aussi de nombreux hommes politiques comme 4 députés du Gers issus de la branche de Granier de Cassagnac. Elle a joué un rôle considérable lors des croisades, a donné de nombreux officiers sous l'Ancien Régime, tradition qui s'est poursuivie également sous l'Empire et la République. Aujourd'hui, les trois familles ariégeoises de Grenier, de Robert, et de Verbizier ont créé une association regroupant leurs descendants, nommée La Réveillée.
Seigneurs de Césarée (1110-1266): branche éteinte
- 1110-1123 : Eustache Ier de Grenier, comte de Sidon et seigneur de Césarée
- 1123-1155 : Gautier Ier de Grenier, fils du précédent, marié à Julienne
- 1155-1169 : Hugues de Grenier, fils du précédent, mariée à Isabelle von Gotman
- 1169-1187 : Gautier II de Grenier, fils du précédent
- 1187-1192 : Conquête par Saladin
- 1192-1219 : Julienne de Grenier, sœur du précédent. S'est mariée deux fois. Unique héritière et donc dernière personne de cette branche à avoir porté le nom de Grenier
- 1219-1229 : Gautier III de Brisebarre, fils de la précédente, marié à Marguerite d'Ibelin
- 1229-1239 : Jean Ier de Brisebarre, fils des précédents, marié à Alix de Montaigu
- 1239-1264 : Marguerite de Brisebarre, fille des précédents, mariée à Jean l'Alleman
- 1264-1266 : Nicolas l'Alleman, fils des précédents, marié à Isabelle d'Ibelin, dame de Beyrouth
En 1266, Césarée fut définitivement conquise par les Mamelouks, mettant fin au fief croisé de Césarée.
Comtes de Sidon (1110-1260)
Branche dont sont issues les familles subsistantes:
- 1110-1123 : Eustache Ier de Grenier, comte de Sidon et Seigneur de Césarée
- 1123-1171 : Géraud de Grenier, dit Eustache II, marié à Agnès de Bures
- 1171-1187 : Renaud de Grenier, marié à Agnès de Courtenay, puis à Helvise d'Ibelin
- 1187-1197 : conquise par Saladin
- 1197-1202 : Renaud de Grenier, de nouveau
- 1202-1239 : Balian de Grenier, marié à Marguerite de Brienne
- 1239-1260 : Julien de Grenier, marié à Euphémie
Le comte Julien de Grenier vendit le comté à l'Ordre du Temple et se fit lui-même templier. La ville fut détruite par les Mongols la même année, puis conquise par les Mamelouks. Ce fut alors la fin de la présence des comtes de Grenier au Proche Orient, le fils de Julien, Balian II, n'ayant jamais pu recouvrer son fief de Sidon.
Des croisades aux verreries
De retour en France, les croisades ont joué un rôle important dans la tradition orale de la famille, qui voyait dans les grenades apposées sur son blason un symbole lié à cette période. Ils pratiquèrent ensuite le métier de verrier, après une dérogation accordée à eux par le roi de France. En effet, la fin de la guerre de cent ans sonna le glas du mode de vie des familles de chevaliers qui eurent alors de plus en plus de mal à subsister. La fabrication du verre, réservée aux nobles et permettant de ne pas déroger, fut alors un moyen efficace pour renflouer leurs finances déclinantes. Leur noblesse a été attestée sous le règne de Louis XIV par une série de jugements, excepté pour les branches Cardenal et Lilhac, qui malgré un lien probable n'ont pas réussi à prouver leur parenté avec les autres branches. Installés dans le Sud Ouest, en particulier en Ariège et dans la Forêt du Moussans à leurs débuts, ils se sont alliés à différentes autres familles de nobles verriers tels que les de Robert, de Verbizier, de Riols de Fonclare, de Suère et de Colomb. Alternant leur métier avec le prix du sang (service militaire) dû par les jeunes nobles au roi, les verriers ont maintenu leur art jusqu'au XIXe siècle. De nombreuses branches se convertirent au protestantisme comme beaucoup de nobles de la région dès le début XVIe siècle.
Anecdotes diverses
Lorsque Richelieu tenta de réduire les dernières places fortes protestantes comme La Rochelle, l'armée de 15000 hommes qu'il envoya en Ariège, commandée par le maréchal de Thémines, y fut battue en 1625 par les familles de Grenier, de Robert et de Verbizier lors du siège du Mas d'Azil. Une fois la paix négociée, Richelieu fit dynamiter le plafond de la salle du Temple à l'intérieur de la grotte du Mas d'Azil afin de détruire la forteresse construite dans celle-ci. Une branche de la famille, établie à Montauban, est attestée avec François de Grenier (1728-1790), officier d'infanterie, fils de Pierre de Granier (1695-1750, qui avait transformé son nom de famille "de Grenier" en "de Granier" après un différent survenu avec la famille), et de Thérèse Lartigues. Sa fille Hélène-Catherine épouse le 14 février 1786 Catherine-Dominique de Pérignon (1754-1818) maréchal de France.
Sources
- La famille de Grenier par F Riols de Fonclare : http://saint-pons-de-thomieres.perso.orange.fr/riols-grenier.html
- (en) Alan V. Murray, The crusader Kingdom of Jérusalem: A Dynastic History, 1099-1125, Oxford, Prosopographica et genealogica, 2000 [détail de l’édition]
- Claire Constans et Philippe Lamarque, Les Salles des Croisades – Château de Versailles (1843-1929), 2002 [détail des éditions]
- Marie-Adélaïde Nielen, Lignages d'Outre-Mer — Introduction, notes et édition critique, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2003 [détail de l’édition]
- E. G. Rey, Les familles d’Outre Mer, de du Cange [détail des éditions]
- Louis de La Roque, Armorial de la noblesse de Languedoc, Félix Seguin, Firmin Didot Frères, 1860
- Robert Planchon, Les Granier-Grenier, gentilhommes verriers, éditeur inconnu, imprimerie Maugein 19360 Malemort , 1984
- Saint Quirin, Les Verriers du Languedoc 1290-1790", éditeur inconnu, imprimeur Déhan à Montpellier pour l'association "La Réveillée", 1985
- Hervé Gros, Les Gentilhommes Verriers, http://herve.gros.nom.fr
- Alain de Carné, GénéaNet, 09/02/2006 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=adecarne >
- Arnaud Aurejac, GénéaNet, 14/02/2006 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=aurejac >
- Hubert de Bettignies, GénéaNet, 19/10/2005 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=betthube >
- Francois de Boisdeffre, GénéaNet, 02/01/2006 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=boisdeffre >
- Patrik Deret, GénéaNet, 17/02/2006 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=deret >
- Eric Poulier, GénéaNet, 07/02/2006 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=ericpoulier >
- Jean-Pierre Masson-Josserand, GénéaNet, 17/02/2006 < http://www.geneanet.org/contact.php3?source=papoo >
- http://our-royal-titled-noble-and-commoner-ancestors.com/p986.htm
Liens externes
Catégories :- Famille noble française
- Liste de croisés
Wikimedia Foundation. 2010.