- Encerclement d'Heiligenbeil
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L’encerclement d’Heiligenbeil (en allemand Heiligenbeil Kessel), ou la poche d’Heiligenbeil, ou encore le chaudron d’Heiligenbeil, est un épisode de la fin de la Seconde Guerre mondiale qui eut lieu dans les environs d’Heiligenbeil, dans l’arrondissement d'Heiligenbeil en Prusse-Orientale, du 26 janvier au 29 mars 1945.
Sommaire
Début de la campagne de Prusse-Orientale
Les raids aériens anglo-américains débutent fin juillet 1944 avec la destruction totale de Königsberg et se poursuivent en Prusse-Orientale pendant tout l’automne. L’Armée rouge, quant à elle, débute sa campagne de Prusse-Orientale le 13 janvier 1945 en pénétrant dans la province, avec l’objectif de la couper du reste du Reich et de neutraliser la forteresse de Königsberg.
Les Allemands sont présents avec le groupe d’armées Centre, dont fait partie la 4e armée qui est sous le commandement du général Hossbach, tandis que les soviétiques envoient le Troisième front biélorusse. Celui-ci rencontre une forte résistance de la part des Allemands, mais ces derniers sont rapidement à court de munitions. Le colonel-général Reinhardt qui est à la tête du groupe d’armée Centre prévient l’état-major de la gravité de la situation le 19 janvier 1945, mais il lui est défendu de battre en retraite.
Formation de la poche
Le général Hossbach décide en contrevenant aux vues de l’état-major de faire reculer ses troupes en arrière à l’ouest, afin d’éviter l’encerclement. Il abandonne donc le 23 janvier Lötzen qui avait été préparée comme point de défense. Les troupes du Second front biélorusse de Rokossovski ont déjà forcé une brêche sur le flanc droit de la 4e armée. La 5e armée de chars de la Garde soviétique se dirige alors vers la Baltique pour couper la Prusse-Orientale en deux, obligeant la 4e armée de se replier vers Elbing tenue par la 28. Jäger Division parviennent à se diriger vers Elbing et à joindre la 7. Panzerdivision, ce qui provoque une attaque dans la nuit du 26 janvier. Au bout de quatre jours, les Allemands sont repoussés par la 48e armée. Les troupes du général Hossbach se trouvent donc enfermées dans une poche le dos à la Baltique et à la lagune de la Vistule (Frisches Haff, en allemand).
Le général Hossbach est relevé de son commandement le 29 janvier 1945 et remplacé par le général Müller. Il reçoit l'ordre le 30 janvier de ne pas tenter de nouvelles percées[1] et c'est ainsi que la 4e armée se trouve encerclée, avec quelques unités de la 2e armée, dans la région d’Heiligenbeil et de Braunsberg. Des dizaines de milliers de civils encerclés avec elles tentent de s’échapper par la mer gelée en rejoignant la presqu'île de la Vistule (en allemand : Friesches Nehrung) et de là Pillau pour fuir en bateau, ou Dantzig. Les sapeurs et les soldats du génie de la 4e armée leur construisent des chemins de planches pour leur éviter de se noyer à travers la glace.
Les autorités nationales-socialistes avaient empêché les civils de fuir et ceux ci se trouvent en grand nombre, lorsque l'Armée rouge commence ses attaques le 13 janvier. Cela provoque un exode massif vers l'ouest le long des côtes. Beaucoup périssent sous les bombes ou meurent de froid. Les ports encore allemands, en particulier Pillau servent à l'évacuation de dizaines de milliers de déplacés, en majorité des femmes, des vieillards et des enfants. Ces sauvetages par la marine allemande permettent de comprendre la résistance acharnée de la Wehrmacht sur le terrain, qui n'a plus aucune chance de victoire, mais qui permet ainsi en préservant l'accès aux côtes l'évacuation d'un maximum de civils.
La 4e Armée est toutefois appuyée par des tirs d'artillerie allemande venant des cuirassés Amiral Scheer et Lützow au large, qui visent la pointe de la poche vers Frauenburg[2]. Frauenburg, défendue par la 170e division d’infanterie, tombe le 9 février à la fin d’âpres combats Le général Tcherniakhovski, commandant du Troisième front biélorusse, est tué près de Mehlsack et le maréchal Vassilievski lui succède. Il avait réussi à contenir les Allemands, mais désormais il va concentrer ses forces. Les Allemands de la 4e armée, souvent de nuit à cause des attaques aériennes, continuent l’évacuation sous le commandement du Generalmajor Karl Henke. Un couloir étroit et long est encore maintenu vers Königsberg par la Division Großdeutschland, sous le feu de la 11e armée de la Garde, commandée par le général Bagramian[3].
Les Allemands continuent, sans aucune chance de victoire, de résister en Prusse-Orientale, malgré le manque d’hommes, de munitions et de carburant. Les soviétiques se battent aussi avec courage et essuient de lourdes pertes.
Destruction de la 4e armée
L’attaque finale est décidée sous le nom d’opération offensive Braunsberg le 13 mars 1945, et elle doit préparer l’assaut final de Königsberg.
Les soviétiques se déplacent rapidement vers la côte, afin de couper les communications entre Königsberg et la poche d’Heiligenbeil. Ils sont à une vingtaine de kilomètres de la ville le 15 mars. Le passage de la rivière Frisching est forcé par une attaque de nuit, le 17-18 mars, ce qui a pour résultat de repousser la défense allemande vers l’est. De plus, un ciel clair permet des bombardements massifs sur les positions allemandes, à partir du 18 mars.
La situation est donc absolument sans espoir pour la 4e armée. Quelques unités d’élite sont évacuées par mer, comme la Fallschirm Panzergrenadier Division 2 Hermann Göring et la 24e Panzerdivision, mais d'autres petites unités se trouvent isolées sur la côte, comme la 50e division d'infanterie qui n'est représentée que par un simple régiment incomplet. L'Armée rouge prend la ville de Braunsberg, le 20 mars. Heiligenbeil qui défend le petit port de Rosenberg, est sous les bombes au phosphore à partir du 22 mars et tombe le 25 mars sous une pluie de bombes et la ville est totalement détruite. Le port de Rosenberg tombe le 26 mars, avec des restes de la 4e armée qui s’enfuient sur la péninsule de Kahlholz. Ce petit périmètre est défendu par des troupes du Panzerkorps Großdeutschland et de la 28. Jäger Division. Les derniers soldats et civils sont évacués à l’aube du 29 mars 1945 à partir des rives de Kahlholz et de Balga. Les hommes de la Helmuth Huffenbach, est nommé Generalmajor à titre posthume[4],[5].
Selon les sources soviétiques, ce sont plus de 90 000 hommes qui sont tués et 46 448 qui sont fait prisonniers, cependant les sources allemandes font remarquer que, considérant le chaos qui régnait alors, beaucoup d’hommes ont tout de même la vie sauve, sans avoir été enregistrés officiellement par la suite.
Quelques unités isolées de la 4e armée continuent de se battre dans les alentours de Pillau, puis sur la Frisches Nehrung, jusqu’en mai.
Les archives de la 4e armée, qui avaient été enterrées, ont été découvertes en 2006[6] dans un bois près de Mamonovo, nouveau nom d’Heiligenbeil. Cette zone au nord de la ville est une zone interdite, car elle se situe près de la frontière russo-polonaise. Elles ont été transférées aux archives militaires de Moscou.
Unités
- Côté soviétique
- 2e front biélorusse (maréchal Rokossovski)
- 5e armée de chars de la Garde
- 48e armée
- général Vassilievski)
- 31e armée
- 28e armée
- VI. Armeekorps (général Großmann)
- 102e division d’infanterie
- 24e Panzerdivision
- général von Roman)
- XXXXI Panzerkorps (général Weidling)
- Fallschirm-Panzergrenadier-Division 2 Hermann Göring
- Panzergrenadier Division Großdeutschland
- modifier] Notes et références
- p. 173 Christopher Duffy, op. cit.,
- p. 204 Christopher Duffy, op. cit.,
- p. 161-162 Christopher Duffy, op. cit.,
- p. 206 Christopher Duffy, op. cit.,
- Richard von Weizsäcker faisait partie des derniers soldats évacués à Balga Le futur président
- Article en allemand in Königsberger Express, 26 avril 2006
Bibliographie
- (en) Christopher Duffy, Red Storm on the Reich: The Soviet March on Germany, 1945, Routledge, 1991
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Heiligenbeil Pocket » (voir la liste des auteurs)
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