Bataille de Mogadiscio (1993)

Bataille de Mogadiscio (1993)

2°03′09″N 45°19′29″E / 2.0525, 45.32472

Super 6-4, l'hélicoptère de Mike Durant, photographié peu après le décollage pour la mission le 3 octobre 1993.

La bataille de Mogadiscio est une bataille qui s'est déroulée les 3 et 4 octobre 1993 à Mogadiscio, en Somalie, entre un détachement interarmées américain appelé Task Force Ranger et les milices de différents clans somaliens, lors d'une tentative d'arrêter deux proches d'un chef de guerre somalien, le général Mohamed Farrah Aidid. Cette bataille a été appelée the Battle of the Black Sea par les soldats américains (« la bataille de la mer Noire », du nom d'un quartier de Mogadiscio) et Maalintii Rangers (« le jour des Rangers ») par les Somaliens.

Cette bataille sera traumatisante pour l'opinion publique américaine, notamment à la suite de la diffusion d'images télévisées de cadavres de soldats américains traînés par des voitures dans les rues de la ville. Elle deviendra célèbre avec la publication du livre Black Hawk Down: A Story of Modern War de Mark Bowden en 1999 et surtout son adaptation en film par Ridley Scott en 2001, diffusé en France sous le titre La Chute du faucon noir.

Sommaire

Contexte

La guerre civile somalienne

Le 26 janvier 1991, le dictateur somalien Mohamed Siad Barre est destitué et est contraint à l'exil. Ali Mahdi Muhammad lui succède, mais le général Aidid veut sa part du butin. La Somalie sombre dans la guerre civile. La famine fait son apparition du fait du manque de moyens et d'aides financières, d'une sécheresse prolongée, et de la volonté des chefs de guerre de priver de nourriture les clans rivaux.

Les opérations de l'ONU en Somalie

Le 3 décembre 1992, les Nations unies lancent l'opération Restore Hope, sous le contrôle des États-Unis. Cette opération a pour but la reconstruction d'infrastructures, l'apport de denrées alimentaires et la réconciliation politique. Pour cela, 25 000 Marines débarquent. Les combats diminuent en intensité et la reconstruction progresse. L'administration Clinton, arrivée au pouvoir en janvier 1993, pousse l'ONU à s'impliquer d'avantage pour permettre aux États-Unis de réduire la taille de leurs forces déployées en Somalie. Le 26 mars 1993, l'ONU passe la résolution 814 qui créée une nouvelle force, ONUSOM II, qui entre en effet le 4 mai 1993 et a un rôle élargi à l'intervention militaire pour rétablir la paix. Les Marines quittent la Somalie et la participation américaine à ONUSOM II, appelée opération Continue Hope, se limite à environ 4 000 soldats américains : 2 600 troupes de soutien logistiques à l'ONUSOM II, une force de réaction rapide (quick reaction force ou QRF) fournie par la 10e division de montagne (infanterie légère) et un détachement de Special Forces. Ces soldats sont placés sous une chaîne de commandement uniquement américaine, et ne passent sous les ordres de l'ONU que pour les ordres tactiques lors d'opérations de combat. Et même dans ce cas, le commandant adjoint de l'ONUSOM II étant américain, les États-Unis sont assurés que leur intérêts nationaux sont protégés. Parallèlement, l'amiral en retraite Jonathan Howe, est nommé représentant spécial de l'ONU en Somalie[1].

La montée des tensions entre l'ONU et Aidid

Alors que la réorganisation des forces était en cours, la rivalité entre factions somaliennes s'exacerbe. Dans la nuit du 6 au 7 mai, une bande attaque la ville de Kismaayo et se heurte à un bataillon parachutiste belge. L'enquête de l'ONU conclut que cette attaque fut menée par le Somali Patriotic Movement - Somali National Alliance (SPM/SNA) d'Omar Jess. Alors que l'ONUSOM II cherche à étendre ses opérations vers le centre de la Somalie, la radio de l'United Somali Congress/Somali National Alliance (USC/SNA) de Mohammed Farah Aidid critique ses actions. Aidid propose au cours du mois de mai de participer à une conférence pour déterminer l'avenir de la région centrale du pays, mais semble vouloir en contrôler la plupart des aspects. Lorsque cette conférence se tient à partir du 21 mai, Aidid et l'ONUSOM II s'opposèrent régulièrement sur l'ordre du jour, le lieu, la sécurité et les participants à la conférence. La propagande anti-ONUSOM de sa radio augmente, et des rapports de renseignements signalent que des armes et des « technicals » ont disparu des sites de stockage d'armes d'Aidid autorisés par l'ONU. Or un déplacement de ces armes sans notification et approbation de l'ONU constitue une violation des accords passés. En conséquence, l'ONUSOM décide une opération d'inspection de ces sites, qui est notifiée à l'avance à Aidid le 4 juin et qui est lancée le lendemain.

Le 5 juin 1993, les troupes pakistanaises de l'ONUSOM II inspectent simultanément les cinq sites autorisés d'Aidid. Les inspections se passent sans incident, à part une foule hostile qui force les troupes à se retirer précipitamment du site 5 (où se trouve également la radio d'Aidid). Les inspections montrent que les armes stockées sur place sont totalement différentes des inventaires déclarés à l'ONU. Les 25 technicals censés être stockés sur les sites ont disparu. Au cours de leur retour vers leurs bases, les unités pakistanaises tombent dans une série d'embuscades complexes impliquant l'utilisation de foules de femmes et d'enfants pour les bloquer, et d'armes collectives pour détruire leurs véhicules. Selon les sources, 23 à 25 soldats pakistanais sont tués et plus de 75 soldats de l'ONUSOM II sont blessés[2].

Les premières opérations contre Aidid

Après cette embuscade, les hostilités sont ouvertes entre l'ONU et l'USC/SNA. Dès le lendemain de l'embuscade, le Conseil de sécurité des Nations unies passe la résolution 837 qui condamne les attaques préméditées du 5 juin, réaffirme le but de désarmer les factions et de neutraliser les émissions radio encourageant l'opposition à l'ONUSOM II, et autorise le secrétaire général des Nations unies à prendre toutes les mesures nécessaires contre les responsables de ces attaques[3]. Le même jour, le représentant spécial du secrétaire général, Jonathan Howe, soumet une demande de moyens supplémentaire pour lutter contre Aidid, y compris une unité de forces spéciales, mais celle-ci fut refusée. En conséquence, les forces de l'ONUSOM II commencèrent leurs opérations contre la milice d'Aidid avec leurs propres moyens[4].

Le commandement des forces de l'ONUSOM II décida de 1) rétablir la sécurité à Mogadiscio, 2) de sécuriser et de contrôler les installations et routes d'approvisionnement importantes, et 3) de neutraliser la milice de l'USC/SNA et radio Aidid. Le 7 juin, une force de quatre Lockheed AC-130 et deux Boeing KC-135 Stratotanker fut déployée dans la zone d'opérations en vue de futures opérations contre Aidid. Du 7 au 12 juin, les forces pakistanaises, marocaines et italiennes effectuèrent des missions d'ouverture de grands axes routiers de Mogadiscio. Le 12 juin, la QRF américaine, appuyée par des AC-130, attaqua les sites d'armes déclarés d'Aidid dont celui abritant sa radio. Les 13 et 14 juin, les AC-130 frappèrent le garage d'Osman Atto et le garage d'Aidid, soupçonnées d'être des caches d'armes illégales de l'USC/SNA. Les frappes furent suivies de nombreuses explosions secondaires, indiquant que les renseignements à leur sujet étaient corrects. Ces frappes étaient annoncées à l'avance pour permettre aux résidents à proximité de fuir et éviter ainsi de causer des pertes civiles. Le 17 juin, l'ONUSOM monta une opération pour fouiller le QG d'Aidid, impliquant une force multinationale :

  • des troupes pakistanaises du 7e bataillon du régiment de la force frontalière, et du 6e bataillon du régiment du Penjab
  • des troupes marocaines
  • des troupes italiennes
  • des troupes françaises d'un sous-groupement blindé motorisé notamment équipé de VAB du 9e RCP et d'ERC-90 Sagaie et VLRA du 5e RIAOM
  • des éléments de la QRF américaine, notamment des équipes SF, pour la coordination et le guidage d'appui aérien, auprès des autres nationalités, en véhicules DMV (Desert Mobility Vehicle, sur base de Humvee)

Les troupes pakistanaises purent entrer dans le complexe sans difficulté, mais les troupes marocaines furent soumises à des tirs intenses de miliciens dissimulés derrière des foules de femmes et d'enfants, ainsi que dans l'hôpital Digfer situé à proximité. Le chef de corps marocain fut tué et son adjoint blessé dès le début de l'engagement. Après environ 1h30, le groupe français fut envoyé dégager les Marocains. La fouille du complexe terminée, les Pakistanais se replièrent vers 14h30, les Français fouillèrent plusieurs bâtiments à la recherche de miliciens. Les hélicoptères de la QRF furent utilisés aussi bien pour de l'appui aérien direct au canon de 20 mm ou au missile TOW, pour désigner des cibles aux forces terrestres et pour tenter de disperser les foules avec du gaz CS. Après environ sept heures de combat, les forces onusiennes se replièrent, ayant eu 5 morts et 46 blessés[5].

Ce même jour, l'amiral Howe émit un mandat d'arrêt contre Aidid et offrit une récompense de 25 000 $ pour sa capture[6]. Guère intimidé, Aidid répliqua en promettant une somme de un million de dollars pour la capture de Howe. Sa radio continuait à diffuser sa propagande via des émetteurs clandestins. La chasse faite à Aidid - et son échec - grandissait la réputation de celui-ci[7].

Le 12 juillet 1993, des hélicoptères onusiens attaquent et détruisent des immeubles, causant la mort de nombreux Somaliens. En réponse, quatre journalistes occidentaux observant la scène, sont battus à mort.

L'opération Gothic Serpent

Les troupes des Nations unies n'étant pas adaptées pour mener la traque d'Aidid, le commandement américain demande l'envoi de renforts spécialisés. Cette opération dépasse le cadre de l'opération Restore Hope ; nommée Opération Gothic Serpent et confiée au JSOC (Joint Special Operations Command), son commandement est entièrement sous contrôle américain et échappe à celui de l'ONU. Le JSOC créé une unité interarmes appelée Task Force Ranger (abrégée en TF Ranger) regroupant des éléments de la « Delta Force », du 75th Ranger Regiment, du 160th Special Operations Aviation Regiment (Airborne) [160th SOAR (A)], ainsi que de renforts du 24th STS de l'US Air Force et du DEVGRU de l'US Navy, placée sous le commandement du général William F. Garrison, le commandant du JSOC.

Au cours de la fin août et du mois de septembre, la TF Ranger conduisit six raids visant à capturer Aidid ou ses proches lieutenants aux lieux suivants :

  • Lig Legato house, 28 août ;
  • Old Russian Compound, 6 septembre ;
  • maison d'Ahmen Jilao, 14 septembre ;
  • Radio Mogadiscio, 17 septembre ;
  • garage d'Osman Atto, 18 septembre ;
  • capture d'Osman Atto le 21 septembre[8].

Les combats des 3 et 4 octobre

Carte de Mogadiscio avec en rouge les zone de combats et les lieux de crash des hélicoptères.

La préparation

Le 3 octobre, un informateur somalien de la CIA apprend aux Américains qu'une importante réunion du clan d'Aidid doit réunir deux des principaux lieutenants de celui-ci, Omar Salad et Abdi « Qeybdid » Hassan Awale. La réunion a lieu dans l'après-midi, près du marché de Bakara situé dans un quartier tenu par les milices d'Aidid, appelé «le quartier de la Mer Noire». Le commandement américain met sur pied une opération visant à capturer les hommes participant à cette réunion.

Le plan prévoit que la «Delta Force» prendra d'assaut le bâtiment de la réunion et capturera tous les hommes présents sur place, pendant que des Rangers sécuriseront la zone autour du bâtiment. Les deux unités seront héliportées par les hélicoptères du 160th SOAR (A).

Un convoi terrestre de humvees et de camions de cinq tonnes, mené par un autre groupe de Rangers renforcé de Delta et de quatre SEAL du DEVGRU, est chargé de récupérer les troupes héliportées et leurs prisonniers. Le commandement compte sur l'effet de surprise et la rapidité des troupes pour prendre de vitesse les milices du quartier.

Le raid

Le raid débute peu après 15h30, et commence par se dérouler comme prévu. Les Delta capturent 24 personnes dans le bâtiment, dont Omar Salad, Mohamed Hassan Awale (que l'informateur somalien de la CIA avait confondu avec Abdi « Qeybdid » Hassan Awale). Le principal accroc est qu'un des Rangers, Todd Blackburn, chute d'un hélicoptère et tombe de plus de dix mètres de hauteur. Cependant, les miliciens somaliens, bien que pris de court par l'attaque-surprise, réagissent avec une rapidité et une efficacité inattendues, aidés en cela par les Américains qui mettent plus de temps que prévu pour effectuer la jonction entre le convoi et les unités héliportées. Très rapidement les deux groupes subissent des tirs nourris ; plusieurs soldats américains sont blessés, et un camion est même mis hors service par un tir de roquette.

Todd Blackburn est transporté par des membres de son groupe jusqu'au convoi, qui détache trois humvees pour l'évacuer d'urgence à la base de la TF Ranger. Ces trois véhicules subissent des tirs nourris pendant leur retour, au cours duquel le mitrailleur d'un des véhicules, le sergent Dominick Pilla, est tué, et deux autres Américains sont blessés.

Hélicoptères abattus

L'équipage du Super 6-4 un mois avant cette bataille.

Vers 16h20, alors que le reste du convoi n'a pas encore quitté les lieux, un des hélicoptères MH-60 Black Hawk, indicatif Super 6-1, est touché par un tir de roquette. Son rotor de queue atteint, l'hélicoptère touché s'écrase à quelques rues du bâtiment-cible des Américains. Le commandement américain réagit en envoyant d'abord une unité de sauvetage placée dans un autre hélicoptère volant au-dessus de la ville pour un pareil cas, renforcé d'un des détachements de Rangers héliportés. Le pilote et le copilote de Super 6-1 ont été tués sur le coup lors du crash, mais les soldats en cabine ont survécu. L'un d'entre eux, Daniel Busch, a été gravement blessé en résistant autour de l'épave. Un des MH-6 Little Bird se pose à proximité de l'épave et parvient à embarquer Busch et l'évacue vers la base américaine - il décèdera avant d'y arriver. Entre temps, les troupes envoyées atteignent le lieu de l'épave et établissent un périmètre de sécurité d'où ils repoussent comme ils le peuvent les miliciens.

Un MH-6 Little Bird.

Les Rangers et Delta héliportés se trouvant encore au bâtiment-cible décident de rejoindre le site de crash à pied. En même temps, le convoi quitte la zone et tente également de rallier le site de crash. Gêné par des barrages établis à la va-vite par les Somaliens, ne pouvant être guidé efficacement par les aéronefs volant au-dessus de la ville, le convoi se perd et subit de lourdes pertes. Vers 17h00, soit moins de trente minutes plus tard, le convoi compte trois morts, plus de la moitié de son effectif blessé (dont deux ne survivront pas à leurs blessures), et est passé à deux reprises à hauteur de la rue où Super 6-1 s'est écrasé sans pouvoir s'en approcher plus, celle-ci étant trop étroite. Son commandant décide d'abandonner et de rentrer à la base. Les troupes ayant cherché à atteindre le site à pied rencontrent également une résistance trop importante, un des Delta étant tué. Seule une partie parvient à rejoindre leurs camarades, l'autre en restant séparée par une rue où le volume de feu est tel qu'elle est infranchissable. Au total, près de cent soldats sont encerclés autour de l'épave et occupent plusieurs bâtiments contigus.

Entretemps, vers 16h40, une roquette touche l'hélicoptère Super 6-4 piloté par Michael Durant, qui s'écrase à plusieurs centaines de mètres au sud des lieux des combats. La TF Ranger n'a presque plus de réserves à engager, et fait appel à la 10th Moutain Division. Un convoi constitué de soldats de la 10th MD et des véhicules ayant évacué Todd Blackburn est envoyé à son secours, mais il rencontre les mêmes difficultés que le premier convoi vers Super 6-1 et ne peut atteindre l'épave de l'appareil de Durant. Deux tireurs d'élite de la « Delta Force », Gary I. Gordon et Randall D. « Randy » Shughart, chargés de protéger l'épave de Super 6-4 depuis un autre hélicoptère, se portent volontaires pour être héliportés sur l'épave. L'ordre est donné après deux refus successifs et leur hélicoptère les dépose. Les deux Delta mettent à l'abri les quatre membres d'équipage, blessés mais tous encore vivants, et résistent face aux miliciens qui commencent à attaquer le second site de crash. Les deux Delta résisteront pendant environ une heure mais seront tués l'un après l'autre. Ils seront décorés de la Medal of Honor à titre posthume, décoration qui n'avait plus été remise depuis la guerre du Viêt Nam. Michael Durant, grièvement blessé, sera capturé et retenu prisonnier durant onze jours par les Somaliens avant d'être libéré. Les autres membres d'équipage de l'appareil seront tués dans des circonstances non élucidées, mais très probablement sur le site même du crash en même temps que Gordon et Shughart. Les cadavres de l'équipage des Deltas sont déshabillés et traînés dans les rues, sous les caméras de journalistes.

La centaine d'hommes encerclée autour de l'épave de Super 6-1 est forcée de passer la nuit sur place. Ils réunissent cadavres et blessés, sauf celui du pilote Cliff Wolcott, qui est coincé dans l'épave.

Renfort des blindés

Comprenant la nécessité d'avoir des blindés, le commandement américain fait appel aux soldats pakistanais et malaisiens de la force onusienne. Un convoi réunissant quatre chars pakistanais, vingt-quatre blindés Condor (APC) (en) malaisiens d'origine ouest-allemande chargés de fantassins de la 10th MD (division de montagne), ainsi que divers véhicules et soldats de la 10th MD et de la TF Ranger est organisé.

Partant vers 23h30, ce convoi, séparé en deux, atteint les zones de crash à 2h00 du matin le 4 octobre. La moitié de convoi qui a atteint Super 6-1 met plusieurs heures à dégager le corps de Wolcott et charger les blessés. Vers 5h30, elle quitte les lieux.

Une vingtaine de Rangers et de Delta, les derniers à embarquer, ne trouvent pas de place dans les derniers blindés du convoi qui a commencé à se mettre en route. Laissés derrière, ils préviennent le commandement du convoi par radio qui s'arrête et est rejoint par les « oubliés » qui montent à bord après une course de quelques centaines de mètres. Le convoi atteint le stade qui sert de base aux casques bleus pakistanais vers 6h30.

Conséquences de la bataille

Les pertes

Américains et alliés

18 soldats américains furent tués dans les combats du 3 octobre, et un 19e le 6 octobre, et 84 furent blessés.

Nom Action Décoration
Delta Force
SSG Daniel Busch était dans Super 6-1 lors du crash, tué en défendant le site Silver Star
SFC Earl Fillmore tué en allant à pied sur le lieu du crash de Super 6-1
MSG Gary Ivan Gordon tué en défendant l'équipage de Super 6-4 Medal of Honor (à titre posthume)
SFC Randall « Randy » David Shughart tué en défendant l'équipage de Super 6-4 Medal of Honor (à titre posthume)
MSG Tim « Griz » Martin gravement blessé dans le convoi égaré, décède des suites de ses blessures
SFC Matt Rierson tué le 6 octobre par un tir de mortier sur la base américaine[9] Silver Star
160th Special Operations Aviation Regiment (Airborne) "Nightstalkers"
CW4 Clifton P. Wolcott pilote de Super 6-1, tué dans le crash de son appareil Distinguished Flying Cross,
Bronze Star,
Air Medal with Valor Device
CW3 Donovan « Bull » Briley copilote de Super 6-1, tué dans le crash de l'appareil Distinguished Flying Cross,
Bronze Star,
Air Medal with Valor Device
CW4 Raymond Frank copilote de Super 6-4, tué lors de l'envahissement de l'épave Silver Star,
Air Medal with Valor Device
SSG William Cleveland chef de cabine de Super 6-4, tué lors de l'envahissement de l'épave Silver Star,
Bronze Star,
Air Medal with Valor Device
SSG Thomas Field chef de cabine de Super 6-4, tué lors de l'envahissement de l'épave Silver Star,
Bronze Star,
Air Medal with Valor Device
75th Ranger Regiment
SGT Dominick Pilla tué dans le convoi évacuant Todd Blackburn Bronze Star with Valor Device
PFC Richard « Alphabet » Kowalewski tué dans le convoi égaré Bronze Star with Valor Device
SGT James « Casey » Joyce tué dans le convoi égaré Bronze Star with Valor Device
SPC James Cavaco tué dans le convoi égaré Bronze Star with Valor Device
CPL James E. « Jamie » Smith blessé à l'artère fémorale autour de l'épave de Super 6-1, décède des suites de ses blessures Bronze Star with Valor Device
SGT Lorenzo Ruiz blessé dans le convoi égaré, décède des suites de ses blessures Bronze Star with Valor Device
10th Mountain Division
SGT Cornell Houston blessé dans le convoi de sauvetage, décède des suites de ses blessures le 6 octobre Bronze Star with Valor Device,
La De Fleury Medal
PFC James Martin tué dans le convoi de sauvetage Purple Heart


Un soldat malaisien du 19 bataillon du Rejimen Askar Melayu DiRaja (RAMD, régiment malaisien royal mécanisé) fut tué dans le convoi de sauvetage :

  • soldat Mat Aznan Awang (promu caporal à titre posthume)

Somaliens

Il n'existe pas de bilan précis des pertes somaliennes, en raison de l'absence d'État fonctionnel à la tête du pays et du chaos engendré par la guerre civile. Les données de certains hôpitaux de Mogadiscio et d'ONG permettent d'estimer à au moins 150 morts les pertes somaliennes, dont environ un tiers serait constitué de non-combattants. L'ambassadeur américain Robert Oakley déclarera par la suite que plus de 200 Somaliens auraient été tués dans les combats du 3 et 4 octobre. Les estimations actuelles, basées sur des témoignages à la fois américains et somaliens, font état de près de 800 somaliens tués dont plus des 2/3 étaient des civils désarmés.

Le repli américain

Le 6 octobre 1993, au cours d'une intervention télévisée, le président Bill Clinton annonca la fin des opérations contre Aidid. Le 25 mars 1994, la quasi-totalité des soldats américains quittèrent la Somalie. Seuls quelques centaines de soldats restèrent pour assurer le retrait des forces américaines. En mars 1995, tout le personnel américain avait quitté la Somalie.

Le 1er août 1996, Mohamed Farrah Aidid fut tué au cours d'un affrontement entre clans rivaux.

Voir aussi

Bibliographie

  • Mark Bowden (trad. Jean Lefort), La Chute du faucon noir [« Black Hawk Down »], Paris, Plon, 2002, 404 p. (ISBN 2-259-19538-5 et 978-2-259-19538-6) [présentation en ligne] 
  • (en) Michael J. Durant et Steven Hartov, In the Company of Heroes, New York, New American Library, 2003, 361 p. (ISBN 0-451-21060-3 et 978-0-451-210609) 
  • (en) Matt Eversmann (dir.), Dan Schilling (dir.), Raleigh Cash, Mike Kurth, John Belman et Tim Wilkinson (préf. Mark Bowden), The Battle of Mogadishu : Firsthand Accounts from the Men of Task Force Ranger, New York, Presidio Press, août 2004, 221 p. (ISBN 0-345-45965-2 et 978-0-345-45965-7) 
  • (en) Jeff Struecker et Dean Merrill, The Road to Unafraid : How the Army's Top Ranger Faced Fear and Found Courage through 'Black Hawk Down' and Beyond, Nashville, Tennessee, Thomas Nelson, Inc., 2006, 224 p. (ISBN 0849900603 et 978-0849900600) 
  • (en) Frontline: Ambush in Mogadishu sur PBS, 1995. Consulté le 17 octobre 2010
  • (en) Senate Armed Services Committee, Review of the Circumstances Surrounding the Ranger Raid on October 3-4, 1993, in Mogadishu, Somalia, Washington, 29 septembre 1995, 51 p. [lire en ligne (page consultée le 18/10/2010)] 
  • Monographies d'expériences personnelles d'officiers Rangers ayant participé à la bataille sur la Donovan Research Library :
    • (en) Thomas DiTomasso, Battle of the Black Sea: Bravo Company, 3rd Ranger Battalion, 75th Ranger Regiment, 3-4 October 1993, Fort Benning, Géorgie, United States Army Infantry School (USAIS), 1994, 27 p. [lire en ligne (page consultée le 17/10/2010)] 
    • (en) James O. Lechner, A Monograph of Combat Operations in Mogadishu, Somalia Conducted by Task Force Ranger, Fort Benning, Géorgie, United States Army Infantry School (USAIS), 19 septembre 1994, 29 p. [lire en ligne (page consultée le 17/10/2010)], p. 13 
    • (en) Larry D. Perino, "Battle of the Black Sea" Monograph, Fort Benning, Géorgie, United States Army Infantry School (USAIS), 1994, 21 p. [lire en ligne (page consultée le 17/10/2010)] 
    • (en) Lee A. Rysewyk, Experiences of Executive Officer from Bravo Company, 3rd Battalion, 75th Ranger Regiment and Task Force Ranger during the Battle of the Black Sea on 3-4 October 1993 in Mogadishu, Somalia, Fort Benning, Géorgie, United States Army Infantry School (USAIS), mai 1994, 43 p. [lire en ligne (page consultée le 17/10/2010)] 

Notes et références

  1. (en) Richard W. Stewart, The United States Army in Somalia, 1992-1994, Fort Lesley J. McNair, Washington DC, US Army Center of Military History, 2002, 28 p. [lire en ligne (page consultée le 23 octobre 2010)] [présentation en ligne], p. 15-16 . Le détachement des Special Forces était constitué d'un Special Operations Command and Control Element (SOCCE), armé par l'ODB 520, et des ODA 523 et 525 de la compagnie B, 1er bataillon du 5th SFG, placés sous le contrôle opérationnel de la QRF. ((en) Colonel Joseph D. Celeski, « A History of SF Operations in Somalia: 1992-1995 », dans [Warfare], vol. 15, no 2, juin 2002, p. 16-27 (ISSN 1058-0123) [texte intégral (page consultée le 23 octobre 2010)] )
  2. (en) United States Forces, Somalia After Action Report, Fort Lesley J. McNair, Washington DC, US Army Center of Military History, 2003, 276 p. [lire en ligne (page consultée le 23 octobre 2010)] [présentation en ligne], p. 84-90 
  3. Resolution 837 adoptée par le Conseil de sécurité lors de sa 3229e réunion, 6 juin 1993
  4. Review of the Circumstances Surrounding the Ranger Raid on October 3-4, 1993 in Mogadishu, Somalia, p.24 ; Mark Bowden, La Chute du faucon noir, p.117
  5. (en) United States Forces, Somalia After Action Report, p.92-94, 130-131 ; Centre d'Évaluation et de Retour d’Expérience (CEREX), « Combats en zone urbanisée : Retour d'expérience des combats de Mogadiscio », dans [du RETEX], no 4, juin 2004, p. 1-5 [texte intégral (page consultée le 23 octobre 2010)]  ; Colonel Joseph D. Celeski, « A History of SF Operations in Somalia: 1992-1995 », p.23
  6. (en)Richard W. Stewart, The United States Army in Somalia, 1992-1994, p.16
  7. Mark Bowden, La Chute du faucon noir, p.116-118
  8. (en) James O. Lechner, A Monograph of Combat Operations in Mogadishu, Somalia, Conducted by Task Force Ranger, p.13
  9. Bien que n'ayant pas été tué lors des combats mais deux jours après la bataille, Matt Rierson est souvent inclus dans la liste des soldats tués au cours de la bataille de Mogadiscio.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bataille de Mogadiscio (1993) de Wikipédia en français (auteurs)

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