Dominique Antoine Magaud

Dominique Antoine Magaud est un peintre français né à Marseille le 4 août 1817 et décédé dans la même ville le 23 décembre 1899.

Biographie

Issu d'une famille bourgeoise, Dominique Antoine Magaud débute sa carrière comme peseur juré. Admis à l'école des Beaux-Arts de Marseille le 8 octobre 1839, il suit les cours d'Aubert, puis complète ses études à Paris où il devient l'assistant de Léon Coignet. A la sortie de l'école des beaux-Arts, il demeure à Paris et reste proche du cercle de Coignet.

De retour à Marseille, il réalise à partir de 1853 le décor des grands cafés marseillais très à la mode à cette époque. La commande du décor du plafond du célèbre café des milles colonnes fait de Magaud un peintre célèbre. Sur ce plafond, aujourd'hui disparu, étaient représentés « Le Triomphe d'Amphitrite » et « L'Éducation de Bacchus ». Il peint également en 1853 « La France offrant des couronnes aux hommes qui l'ont illustrée » pour le café de France situé sur la Canebière^[1], en 1858 « Marseille recevant les produits des différentes nations du globe et leur offrant les siens en échange » pour le café des deux mondes et en 1860 « Cybèle sur un char trainé par des lions » pour le grand hôtel. Toutes ces représentations ont disparu^[2].

Buste de Magaud
sculpture d'Émile Aldebert

Les jésuites qui dirigent le Cercle Religieux font appel à Magaud pour décorer la grande salle de réunion de leur cercle. Ce Cercle Religieux, situé au N° 7 de la rue de la Mission-de-France, occupait les anciens locaux créés en 1643 par les prêtres de la congrégation de Saint-Vincent de Paul connus sous le nom de Messieurs de la Mission de France. Ces religieux étaient aumoniers des galères et s'occupaient du rachat des captifs^[3]. Après une location aux Clarisses, ces locaux sont donc occupés par les Jésuites qui font réaliser par l'architecte Pascal Coste une chapelle et une salle de réunion (26m x 8,50m) connue sous le nom de galerie historique. Cette salle de réunion sera décorée de quinze grandes toiles de Magaud, réalisées de 1856 à 1864, représentant le rôle civilisateur du catholicisme. La lecture de ce cycle de peinture devait se faire à partir d'une grande toile marouflée au plafod, aujourd'hui disparue, représentant la Vierge dans les cieux entourées d'anges.

Magaud obtient ensuite une importante commande du préfet Maupas pour le décor de la Préfecture des Bouches-du-Rhône en cours de construction. De 1865 à 1873, il réalise huit plafonds à sujets allégoriques et trente deux sujets divers dans les appatements. En 1866 la Chambre de commerce lui passe commande de la décoration du plafond du palais de la Bourse ; cette peinture, détruite au cours des bombardements de la ville en août 1944 pour sa libération, représentait « L'Apothéose des grands hommes de Provence »^[4].

En 1869 il devient directeur de l'École des Beaux-Arts de Marseille et lui donne une nouvelle impulsion. À partir de 1873, date de l'achèvement du décor du palais de la Bourse, il se consacre presque entièrement à la direction de l'école. Durant les vingt-sept ans de sa direction le nombre de professeurs passe de trois à son arrivée à dix-huit à son départ ; deux peintres et cinq sculpteurs obtiennent un prix de Rome^[5]. Il réalisera en 1894, seulement deux ans avant son départ à la retraite, la décoration de la salle des fêtes de l'école des Beaux-Arts située à l'époque au palais des Arts. Il forme de nombreux artistes : Jean-Baptiste Olive, etc.

Le 19 avril 1866 il est nommé membre de l'Académie de Marseille^[6]. Son buste sculpté par Émile Aldebert se trouve dans le hall du conservatoire de musique au Palais des Arts.

Œuvres

Parmi ses différentes toiles, on peut retenir :

• Portrait de l'artiste (H 94 x L 74), musée des Beaux-Arts, Marseille^[7].
• Portrait de Mademoiselle Eugénie Armand, (H 155 x L 120), musée des Beaux-Arts, Marseille^[8].
• Portrait de Monsieur Amédée Armand, président de la chambre de commerce de Marseille, (H 155 x L 120), musée des Beaux-Arts, Marseille^[9].
• Portrait du pape Pie IX (H 215 x L 130), musée des Beaux-Arts, Marseille^[10].
• Un baiser à la glace, ( H 92 x L 73), musée des Beaux-Arts, Marseille^[11].
• Quinze tableaux réalisés pour la Mission de France, actuellement au musée des Beaux-Arts de Marseille
  • La Peinture : Fra Angelico de Fiesole contemple la céleste beauté de la sainte Vierge.
  • La Théologie : Saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin, an 1254.
  • Les Lettres : Charlemagne et Alcuin ou l'école palatine.
  • La Législation : saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes.
  • L'Éloquence : saint Bernard à Vézelay prêchant la deuxième croisade, an 1148.
  • La Poésie : Virgile, Dante et le Stace.
  • La Navigation : Christophe Colomb aborde le Nouveau Monde en 1492.
  • L'Architecture : Michel-Ange présente à Paul III son plan de Saint-Pierre en 1546.
  • La Musique : Palestrina offre à Pie IV sa messe dite de Marcel II, an 1563.
  • L'Agriculture : Les réductions du Paraguay, an 1586-1767.
  • Le Courage Militaire : Le Grand Condé à la bataille de Rocroi, an 1645.
  • Le Courage Civil : La peste de 1720 à Marseille.
  • La Philosophie : Saint Justin confondant le philosophe Tryphon, an 150.
  • L'Histoire : Bossuet instruisant le Dauphin, an 1675.
  • Les Sciences : Volta, avec l'autorité de la science, affermit Silvio Pellico dans la foi, an 1819.

Bibliographie

• Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIX^e, rêves et triomphes, Musées de Marseille (16 novembre 1991-15 février 1992), p. 256-267 (ISBN 2-7118-2487-X).
• Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Édisud, Marseille, 2001, p. 211, (ISBN 2-7449-0254-3).
• Paul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome XI, p. 311-312.
• Ferdinand Servian, Magaud : l'artiste, le chef d'école, l'homme, Paris, 1908.
• Denise Jasmin, La préfecture des Bouches-du-Rhône, édition Laffitte, Marseille, 1996, (ISBN 2-86276-307-1).

Galerie

• 

  Jésus chez Marthe et Marie

• 

  Jérémie reprochant aux juifs leurs déréglements.

• 

  Courage civil
  Les échevins de Marseille pendant la peste de 1720.

• 

  La slave

• 

  Les marchandes de légumes

Notes et références

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