- Bataille de Carthage (-149)
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Bataille de Carthage Informations générales Date 149-146 av. J.-C. Lieu Carthage Issue Victoire romaine Belligérants Carthage République romaine Commandants Hasdrubal le Boétharque Manius Manilius, Scipion Émilien Forces en présence Nettement inférieures à celles de Rome Nettement supérieures à celles de Carthage Pertes Population pour une grande partie tuée ou réduite en esclavage 17 000 tués Troisième Guerre punique modifier La bataille de Carthage est le fait majeur de la Troisième Guerre punique opposant la cité de Carthage et la République romaine. Elle consiste essentiellement en un siège débutant autour de 149 av. J.-C.-148 av. J.-C. et s’achevant au printemps 146 av. J.-C. par le sac puis la destruction complète de la capitale punique.
Après qu’une armée romaine sous le commandement de Manius Manilius ait débarqué en Afrique en 149, Carthage se rend et livre des otages et des armes. Malgré ces concessions, les Romains exigent la destruction complète de la cité et, à leur grande surprise, les Carthaginois refusent, la faction demandant la soumission faisant volte-face en faveur de la résistance. Les Carthaginois tiennent alors les murailles et défient l’armée romaine, situation qui dure pendant deux années du fait de la médiocrité du commandement romain. Pendant ce temps, les 300 000 Carthaginois transforment leur ville en un immense arsenal. Ils produisent quotidiennement environ 300 épées, 500 lances, 140 boucliers et 1000 projectiles destinés à leurs catapultes.
Les Romains élisent comme consul le jeune mais populaire Scipion Émilien, une loi spéciale lui permettant de déroger à l’âge minimum requis. Ce dernier restaure la discipline, bat les Puniques lors d’une bataille en rase campagne et impose un rude siège à la cité, construisant à cet effet un môle afin de bloquer le port. Au printemps 146, les Romains battent en brèche la muraille et prennent la cité après une bataille de rues acharnée. Il est estimé qu’environ 50 000 survivants sont vendus comme esclaves et la cité est rasée. La campagne entourant Carthage est déclarée ager publicus et se voit partagée entre des fermiers locaux et les vainqueurs parmi lesquels des Romains et des Italiens.
Avant la fin de la bataille, un évènement dramatique a lieu : quelques survivants trouvent refuge dans le temple d’Eshmoun, dans la citadelle de Byrsa, malgré l’incendie qui sévit. Ils négocient leur reddition mais Scipion Émilion indique que le pardon est impossible tant pour Hasdrubal le Boétharque, le général qui défend la cité, que pour les déserteurs romains. Hasdrubal quitte à ce moment la citadelle afin de s’excuser pour ces actions, il avait en particulier torturé des prisonniers romains face à l’armée adverse. À cet instant la femme d’Hasdrubal serait sortie avec ses deux enfants, insultant son époux, les sacrifiant et se jetant elle-même dans le feu que les déserteurs avaient allumé. Les déserteurs eux-mêmes se précipitèrent également dans le feu, Scipion Emilien commençant alors à crier. Il aurait proclamé une phrase d’Homère, prophétie sur la destruction de Troie, qui pouvait alors être appliquée à la fin de Carthage :
« Un jour viendra où elle périra, la sainte Ilion, et, avec elle, Priam et le peuple de Priam à la bonne lance[1] »
. Scipion déclara aussi qu’il craignait un sort semblable à Rome dans le futur.
Après la guerre, ce dernier acquit le surnom d’Africain (Scipio Aemilianus Africanus). La rumeur courut qu’après la chute de Carthage, les Romains répandirent du sel sur le sol afin de s’assurer que nul ne veuille plus croître ici. Ce détail n’est mentionné la première fois que par des historiens du XXe siècle et aucunement par des sources contemporaines. Bien qu’il aurait été aisé pour Rome d’anéantir la fertilité du sol de cette manière, une telle action aurait en outre gêné de manière substantielle sa croissance et son développement futurs, basés dans une large mesure sur les grains importés d’Afrique du Nord. En effet, l’appropriation des champs de blé de Carthage pour le propre usage de Rome doit être considérée comme l’une des raisons essentielles de la destruction de cette rivale.
Références
- François Decret, Carthage ou l’empire de la mer, éd. du Seuil (coll. Points histoire), Paris, 1977, p. 224
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Carthage (c.149 BC) » (voir la liste des auteurs)
Voir aussi
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