- Deinocerites
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Les Deinocerites sont des moustiques. C'est un genre de Diptères de la famille des Culicidae et de la tribu des Culicini. Les Deinocerites regroupent 18 espèces, morphologiquement proche des Culex. Uniquement présent dans des zones littorales du Nouveau Monde et des Caraïbes, les Deinocerites sont remarquable par leur niche écologique liée aux trous de crabe.
Aucun de ces dix huit moustiques, même si trois espèces ont été observé piquant l'homme, n'est impliqué dans la transmission d'une maladie à ce dernier.
Sommaire
Morphologie
Stade adulte : ils sont morphologiquement très proche du genre Culex mais les Deinocerites ont, pour les deux sexes, des antennes non plumeuses et plus longues que le proboscis. De même, les deux sexes ont des palpes très courts. Les pulvilis sont présents, le flagellomère 1 est au moins 2 fois plus long que le flagellomère 2. Présence de nombreuses écailles dressées au niveau du vertex et de l'occiput. Les soies préspiraculaires et les soies postspiraculaires sont absentes, comme chez les Culex.
Stade larvaire : les mandibules sont clairement distinguables entre toutes par la présence d'une extension recouverte de soies dépassant du bord de la capsule céphalique. De plus, la capsule céphalique comporte une paire de diverticule latéral au niveau des antennes.
Biologie
Ce genre est remarquable par son biotope, lié aux trous de crabes. Les larves se rencontrent habituellement dans les trous creusés par les crabes de la famille Gecarcinidae de grande taille (crabe des genres Cardisoma ou Gecarcinus) et de la famille Ocypodidae de taille plus réduite (genres Ucides et Uca), en bordure de rivage et dans les mangroves.
Ce genre comporte 18 espèces uniquement présentes dans le Nouveau Monde (Amérique Centrale, Antilles et nord de l'Amérique du Sud). Deinocerites pseudes est présent aux États-Unis. C'est la seule espèce pouvant se rencontrer tant sur la facade Atlantique que Pacifique. Neuf espèces ne se rencontrent que sur la facade Atlantique (groupe Cancer, De. panamensis, De. colombianus.. ) et les 8 autres sont sur la facade Pacifique (groupe Dyari, De. mcdonaldi, De. howardi...). Deinocerites magnus est présente aux Antilles françaises.
L'espèce Deinocerites pseudes a été observée naturellement infectées par le virus de l'encéphalite de Saint Louis (Tempelis and Galindo, 1970).
Les adultes sont actifs en début de nuit et nichent le jour dans les trous de crabe. Ces espèces ne semblent avoir qu'une capacité de vol réduite, restant à proximité de leur gîte qu'ils regagnent quand ils sont dérangés. Les femelles peuvent piquer des hôtes variés tels que oiseaux, reptiles, batraciens et parfois des mammifères : 4 espèces, Deinocerites epitedeus, De. melanophylum, De. pseudes et De. magnus ont été observées piquant les chevaux. Enfin, certaines espèces s'attaquent occasionnellement à l'homme (De. cancer, De. magnus et De. spanius).
Taxonomie
Les 18 espèces de ce genre sont réparties en 5 groupes sur la base de similitudes morphologiques : Spanius et Cancer, définis par Belkin et Hogue (1959); Dyari, Pseudes et Epitedeus (Adames, 1971).
Navarrro & Liria (2000) proposèrent de ramener Deinocerites à un sous genre du genre Culex, n'y conservant qu'une seule espèce et répartissant les 17 autres entre 7 sous genres de Culex, sans succès.
Liste des espèces
- Groupe Spanius
- Groupe Cancer
- Deinocerites cancer Theobald, 1901 (Aruba Bahamas, Belize îles Caïmanes Colombie, Cuba, République dominicaine États-Unis, Guatemala, Haïti, Honduras, Jamaïque, Mexique, Nicaragua, Panama)
- Deinocerites melanophylum Dyar & Knab, 1907 (Colombie, Guyane française)
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- Deinocerites magnus (Theobald, 1901) (Brésil, Guyana, Guyane française, Martinique, Guadeloupe, Dominique, Barbades, Grenade, Sainte Lucie..)
- Groupe Dyari
- Groupe Pseudes
- Groupe Epitedeus
- Deinocerites costaricensis Adames & Hogue, 1970 (Costa Rica, cote Pacifique)
- Deinocerites epitedeus (Knab, 1907) (Panama, Costa Rica)
- Deinocerites panamensis Adames, 1971 (Panama)
- Deinocerites colombianus Adames, 1971 (Panama, Colombie)
- Deinocerites curiche Adames, 1971 (Colombie)
Références
- Adames A.J. (1971). XXIV. A revision of the crabhole mosquitoes of the Genus Deinocerites. Contrib Am. Entomol. Inst. 7(2):1-154.http://www.mosquitocatalog.org/pubs/pub.asp
- Belkin J. N. & Hogue C. L.(1959). A review of the crabhole mosquitoes of the genus Deinocerites (Diptera, Culicidae). University of California Publications in Entomology. Vol. 14 (6), pp. 411-458,41 figures.http://www.mosquitocatalog.org/pubs/pub.asp.
- Conner WE, Itagaki H. (1984). Pupal attendance in the crabhole mosquito Deinocerites cancer: the effects of pupal sex and age. Physiological Entomology 9: 263-267.
- Edman JD. (1974). Host-feeding patterns of Florida mosquitoes. IV. Deinocerites. Journal of Medical Entomology 11: 105-107.
- Navarro J.C. & Liria J. (2000). Phylogenetic relationships among eighteen neotropical Culicini species. Journal of the American Mosquito Control Association, 16(2):75-85. http://www.mosquitocatalog.org/pubs/pub.asp
- O'Meara GF, Petersen JL. (1985). Effects of mating and sugar feeding on the expression of autogeny in crabhole mosquitoes of the genus Deinocerites (Diptera, Culicidae). Journal of Medical Entomology 22: 485-490.
- O'Meara GF, Mook DH. (1990). Facultative blood-feeding in the crabhole mosquito, Deinocerites cancer. Medical and Veterinary Entomology 4: 117-123.
- Provost MW, Haeger JS. (1967). Mating and pupal attendance in Deinocerites cancer and comparisons with Opifex fuscus (Diptera: Culicidae). Annals of the Entomological Society of America 60: 565-574.
- Wolcott TG, Wolcott DL. 1990. Wet behind the gills. Natural History 10/90: 46-55.
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