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Xenopus
Xenopus laevis Classification selon ASW Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Amphibia Sous-classe Lissamphibia Super-ordre Salientia Ordre Anura Famille Pipidae Genre Xenopus
Wagler, 1827Synonymes - Dactylethra Cuvier, 1829
- Tremeropugus Smith, 1831
Xenopus est un genre qui regroupe 18 espèces d'amphibiens de la famille des Pipidae.
Parmi de nombreuses espèces, la plus connue est Xenopus laevis, encore appelée xénope commun ou dactylètre du Cap. Elle est étudiée comme organisme modèle.
Sommaire
Distribution
Ce genre regroupe de nombreuses espèces aquatiques localisées en Afrique australe, au sud du Sahara avec une référence isolée au nord-est du Tchad.
Il existe une population de Xenopus laevis dans les Deux Sèvres. En 1930 un laboratoire en a laissé échapper et elles se sont multipliées depuis. On peut ainsi en trouver dans les environs de Thouars[1].
Description
Les espèces de ce genre sont de petites grenouilles ternes dépourvues de langue. Leur corps est brunâtre dessus et rosâtre dessous. Les albinos sont naturellement rares. Les pattes postérieures sont musculeuses et palmées et leurs trois doigts se terminent par des griffes cornées.
Les femelles de X. laevis peuvent atteindre 120 à 140 mm et les mâles de 70 à 100 mm.
Habitat
Elles vivent dans des étangs et des mares. Comme le protoptère, elles peuvent s'enterrer dans la boue pour estiver.
Éthologie
Ce sont des espèces aquatiques primitives, qui n'émergent que pour respirer. Leur odorat est bon. Les doigts des pattes antérieures et une ligne latérale leur assurent une bonne perception tactile. Ce sont de bons nageurs. Comme beaucoup d'amphibiens, elles synthétisent des substances leur permettant de lutter contre les maladies, telles des antibiotiques et des fongicides.
Reproduction
Le cri du mâle ressemble à un cliquetis. Lors de l'accouplement, généralement nocturne, les ovules pondus par la femelle sont aussitôt fécondés par le mâle. Les parents peuvent manger leurs œufs ou leurs têtards, ce qui s'apparente à une situation de conflit générationnel semblable au conflit sexuel. Les femelles peuvent pondre pendant toute une journée entre 300 et 1 000 œufs de 1 à 1,3 mm de long chez Xenopus laevis. Selon les espèces, elles deviennent matures entre trois mois et deux ans.
Élevage
Amphibien le plus utilisé en biologie, Xenopus laevis, étant allo-tétraploïde (36 chromosomes) et ayant un temps de génération de deux ans, tend à être délaissé au profit de Silurana tropicalis, qui est diploïde (20 chromosomes) et se reproduit cinq fois plus rapidement.
Animaux de laboratoire mais aussi d'agrément, elles s'élèvent et se reproduisent facilement en aquarium. Elles nécessitent environ cinq litres par individu, une eau calme maintenue à environ 22 °C et dont la hauteur ne dépasse pas une trentaine de centimètres. Leur peau étant fragile, il faut éviter les matériaux coupants, tels que les roches à arêtes vives ou le gravier anguleux. La présence de végétaux n'est pas obligatoire et l'éclairage doit être tamisé. On peut les nourrir quotidiennement avec des aliments pour poissons, des morceaux de poisson, moule ou crevette, des chironomes, des daphnies, des gammares, des tubifex, etc.
L'espèce Xenopus laevis est abondamment utilisée dans les laboratoires de biologie pour étudier le développement embryonnaire, le cycle cellulaire (mitose et méiose) ainsi que les mécanismes mis en place par la cellule lorsque l'ADN est endommagé. Il a permis notamment l'identification et la caractérisation du moteur moléculaire permettant l'entrée en mitose, le MPF (M-phase promoting factor) ainsi que le rôle de l'aquaporine.
Lors de la méiose, deux divisions cellulaires successives se suivent sans réplication de l’ADN et conduisent à la production de cellules germinales haploïdes (ovocytes ou spermatozoïdes).
L’ovocyte de Xénope est une cellule polarisée présentant un hémisphère animal très pigmenté et un hémisphère végétatif dépigmenté (Figure 1).
Maturation de l'ovocyte
Au cours de l’ovogenèse, qui peut être subdivisée en six stades appelés stades de Dumont, l’ovocyte accumule des réserves énergétiques (sucres, lipides…) et informatives (ARN, protéines). Au terme de sa croissance, l’ovocyte de stade VI ou ovocyte immature est bloqué en prophase de première division de méiose. Ce blocage est levé par la progestérone synthétisée par les cellules folliculaires environnantes. L’ovocyte entre alors dans le processus de maturation ovocytaire : il achève la première division de méiose, débute la deuxième jusqu’à un nouveau blocage qui survient en métaphase de deuxième division. Cet arrêt en métaphase II, caractéristique de l’ovocyte mature (figure 1B) sera levé par la fécondation. D’un point de vue morphologique, il est facile de différencier un ovocyte immature d’un ovocyte mature. En effet, la maturation s’accompagne de l’apparition d’une tache dépigmentée, appelée tache de maturation, au pôle animal de l’ovocyte. D’un point de vue moléculaire, la maturation est caractérisée par l’activation du MPF (M-phase Promoting Factor ; facteur universel d’entrée et de sortie de phase M) et de la voie p42 MAPK (Mitogen Activated Protein Kinase).
Liste d'espèces
Selon Amphibian Species of the World (22 avr. 2011)[2] :
- Xenopus amieti Kobel, du Pasquier, Fischberg & Gloor, 1980
- Xenopus andrei Loumont, 1983
- Xenopus borealis Parker, 1936
- Xenopus boumbaensis Loumont, 1983
- Xenopus clivii Peracca, 1898
- Xenopus fraseri Boulenger, 1905
- Xenopus gilli Rose & Hewitt, 1927
- Xenopus itombwensis Evans, Carter, Tobias, Kelley, Hanner & Tinsley, 2008
- Xenopus laevis (Daudin, 1802)
- Xenopus largeni Tinsley, 1995
- Xenopus lenduensis Evans, Greenbaum, Kusamba, Carter, Tobias, Mendel & Kelley, 2011
- Xenopus longipes Loumont & Kobel, 1991
- Xenopus muelleri (Peters, 1844)
- Xenopus petersii Bocage, 1895
- Xenopus pygmaeus Loumont, 1986
- Xenopus ruwenzoriensis Tymowska & Fischberg, 1973
- Xenopus vestitus Laurent, 1972
- Xenopus victorianus Ahl, 1924
- Xenopus wittei Tinsley, Kobel & Fischberg, 1979
Voir aussi
Publication originale
- Wagler, 1827 : I. Über das Leuchten einiger Batrachier. Isis von Oken, vol. 20, p. 726-728 (texte intégral).
Notes et références
- http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/Xenope-du-Cap.html Si la présence de Xenopus laevis est reconnue dans le Poitou, la date de son introduction fait discussion : une dizaine d'année pour l'un, les années 1930 pour l'autre. Ces informations sont relayées sur des sites Internet comme
- Amphibian Species of the World, consulté le 22 avr. 2011
Liens externes
- Référence Amphibian Species of the World : Xenopus Wagler, 1827 (en)
- Référence Amphibiaweb : genre Xenopus (en)
- Référence Animal Diversity Web : Xenopus (en)
- Référence Catalogue of Life : Xenopus (en)
- Référence Fauna Europaea : Xenopus (en)
- Référence ITIS : Xenopus Wagler, 1827 (fr) ( (en))
- Référence UICN : taxon Xenopus (en)
- Référence The Paleobiology database : Xenopus Wagler 1827 (en)
- Référence Tree of Life Web Project : Xenopus (en)
Autres liens externes :
- Le Xénope fiche de l'EFOR (Réseau d'Études Fonctionnelles les Organismes Modèles)
- [vidéo] De l'Oeuf à la grenouille (développement embryonnaire du xénope), SFRS/CERIMES-CNRS Images, 26 minutes.
Catégories :- Pipidae
- Genre d'anoures (nom scientifique)
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