- Crédit mobilier
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Le Crédit mobilier était une banque française du XIXe siècle, fondée en 1852, sous Napoléon III pour prendre des participations dans les entreprises. La banque a joué un rôle important dans la forte croissance économique à crédit de la période 1850 à 1857, qui s'acheva par la Panique financière de 1857, et fut à l'origine de nombreuses spéculations financières, avant de disparaître en 1870.
Son ancêtre était la Caisses des Actions Réunies, qui fut racheté en 1848 par Moïse Polydore Millaud (27 août 1813 Bordeaux – 13 octobre 1871 Paris), journaliste et banquier, puis relancée par une série d'investisseurs, avec le soutien de Napoléon III.
En 1852, les frères Isaac et Émile Pereire lancent, malgré l'opposition de la Haute Banque, la Société générale de Crédit mobilier, instituée par décret du 18 novembre 1852. Achille Fould, ministre des finances et le marquis Raffaele de Ferrari (1808-1876), prince de Lucedio (1839) et duc de Galliera (1837), homme d'affaires, financier et philanthrope italien, furent aussi cofondateur du Crédit mobilier de France avec les frères Pereire. Une première série de 40.000 actions est alors souscrite, le total étant de 120.000, soit 60 millions de francs car le prix de l'action est fixé à 500 francs[1], dont 11.300 environs par les frères Pereire[2]. Les souscripteurs sont environ une centaine et certains d'entre eux ne demandent que 25 actions[3].
Avant même leur négociation sur le parquet de la Bourse, le 23 novembre 1852 à un cours proche de 1.000 francs, les promesses d'actions du Crédit Mobilier, s'étaient négociées à 995 francs, avec des oscillations continuelles de 25 francs à 175 francs par jour, et avaient atteint le cours de 2.110 francs. Pendant toute l'année 1853, les actions du Crédit Mobilier furent négociées avec 250 francs seulement versés par l'actionnaire. Les 250 francs complémentaires ne furent "appelés" que du 15 au 31 décembre, c'est-à-dire un an après la date de fondation de la banque, qui ne disposait en 1853, comme capital social, que de 30 millions[4].
La presse périodique a participé à l'engouement du public pour cette banque. "Certains se laissèrent séduire par le prestige des premiers résultats de la société, les autres y crurent de bonne foi. Beaucoup durent garder un silence imposé, obéir à des interventions supérieures ou transiger avec les exigences de leur situation : le salaire de leur travail payait le pain de leur famille. Bien peu, dans tous les cas, restèrent libres, et purent écrire ce qu'ils pensaient. Ceux-là firent preuve de courage, mais leur voix fut étouffée par des procès par des intimidations de tout genre", comme le "procès fait par le Crédit Mobilier à H. Ciumpok, rédacteur en chef de la Finance", selon l'Histoire du crédit mobilier rédigée en 1867 par le banquier parisien Maurice Aycard.
La presse était alors "un composé de monopoles destinés à être accaparés ou absorbés par la haute finance" et on "vit bientôt une seule institution de crédit posséder jusqu'à trois journaux à la fois", rappelait Maurice Aycard.
La Banque s'effondre en 1870, non sans avoir eu de l'influence sur la création, entre temps, du Crédit lyonnais (1863) et de la Société générale (1864). L'année 1852 avait vu aussi la création des sociétés de crédit foncier dont l’objet est de consentir des prêts immobiliers, garantis par une inscription hypothécaire de 1er rang. Elles peuvent émettre des obligations ou des lettres de gage. Naissance de la première société de crédit foncier, la Banque Foncière de Paris qui prend rapidement le nom de Crédit foncier de France, doté d’un statut analogue à celui de la Banque de France en 1854 et qui en 1858 octroie des prêts de drainage pour le compte de l’État.
- Histoire du crédit mobilier, 1852-1867, par Aycard - 1867, page 9
- Histoire du crédit mobilier, 1852-1867, par Maurice Aycard - 1867, page 9
- http://books.google.fr/books?id=9w8aAAAAYAAJ&pg=PA1&dq=%22Cr%C3%A9dit+mobilier%22&hl=fr&ei=kVoNTKCVL5CC_QbO76DhDw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CDoQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false
- Histoire du crédit mobilier, 1852-1867, par Aycard - 1867, page 56
Articles connexes
Lien externe
Catégories :- Banque française disparue
- Entreprise fondée en 1852
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