Paul Labat

Paul Labat

Paul Labat, né le 9 janvier 1900 à Aire-sur-Adour et assassiné par les Allemands le 2 septembre 1944 au camp du Struthof est un officier français du service de transmissions des armées qui fut à la fois un théoricen de la propagation des ondes électromagnétique et le principal artisan de la mise en place des premiers radars au sein de l'armée française. Après l'armistice de juin 1940, il a joué un rôle de premier plan dans le camouflage des services de transmissions de l'armée au sein des PTT. Il se mit ensuite au service de la Résistance française.

Fils d'un instituteur landais précocement décédé et d'une mère infirmière Paul Labat est né à Aire-sur-Adour le 9 janvier 1900. Élève boursier au lycée de Bordeaux, il entre en 1919 à l'École Polytechnique et effectue deux années à l'école d'application du génie à Versailles. A sa sortie, affecté au 8e régiment du Génie, au Mont-Valérien, il effectue une année supplémentaire d'études à l'École supérieure d'électricité, section radio, en 1924-1925. En poste au Maroc de 1926 à 1928, il est impliqué dans les liaisons radios à ondes courtes et ondes très courtes entre postes mobiles[1] [2].

Capitaine en 1928, il oriente définitivement sa carrière vers les études techniques et les réalisations des matériels militaires au sein de la Section d'Études des matériels et Transmissions des Armées (SEMT) où il restera onze ans. C'est à cette époque que l'Armée commence à s'intéresser au potentiel de la détection électromagnétique que l'on appelera plus tard radar. Il est remarqué pour ses caracités intellectuelles par le Général Ferrié qui verra en lui son véritable successeur. Excellent théoricien et expérimentateur, il rédge un important traité sur la " propagation des ondes électromagnétiques, exposé des connaissances acquises, synthèse des idées et des théories" publié en 1932[1].

En 1935, Labat participe avec Pierre David aux essais de détection électromagnétique qui aboutiront à l'adoption par l'Armée de Terre des « Barrages David », première filère française de détection électromagnétique articulée sur un plan opérationnel[3]. Dans les années d'avant-guerre, il s'investit également dans l'emploi des ondes très courtes dans les liaisons militaires, réalisant en 1937, année de son mariage, une liaison entre la corse et la Tête de Chien, au-dessus de Monaco[2]. À partir de 1938, Labat est le promoteur de la coopération franco-britannique en matière de radar. Il rencontre à plusieurs reprises Robert Watson-Watt. Le 5 juin 1939, il met sur pied une mission de six officiers français des trois armes pour étudier les différents types de radars anglais, Chain Home et radars mobiles GL dont plusieurs exemplaires seront achetés aux Anglais[4].

Après la défaite et l'Armistice du 22 juin 1940, le commandant Labat est intégré à l'Armée de Vichy, mais la plupart des officiers de transmissions du SEMT ne le sont pas. Labat, qui est nommé pour la circonstance « ingénieur en chef des PTT » organise leur réinsertion dans le service d'études et de recherches techniques (SERT), laboratoire des PTT qui reprend les activités du SEMT. On dit que ces officiers sont "civilisés". Labat prend également la direction du Groupement des Contrôles radio-électriques (CGR), à Lyon, un service d'écoute pour le compte du 2eme bureau de l'Armée de Vichy. Sous la ouverture d'une écoute des agences de presse étrangères et du trafic commercial, le CGR s'investit dans l'écoute et la goniométrie des émisions allemandes en Europe de l'Ouest. Le service apporte également son concours aux opérateurs clandestins communiquant avec les Alliés.[2]. Par le biais du comité de coordination des télécommunications impériales (CCTI), Labat encourage les industries françaises à poursuivre leurs études. Il distribue les marchés d'études et donne à leurs titulaires des instructions précises concernant le camouflage des travaux et des essais[5]. Promu lieutenant-colonel en 1941, il est directement affilié aux réseaux Alliance et Gallia. C'est son camarade devenu son adjoint Gabriel Romon qui l'avait mis en contact avec le réseau Alliance[6]. Au moment de la constitution des FFI, il est nommé Chef des transmissions nationales. Arrêté par la Gestapo le 29 mars 1944, il est déporté au camp de Schirmeck, en Alsace, et finalement, exécuté au camp du Struthof dans la nuit du 2 septembre 1944 avec quatre-vingts autres membres du réseau Alliance[2].

En 1945, Labat a été promu à titre posthume, colonel, à dater du 25 mars 1944 et général à dater du 20 août 1944[2].

Publications

  • Propagation des ondes électromagnétiques, exposé des onnaissances acquises, synthèse des idées et des théories, Gauthier-Villars, 1932

Sources

  1. a et b Yves Blanchard, Le radar, 1904-2004, Ellipses, 2004, p.72-77
  2. a, b, c, d et e Général J.Guérin, La vie exemplaire du général Paul Labat, 1900-1944, dans La liaison des transmissions n°59, sept-oct 1969, spécial général Labat, pp.4-10
  3. P.Reviriex, Paul Labat et la détection électromagnétique, dans La liaison des transmissions n°59, sept-oct 1969, spécial général Labat, pp.10-13
  4. Blanchard, p.177
  5. Jean-Marie Archange, Les relations établies avec l'industrie par le général Labat, avant et pendant la guerre, dans La liaison des transmissions n°59, sept-oct 1969, spécial général Labat, pp.19-20
  6. P.Besson, Le rôle de Labat dans le réseau Alliance, dans La liaison des transmissions n°59, sept-oct 1969, spécial général Labat, pp.32-33

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Paul Labat de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Labat — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Patronyme Labat est un nom de famille notamment porté par : François de Labat (1697 1780), économiste français ; Jean Baptiste Labat (1663 1738) …   Wikipédia en Français

  • Saint-Paul-de-Jarrat — Pour les articles homonymes, voir Saint Paul. 42° 54′ 52″ N 1° 39′ 40″ E …   Wikipédia en Français

  • Saint-paul-de-jarrat — Pour les articles homonymes, voir Saint Paul. Saint Paul de Jarrat …   Wikipédia en Français

  • Mandres-en-Barrois — 48° 29′ 33″ N 5° 23′ 27″ E / 48.4925, 5.39083333333 …   Wikipédia en Français

  • Hauterive (Allier) — Pour les articles homonymes, voir Hauterive. 46° 05′ 21″ N 3° 26′ 49″ E …   Wikipédia en Français

  • Blaye-et-Sainte-Luce — Blaye Blaye Vue sur la ville depuis la citadelle Administration Pays France Région Aquitaine Département …   Wikipédia en Français

  • Liste des maires de Blaye — Article principal : Blaye. Liste des maires de Blaye de 1564 à 1944. Sommaire 1 Liste des maires 2 Pour approfondir 2.1 Articles connexes 2.2 …   Wikipédia en Français

  • Canal Du Midi — Pour les articles homonymes, voir Midi. Canal du Midi 1 Patrimoine mondial de l’UNESCO …   Wikipédia en Français

  • Canal Royal du Languedoc — Canal du Midi Pour les articles homonymes, voir Midi. Canal du Midi 1 Patrimoine mondial de l’UNESCO …   Wikipédia en Français

  • Canal des deux mers — Canal du Midi Pour les articles homonymes, voir Midi. Canal du Midi 1 Patrimoine mondial de l’UNESCO …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”