- Cheikh Hamallah
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Cheikh Hamallah est un mystique Malien né à Kamba Sagho au Mali en 1883 d’un père érudit de Tichitt en Mauritanie et d’une mère peule du Mali[1].
Il est le révivificateur de la voie Tidjaniyya dont la venue était annoncée par le fondateur de la Tidjaniyya Cheikh Ahmad Tidjane qui délegua d'ailleurs un de ces lieutenant à sa recherche, ce qui lui a valu d'être déporté par l'administration coloniale.[réf. nécessaire]
Le 19 juin, la maison du chérif Cheikh Hamallah est encerclée dès l'aube. L'avion qui le transporte décolle à 6 heures. Presque tous les talmid tidjannes de Nioro sont arrêtés le même jour et torturés[réf. nécessaire], avant d'être déportés dans les camps de concentration d'Ansongo, de Bourem et de Kidal.
Entre-temps, Chérif Hamahoullah arrive à Dakar le même jour. Le Haut commissaire en Afrique française du gouvernement de Vichy fait conduire à son palais dakarois Cheikh Hamahoullah, menottes aux poignets, avant de le présenter à une assemblée de grands marabouts Sénégalais comme Seydou Nourou Tall réunis pour la circonstance.
— « Voici le fameux Chérif Cheikh Hamallah », s'exclame le gouverneur général ! — « Chérif Hamallah, te crois-tu plus fort que tous ces grands marabouts ? Te crois-tu plus instruit encore ? Pourquoi ne restes-tu pas tranquille ? Si tu es encore turbulent, c'est parce qu'on ne t'a pas encore “embêté”. En tout cas, tu vas souffrir et je te promets que tu ne verras plus cette terre d'Afrique. Ne veux-tu pas être comme tous ces grands marabouts ici présents ? »[réf. nécessaire]
Le Chérif Hamahoullah qui est toujours debout et enchaîné devant l'assistance lui répond : — « Je ne vois sincèrement pas ce qu'on peut me reprocher, Monsieur le Gouverneur. Je paie mes impôts, je rachète mes prestations, je ne me suis pas opposé au recrutement des tirailleurs. Ma conscience ne me reproche rien du tout. J'attends toujours vos preuves de ma culpabilité. Pour répondre à vos questions, je dirai que les marabouts que voici sont très respectables et en aucune façon ils ne veulent être enchaînés publiquement comme moi. Et moi, je ne voudrais pas être comme eux… Regardez leurs poitrines, ils acceptent vos médailles. Ces médailles sont les médailles de ce bas-monde. Vous pouvez être sûr que moi je n'épinglerai jamais vos médailles sur ma poitrine. Dieu ne m'autorise pas à le faire. Enfin, comme tu tiens à me faire souffrir, je vais t'aider dans ce sens. Tu peux m'interdire le port du chapelet, tu peux m'empêcher de prier, tout cela ne fait pas souffrir. Mais comme tu tiens absolument à me faire souffrir, voilà comment tu peux le faire : empêche-moi de penser à Dieu pendant que je suis en vie. »
Sur l'ordre du gouverneur Boisson, Cheikh Hamahoullah est reconduit en prison. Le 21 juin, le Chérif de Nioro est embarqué dans un avion militaire à destination de l'Algérie.
En 1942, Cheikh Hamahoullah est de nouveau déporté en France. Il est ensuite transféré à Évaux-les-Bains, dans la Creuse au début d'avril 1942 où il a pour compagnons de détention des personnalités de la IIIe République Française, dont Édouard Herriot. Un document de la Sûreté nationale révèle que Cheikh Hamahoullah n'a pu s'adapter ni au climat ni aux conditions de vie en France. La demande de transfert en Corse, en date du 28 août 1942, du médecin attaché à son centre d'internement est refusée, et en octobre 1942, le maître de Nioro est déjà gravement malade. Il a été, semble-t-il, transféré d'urgence à l'hôpital d'Aubenas avant d'être envoyé à celui de Montluçon. Là il a été traité par le docteur Bons. D'après les autorités coloniales françaises, Cheikh Hamahoullah est décédé le 16 janvier 1943 à 16 h 30 d'une cardiopathie.(Sur sa tombe à Montluçon il est écrit 19 janvier 1943) Il a été selon les mêmes sources inhumé dans une tombe individuelle et non dans une fosse commune au cimetière de l'est à Montluçon.
Toute fois aucun document officiel émanent des autorités médicales n'attestent ce décès. D'ailleurs le nom figurant sur l'acte de décès établi par la mairie est différent de celui du Cheikh de la Tidjaniyya. Où est le Chérif de Nioro ? Dans l'océan mystérieux de son créateur. L'esclave Hamahoullahou se trouve quelque part dans le secret du bon Dieu. Sa mort n'est pas admis par les Tidjannes et son rétour est attendu...
Le décès du maître de Nioro n'a été porté à la connaissance des Africains que le 7 juin 1945. Il a été confirmé par une déclaration du sénateur Amadou Doucouré, du Soudan français, publiée dans Paris-Dakar du 7 août 1947. (Amadou Doucouré, n'a pu se baser sur aucun document administratif digne de foi pour distiller des telles informations)
Notes et références
Liens externes
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