- Photographie de Petit-Rechain
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La photo de Petit-Rechain a été fabriquée de manière sommaire. Le canular a consisté à faire croire qu'un ovni avait été photographié à Petit-Rechain, village proche de Verviers durant la supposée vague belge d'ovnis. On peut y voir trois points lumineux formant un triangle et un quatrième point lumineux inscrit dans ce triangle. Le 26 juillet 2011, l'auteur de la photo a annoncé que tout était une supercherie et que « l'OVNI » n'était fait que de frigolite et de spots lumineux[1],[2].
Sommaire
Bref historique
Le canular de la photo de Petit-Rechain était supposé représenter l’un des « OVNI triangulaires » observés durant la vague d'ovnis belges[non neutre]qui démarre aux alentours du 25 ou 26 novembre 1989 à Halen selon les premiers témoignages. Ce sont bel et bien ces objets triangulaires[3] qui ont été massivement aperçus dès cette date jusqu’en 1991, et qui se sont par la suite avérés être des armes volantes non identifiées américaines[4],[5]. Or, cette photo, aujourd’hui canular avéré, n’a été publiée que fin 1990 dans le numéro 6 de Sciences et Nature[6], soit un an après les premières observations, sept mois après avoir été prétendument prise (soi-disant le 4 avril 1990 vers 22 heures), deux mois après avoir été « révélée » aux enquêteurs [7],[6], et quelques semaines seulement avant la fin des observations massives en 1991. Suite aux travaux de divers sceptiques (Marc Hallet, Wim van Utrecht, Pierre Magain et Marc Rémy), le président du COBEPS, Patrick Ferryn, apporte la démonstration[8] que cette photo peut très bien être une supercherie[9],[10],[11] . Malgré tout, certains membres de la SOBEPS continueront à défendre l'authenticité de la photo[12].
Le 26 juillet 2011, l'auteur de la photo avoue avoir effectué un montage photo à l'aide de frigolite d'emballage et de projecteurs suspendus[13],[14],[15] et qu'il s'agissait bien d'un canular.
Pour l'association ufologique Cobeps (Comité belge d’étude des phénomènes spatiaux, successeur de la Sobeps), ceci ne saurait remettre en cause les autres éléments concernant la vague belge d'ovnis selon un communiqué de presse du 26 juillet 2011 à 19h44[16].
Conditions de prise de la photo
L'auteur de la photo, un certain Patrick M.[réf. souhaitée], a utilisé une pellicule 200 ASA, un téléobjectif ayant une focale de 100 mm et une pose B (1 à 2 secondes). Le témoin affirmait avoir appuyé l'objectif sur l'arête d'un mur et reconnaissait avoir quelque peu bougé[17].
Polémique autour du trucage avant l'aveu du faussaire
La photo a fait l'objet de nombreuses expertises[réf. nécessaire] afin de déterminer s'il s'agissait d'un faux ou non. Jusqu'à la révélation du canular, une polémique a opposé les défenseurs de la thèse du trucage aux défenseurs de la thèse de la photo authentique.
La thèse de la photo authentique
Selon la Sobeps, un trucage éventuel aurait nécessité des moyens sophistiqués. Sollicité par la Sobeps, François Louange, directeur de Fleximage, une société spécialisée dans l'analyse numérique de photographies, a estimé en 1993 qu'« il n'y [avait] pas de trucage et [que] le témoin [avait] réellement photographié un objet matériel dans le ciel »[18]. La Sobeps s'est livrée à un travail d'interprétation de la photo de Petit-Rechain. Auguste Meessen, professeur de physique à l'Université catholique de Louvain prétend (blog personnel-travail inédit en physique) que les supposés phares de l'ovni auraient émis des radiations ultraviolettes et qu'ils constituaient un système de guidage auxiliaire[19].
La thèse de la photo truquée
Les travaux de la Sobeps ont été contestés par un groupe de scientifiques des universités de Liège et de Bruxelles, qui se sont en particulier efforcés de reproduire la photo truquée. Un communiqué de presse des scientifiques de ces universités fut repris par l'ensemble de la presse belge, et mit gravement en question la méthode de travail du groupement ufologique Sobeps, lui reprochant notamment un manque de rigueur scientifique.
Les sceptiques soulignèrent qu'il n'y avait aucun élément de décor (l'objet est sur un fond totalement noir) permettant d'estimer la taille réelle de l'objet photographié, ni de confirmer le récit du témoin (le lieu et l'heure où il déclare l'avoir prise). Wim Van Utrecht est le principal sceptique à avoir travaillé sur cette photo. Il aurait reproduit la photo de Petit-Rechain avec des moyens mécaniques[20], avec des différences notables par rapport à l'original cependant. Certains sceptiques ont aussi souligné des incohérences entre le cliché et le récit du témoin tel que la taille des lumières observées à l'œil nu par les témoins et celle de ces lumières observée sur la diapositive[21]. De plus, l'identité du témoin est restée inconnue du grand public, ce qui rendit une contre-expertise très difficile. Enfin, la photo de Petit-Rechain est soumise au droit d'auteur, ce qui permet d'envisager un biais. Cependant ce droit d'auteur n'est pas au nom du témoin (ouvrier de 21 ans à l'époque[22]), mais du photographe professionnel qui l'a diffusée.
Par ailleurs, deux chercheurs, Pierre Magain et Marc Rémy, de l'Institut d'astrophysique de l'université de Liège ont montré à la presse qu'il était très aisé de réaliser une photo truquée ressemblant à s'y méprendre à celle de Petit-Rechain[23]. La technique utilisée est celle d'une découpe triangulaire avec trois encoches collée sur une vitre et éclairée par l'arrière. En analysant les témoignages, ils ont conclu que « les mouvements des trois phares étant cependant incompatibles avec un mouvement d'ensemble, soit du sujet, soit de l'appareil photographique »[24].
Un mathématicien a réalisé une simulation par calcul matriciel[25], tel que celui que l'on utilise pour les images de synthèse, et montré qu'il est impossible d'obtenir un mouvement tridimensionnel dont la projection (une photo est une projection à 2D d'un objet à 3D) reconstitue le flou de la photo. D'après le témoignage, la photo devrait représenter un flou de bougé et s'il était impossible de reconstituer un mouvement donnant ce prétendu flou de bougé, c'était qu'il s'agissait d'un faux.
Intensité de la polémique
La polémique entre les partisans et opposants de la thèse du trucage a atteint une certaine virulence. Pierre Magain[Qui ?] et Marc Rémy[Qui ?] ont ainsi écrit[Où ?] : « De plus, notre expérience personnelle nous a montré que toute discussion ouverte avec les partisans de l'ufologie, qu'ils soient scientifiques ou non, débouche aisément sur un discours qui rappelle fortement celui de certaines sectes, par la répétition de formules toutes faites, le recours à des analogies trompeuses ou à des généralités vides de sens et dont le caractère trompeur n'en est que plus difficile à démontrer. »[23] Auguste Meessen a de son côté accusé les défenseurs de la thèse du trucage de ne pas avoir daigné étudier la photo : « Wim van Utrecht, ainsi que P. Magain et M. Remy n'ont pas expliqué ce qui apparaît sur la photo, mais affirmé ou du moins suggéré avec insistance qu'il devait s'agir d'un faux ». Il reproche aux sceptiques de n'avoir pas jugé utile d'examiner les documents eux-mêmes, et les accuse d'être "croyants".
Notes et références
- RTLinfo.be L'article sur
- Le reportage
- Triangles over Belgium
- Pierre Magain et Marc Rémy, Les ovni : un sujet de recherche ?, Physicalia magazine, 1993, Vol.15 n°4,page 312, ligne 40
- Pharabod, J.-P. (2000). AVNI - Les Armes Volantes Non Identifiées. Paris : Odile Jacob
- Sciences Et Nature N° 6 : Ours Brun. Pygmées. Bénitier. Plumages. Ovnis.
- La photographie de Petit-Rechain
- Vague d'ovnis sur la Belgique, tomes 1 et 2, éd. Sobeps, 1991 et 1994
- P. Ferryn : Retour à Petit-Rechain, VOB.2. 221-248, 1994
- analyse qui aurait dû être présentée le 5 mai 1997 lors d'une « journée d'étude consacrée à la photographie dite de Petit-Rechain » qui eut lieu à l’école Royale Militaire
- (1990) La photo du triangle de Petit Rechain en Belgique
- Tout particulièrement Auguste Meessen, qui développa une théorie toujours inédite à ce jour - appelée "jets de plasmas" -, et qui n'a rien publié sur ce sujet dans aucune revue de physique
- 20 ans après, le mystère de l'OVNI de Petit-Rechain est enfin percé
- L'OVNI de Petit-Rechain était un panneau de frigolite, Le Soir en ligne, 26 juillet 2011
- L’OVNI de Petit-Rechain aussi faux que celui de Roswell
- Le faux OVNI "ne remet pas les autres en cause"
- « Les Ovnis : un sujet de recherche ? », Pierre Magain et Marc Rémy, Physicalia Magazine, 1993, Vol.15 n°4, page 313, Ligne 36
- Sobeps (1994). Vague d'OVNI sur la Belgique, Volume 2, 480 pages.
- Vague d'OVNI sur la Belgique 2 - Une Enigme Non Résolue, éditions Sobeps, Bruxelles, 1994.
- VAGUE OVNI BELGE : UN DEBAT PUBLIC
- La photo de Petit Rechain, 04/04/1990, près de Liège
- Vague d'OVNI sur la Belgique 2 - Une Enigme Non Résolue, éditions Sobeps, Bruxelles, 1994, page 221
- Pierre Magain et Marc Remy (1993). Les OVNI : un sujet de recherche ? Physicalia Magazine, Vol. 15, n°4, pp. 311-318.
- Les Ovnis: un sujet de recherche ?, Pierre Magain et Marc Rémy, Physicalia magazine, 1993, Vol.15 n°4, page 313, Ligne 23
- Le flou de bougé de la photo de Petit-Rechain par le calcul matriciel Texte déposé à l'époque à la revue Quadernos de Ufologia et au Soir Illustré
Article connexe
- Canulars en ufologie
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