- Campylobacter
-
Campylobacter Campylobacter fetus Classification Règne Bacteria Embranchement Proteobacteria Classe Epsilon Proteobacteria Ordre Campylobacterales Famille Campylobacteraceae Genre Campylobacter
Sebald & Véron, 1963Espèces de rang inférieur - Campylobacter fetus
- Campylobacter jejuni
- Campylobacter coli
- Campylobacter sputorum
- Campylobacter mucosalis
- Campylobacter concisus
- Campylobacter nitrofigilis
- Campylobacter laridis
- Campylobacter pyloridis
- Campylobacter hyointestinalis
- Campylobacter cryaerophila
Campylobacter est un genre de bactéries Gram négatif, microaérophiles, oxydase positive, non sporulantes provoquant des intoxications alimentaires. Elles sont présentes dans l'intestin de nombreux animaux, d'élevage notamment.
Ils sont considérés comme source de zoonose dans les élevages, et comme étant la principale cause bactérienne de gastro-entérites humaine dans le monde, avec une incidence croissante dans les pays développés, qui pourrait notamment être due à la concentration du bétail[1].
Sommaire
Description
Exigeantes, ces bactéries peuvent se présenter sous forme de bacilles légèrement incurvés voire spiralés (cultures jeunes) ou coccobacillaires (cultures âgées). Ils sont cultivés sur gélose Columbia au sang en microaérophilie.
Taxonomie
Le genre Campylobacter contient 17 espèces dont les principales sont C. jejuni, C. coli responsables d'entérites et C. fetus responsable de septicémies chez l'immunodéprimé.
Epidémiologie
Le Centre national de référence Campylobacter et Helicobacter est situé à Bordeaux (Pr Mégraud)[2]. La proximité d'animaux d'élevages ou l'ingestion de fruits et légumes non lavés sont des facteurs de risque[3]
Infection
Les bactéries du genre Campylobacter (C. jejuni, C. coli surtout) sont à l'origine de manifestations cliniques variées, où les entérites dominent largement : diarrhée, accompagnée de fièvre et de douleurs abdominales, après une période d'incubation de deux à cinq jours. Plus rarement, des complications post-infectieuses peuvent se produire : arthrite réactionnelle, syndrome de Guillain-Barré, etc...
Campylobacter fetus donne quant à lui rarement des entérites, il provoque le plus souvent des syndromes fébriles prolongés compliqués d'atteintes focales touchant surtout l'endothélium vasculaire (endocardites, anévrismes de l'aorte, thrombophlébites). Ces infections surviennent dans la grande majorité des cas chez des malades souffrant d'une pathologie sous-jacente (cirrhose, cancer, diabète, immunodépression). La survenue d'une infection à C. fetus durant la grossesse est toujours favorable pour la mère, alors que la mortalité fœtale est élevée.
Les autres espèces de Campylobacter donnent les infections suivantes :
- Campylobacter upsaliensis : à rapprocher de C. fetus. Il peut donner des entérites chez les patients immunocompétents, accompagnées de bactériémies chez les immunodéprimés.
- Campylobacter lari : diarrhées aiguës chez l'enfant, septicémies chez l'immunodéprimé.
- Campylobacter hyointestinalis : diarrhées hydriques chez l'enfant.
- Campylobacter consisus, C. curvus, C. rectus, C. gracilis, C. showae : associés à des parodontopathies.
Le diagnostic est le plus souvent direct (coproculture) et repose sur l’isolement de la souche dans les selles, sur milieux sélectifs, incubés en microaérophilie (atmosphère appauvrie en oxygène). L'adjonction de 5% de dioxyde de carbone à l'atmosphère d'incubation ne peut être que bénéfique à la primo-culture.
Le réservoir est surtout animal : les Campylobacter sont des bactéries commensales du tube digestif de nombreux oiseaux et mammifères (poulets, mouettes..., humains, bovins, ovins, porcins, chats, chiens, mammifères marins, hamsters). Les oiseaux, le poulet en particulier, peuvent être considérés comme réservoirs naturels de Campylobacter jejuni. Cette bactérie vit au niveau du cloaque des oiseaux où elle est présente à de fortes concentrations. Cette colonisation n'a aucune conséquence pathologique pour les oiseaux.
La transmission est majoritairement alimentaire après consommation d’aliments contaminés, consommés pas ou insuffisamment cuits (poulet surtout, porc, lait, etc...) ou d’eau. La transmission peut aussi être directe, interhumaine ou par contact avec des animaux infectés. La maladie apparaît de manière sporadique le plus souvent, mais peut aussi à l'origine de TIAC (toxi-infections alimentaires collectives) plus spectaculaires car épidémiques et doit dans ce cas être déclarée comme telle aux autorités sanitaires (maladie à déclaration obligatoire, DO).
Milieux de culture
Enrichissement des Campylobacter sur des milieux nutritifs : Preston 1/10 ou Park et Sanders 1/10.
Dans un second temps, isolement sur milieux gélosés sélectifs type Skirrow ou Karmali, incubés 48 heures en microaérophilie, à 25 °C, 37 °C ou 42 °C selon les espèces.
Finalement, identification à l'aide des caractères biochimiques (catalase, oxydase, hydrolyse de l'hippurate, résistance à l'acide nalidixique, résistance à la céfalotine) et d'une galerie biochimique.
Prévalence
- En France, les Campylobacter sont responsables d'environ 15 000 infections par an (24 cas pour 100 000 habitants par an), dont une quinzaine de décès (0,02 pour 100 000 hab.)[réf. nécessaire].
Voir aussi
- fluoroquinolones : enrofloxacine , sparfloxacine, ciprofloxacine
- Conservation de la viande
Références
- Graham B. McBridea, Corresponding Author Contact Information, E-mail The Corresponding Author and Steven C. Chaprab, New hydroepidemiological models of indicator organisms and zoonotic pathogens in agricultural watersheds, Ecological Modelling Article in Press, Corrected Proof ; Doi:10.1016/j.ecolmodel.2011.04.008
- [1] Centre national de référence Campylobacter et Helicobacter, Pr Mégraud, Université Victor-Segalen Bordeaux 2, 146 rue Léo-Sagnat, BP 76, 33076 Bordeaux Cedex. *
- Résumé, en anglais) Verhoeff-Bakkenes, H.A.P.M. Jansen, P.H. in 't Veld, R.R. Beumer, M.H. Zwietering, F.M. van Leusden Consumption of raw vegetables and fruits: A risk factor for Campylobacter infections ; International Journal of Food Microbiology, Volume 144, Issue 3, 5 January 2011, Pages 406-412 L. (
- (2005) Multiple Campylobacter Genomes Sequenced PLoS Biol 3(1): e40.
Liens externes
- Temps forts de la veille sanitaire 2002, p37 (17e page) sur le site de l'Invs
- Article du CDC (Center for Disease Control and Prevention]) sur la transmission du Campylobacter et ses effets possibles à long terme.
- [2] Centre National de Référence Campylobacter et Helicobacter, Pr. Mégraud, Université Victor Ségalen Bordeaux 2, 146 rue Léo-Sagnat, BP76, 33076 Bordeaux Cedex.
Catégories :- Bactérie (nom scientifique)
- Epsilonproteobacteria
- Intoxication alimentaire
Wikimedia Foundation. 2010.