Bronze d'Ascoli

Bronze d'Ascoli
Bronze d'Ascoli (89 avant J.-C.) où sont mentionnés les membres de l'escadron de cavalerie de Caesaraugusta (TURMA SALLUITANA), qui, grâce à leur courage, furent récompensés par la citoyenneté romaine.

Le bronze d'Ascoli est une plaque gravée en bronze de 89 avant J.-C. trouvée en 1908 à Rome (Italie).

Pour combattre contre les Italiques révoltés lors de la guerre sociale (91-89 avant J.-C.), le consul Gnaeus Pompeius Strabo disposait d'un escadron de cavalerie nommé Turma Salluitana. Suite à la conquête d'Ascoli par l'armée consulaire, les cavaliers reçurent la citoyenneté romaine entre autres parmi d'autres récompenses, tout ceci étant répertorié sur la tablette de bronze.

Sommaire

Description

Le bronze d'Ascoli est une plaque gravée en bronze datant de 89 avant J.-C. trouvée en 1908 à Asculum, près de Rome et qui se trouve actuellement aux musées du Capitole. Il fait référence aux récompenses accordées par Gnaeus Pompeius Strabo à la Turma Salluitana lors de la prise d'Ascoli durant la Guerre Sociale (en 90 avant J.-C.).

Son importance s'appuie sur le fait que tous les noms de la liste sont tous d'origine ibérique et permettent ainsi de mieux connaître la structure interne des anthroponymes ibères. Il faut souligner que les cavaliers qui ont participé à cette bataille venaient tous de l'Hispanie, plus précisément de la moyenne vallée de l'Èbre.

Un autre aspect à considérer est que les parents de ces cavaliers étaient encore des pérégrins, alors que eux reçurent la citoyenneté romaine, ce qui montre les progrès de de la romanisation dans les provinces de la République romaine.

Répartition

La table de bronze est divisée en quatre parties

L'entête

Il constitue les trois premières lignes, dans lesquelles sont détaillées les récompenses qui ont été données à l'escadron de cavalerie, notamment celle qui concerne la citoyenneté romaine. Dans ces trois lignes est mentionnées la concession de la citoyenneté de la part de Gnaeus Pompeius Strabo aux cavaliers hispaniques, en vertu du LEX IULIA de CIVITATE LATINIS ET SOCIIS DANDA, don fait dans le campement placé en face de la citadelle d'Ascoli, le 17 décembre.

La partie centrale

Dans cette partie, les membres du concilium sont cités (un conseil composé par de légats, de tribuns militaires et de l'élite de la société romaine). Le nom des membres romains est établit le praenomen, le nomen, la filiation et le nom de la tribu. Entre ces personnalités romaines, on trouve les noms de Gnaeus Pompeius Strabo et Lucius Sergius Catilina.

Une partie inférieure

Elle se limite à qui mentionner ceux à qui on octroie la citoyenneté romaine, en mentionnant sous la forme d'une liste de les cavaliers ibères de Salduie, d'Ilerda, d'Ejea de los Caballeros et d'autres cités.

Une partie inférieure à droite

Dans cette dernière partie, des références sont faîtes au premier bloc, en y ajoutant les autres récompenses offertes aux cavaliers.

Turma Sallvitana

Diverses hypothèses existent pour sa dénomination comme TVRMA SALLVITANA (Salduie est une cité ibère qu'Auguste transforma plus tard en colonie romaine, aujourd'hui Saragosse) avec à l'origine diverses composants :

  1. Une thèse sur le clientélisme, qui démontrait que le commandant des troupes donnait donnait son nom à l'escadron. Cette hypothèse a été écartée.
  2. La majorité des thèses était fondée sur l'origine des cavaliers (Salduie). Cette thèse ne tient pas puisque seulement quatre des cavaliers venaient de la région citée.
  3. Une thèse de capitale politique et administrative que serait Salduie, ce qui suppose une anticipation sur ce que des années plus tard deviendra la cité sous Auguste.
  4. Une thèse de centre de recrutement. Une rapidité du recrutement est facile à Salduie, car la cité se situe sur un point stratégique par sa situation centrale et son accès facile à la rivière Èbre.

Texte

La partie du texte qui correspond à la liste des noms est la suivante d'après la reproduction du bronze par l'Université de Navarre

TVRMA SALLVITANA BAGARENSIS ////CENSES LIBENSES SVCONSENSES

SANIBELSER ADINGIBAS F.
ILURTIBAS BILVSTIBAS F.
ESTOPELES ORDENNAS F.
TORSINNO AVSTINCO F.

CACVSVSIN CHADAR F.

//////SOSIMILVS F.
/////IRSECEL F.
/////GAVN F.
//////NESPAISER F.

BASTUGITAS ADIMELS F.
VMARILLVN TARBANTV F.

BELENNES ALBENNES F.
ATVLLO TAVTINDALS F.


ILLVERSENSIS ILERDENSES BEGENSIS SEGIENSIS ENNEGENSIS

BALCIADIN BALCIBIL(os) F.

Q. OTACILIVS SUISETARTEN F.
CN. CORNELIUS NESILLE F.
P. FABIVA ENASAGIN F.

TVRTVMELIS ATANSCER F.

SOSANIDEM SOSINASAE F.
SOSIMILVS SOSINASAE F.
VRGIDAR LVSPANAR F.
GVRTARNO BIVRNO F.
ELANDVS ENNEGES F.
AGIRNES BENNABELS F.
NALBEADEN AGERDO F.
ARRANES ARBISCAR F.
VMARGIBAS LVSPANGVB(as) F.

BELES VMARBELES F.
TVRINNVS ADIMELS F.
ORDVMELES BVRDO F.

Précisions

Il est intéressant d'observer que les cavaliers d'Ilerda possèdent déjà un nom romain, alors que leurs parents (F. équivaut à FILIVS ou à « fils ») ont toujours des noms ibères. En revanche, les cavaliers de Salduie ont des noms indigènes, parents et enfants confondus. Ceci permet d'observer le processus de romanisation précoce de la vallée de l'Èbre.

On peut observer que les noms ibères sont composés par des éléments qui se répètent : SOSI, TIBAS, ADIN, BELES... Ces éléments se trouvent aussi dans une écriture ibère : sosin, tibas, atin, beles... Ainsi nous pouvons comparer l'adaptation naturelle des noms des natifs par les habitants romains :
suise-taŕtin → SUISETARTEN
atin-kibaś → ADINGIBAS
oŕtin-beleś → ORDUMELES
ńbaŕ-beleś → UMARBELES

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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  • (es) Albertos Firmat et María Lourdes Albertos, Lenguas primitivas de la Península Ibérica, Boletín de la institución "Sancho el Sabio, 1973  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes


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