- Brigade antiterrorisme (Tunisie)
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Brigade antiterrorisme Période 1977 Pays Tunisie Allégeance Police nationale tunisienne Type Force spéciale Rôle Lutte antiterrorisme Effectif 100 personnes Fait partie de Direction générale des unités d'intervention (sous-direction antiterrorisme) Garnison Bouchoucha Surnom Tigres noirs Couleurs Noir Devise « Peur que de Dieu... que vive la Tunisie » (الخوف كان من ربي... تحيا تونس) Mascotte Tigre noir modifier La Brigade antiterrorisme (BAT), dont les membres sont également surnommés Tigres noirs, est l'unité d'élite de la police nationale tunisienne spécialisée dans les opérations paramilitaires lors d'évènements particulièrement graves. Son rôle est notamment d'agir dans les situations de crise, telles les prises d'otage sur différentes plateformes (bateaux, avions, zones urbaines, etc.), le retranchement de forcenés ou l'arrestation de malfaiteurs à haut risque. Elle contribue également à la lutte antiterroriste.
La BAT est basée dans l'enceinte de la direction générale des unités d'interventions à Bouchoucha (Tunis), son centre d'instruction et d'entraînement se situant au camp de Béja. L'accès à l'unité impose des règles très strictes, notamment en ce qui concerne les tests d'aptitude physique, médicaux, psychologiques et psychotechniques ; elle recrute à partir des meilleurs éléments de la police nationale. Sa devise est : « Peur que de Dieu... que vive la Tunisie ».
Sommaire
Historique
La décision de créer cette unité d'élite est prise en 1977, suite au détournement en 1975 d'un avion britannique de Dubaï vers l'aéroport de Tunis-Carthage et à la prise d'otage en 1976 organisée à l'ambassade de Belgique.
Les meilleurs éléments de la police tunisienne de l'époque sont recrutés et suivent des formations en matière de techniques d'interventions de pointe. En 34 ans d'existence, la BAT n'est entrée en action que cinq fois jusqu'au 14 janvier 2011.
Recrutement et formation
Selon les besoins et l'évolution des types de risques et de menaces auxquelles la Brigade antiterrorisme doit faire face, le recrutement se fait à partir des agents de la police nationale selon des critères très sélectifs. Les formations sont classées selon trois degrés de brevets de spécialité (BS), les examens étant programmés selon les besoins. Bien que rare, lorsqu'une session de recrutement est organisée, en moyenne cent agents admissibles sont sélectionnés par un comité de sages, des officiers gradés.
- BS1 : Il dure entre deux et trois mois, précédés généralement d'un pré-stage de deux à trois semaines avec des exercices extrêmement pénibles de résistance physique et mentale. Le taux de réussite est de 10 à 15 %. Lorsque le nombre de BS1 le permet, le second examen est programmé, l'attente pouvant durer plusieurs années.
- BS2 : Il dure entre trois et quatre mois, précédés d'un pré-stage d'exercices physiques et techniques qui peut durer un mois. Le taux de réussite est d'environ 70 %. Les 30 % restants sont généralement éliminés pour cause de blessures physiques ou psychologiques ou suite à un abandon volontaire. Lorsque le nombre de BS2 le permet, le troisième examen est programmé, l'attente pouvant aussi durer plusieurs années.
- BS3 : Il dure quatre à six mois, précédés d'un-pré stage d'exercices techniques, de simulations et de parachutisme qui peut durer un mois. Le taux de réussite est d'environ 70 %. Les 30 % restants sont généralement éliminés pour cause de blessures et d'abandon.
Jusqu'à l'obtention du BS3, un agent est considéré comme non-opérationnel. Chaque élément opérationnel suit tout au long de son service des entraînements intensifs et quotidiens et se soumet à un test psychologique et médical tous les six mois ; en cas d'incapacité, l'agent est automatiquement muté vers une autre unité de la police et doit quitter la BAT.
Organisation
Placée sous l'autorité directe de la sous-direction antiterrorisme de la direction générale des unités d'intervention de la police tunisienne, la BAT est appelée à intervenir à l'occasion d'évènements particulièrement extrêmes et graves, nécessitant l'utilisation de techniques et de moyens spécifiques pour neutraliser des individus dangereux, par la négociation ou l'intervention. Il leur arrive d'avoir recourt à l'assistance d'autres brigades d'interventions, telles que des commandos de la Brigade nationale d'intervention rapide, des artificiers de la Brigade de recherche d'explosifs et de déminage ou des chiens de la brigade canine.
La BAT ne peut être déplacée ou employée que sur ordre du directeur général de la police nationale qui n'intervient que sous le commandement de sa hiérarchie. Il n'a pas compétence sur la suite judiciaire des faits sur lesquels il est intervenu.
Missions
- Opération Hamza Bouzid : Elle consiste en la capture d'un élément palestinien de la garde rapprochée des personnalités de l'OLP en Tunisie. Le président Zine el-Abidine Ben Ali aurait ordonné la liquidation de l'individu après que les autorités tunisiennes se seraient aperçu que celui-ci avait abattu Abou Al Haoul. Après des échanges de tirs, les éléments de la BAT le capture vivant dans sa maison et le remettent aux autorités.
- Opération Ibn Khaldoun : Elle consiste en la capture d'un forcené ayant pris en otage sa femme et ses enfants dans un immeuble. Pendant la négociation, la BAT pénètre par une fenêtre dans l'appartement, après une descente en rappel depuis le toit, et arrête l'individu.
- Opération Jendouba : Après avoir abattu une première personne et tenté de commettre une tuerie lors d'un mariage, l'individu est capturé ; il s'en sort avec une balle à l'épaule.
- Opération Alitalia (1991) : Lors d'une prise d'otage dans un appareil Alitalia à l'aéroport de Tunis-Carthage, le ministre de l'Intérieur Abdallah Kallel négocie la libération des femmes et enfants. Le bus conduit vers l'appareil pour prendre ces otages transporte en fait les agents de la BAT, qui interviennent dans l'appareil et capturent le forcené sans faire de victimes.
- Fusillade de Soliman (2007) : La BAT est appelée à libérer d'autres agents des forces de l'ordre faits prisonniers par des individus armés dans une maison retranchée dans la montagne. Les terroristes sont abattus pour la plupart alors que des agents de la BAT sont blessés ; les otages s'en sortent indemnes.
- Prise d'otage de la famille Trabelsi (2011) : Le 14 janvier 2011, la BAT prend en otage la famille Trabelsi afin de négocier la démission du président Ben Ali[1].
Chefs de la BAT
- Commissaire Béchir Bouassida : 1977-1980
- Commissaire Belgacem Santaa : 1980-1987
- Lieutenant-colonel Toumi Sghaier : 1987-1997
- Lieutenant-colonel Imed Ghodhbani : 1997-2007
- Lieutenant-colonel Samir Tarhouni : 2007-2011
- Commandant Mohamed Arfaoui : à partir de 2011
Références
- Pierre Puchot, « Ce qu'il s'est vraiment passé le 14 janvier à Tunis », dans Mediapart, 9 août 2011 [texte intégral (page consultée le 26 septembre 2011)]
Lien externe
Catégories :- Organisation nationale de lutte contre le terrorisme
- Politique de la Tunisie
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