Brahim Ouazzani

Brahim Ouazzani
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Brahim Ouazzani est né en 1909 à Taza, sa dépouille est retrouvée à Ghafsaï dans l'actuelle province de Taounate. membre fondateur avec son corollaire Abdeslam Taoud d'un éphémère parti du Maroc libre. Les dépouilles des deux acolytes ont été retrouvées récemment en avril 2010 par le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH).

Fils d'un propriétaire terrien, il a fait ses études dans l'Université Al Quaraouiyine à Fès. Arrêté et torturé par les français pour avoir manifesté contre le Dahir berbère à Fès. Il réussit à passer vers la zone espagnole du protectorat en 1937 par le passage Kert dans l'Oriental. Les espagnols l'assignent chez un autre nationaliste de la zone française Mohamed Mekki Naciri à Tétouan. Il organise dans la mosquée Jamaâ el-Kebir un meeting antifrançais. En 1939, grâce à une aide espagnol, il voyage a Proche-Orient où il reste jusqu'en mars 1940. A son retour, il fait de la propagande italienne en faveur de L'Axe. Le 28 mai, il s'envole pour Madrid avec le consul d'Allemagne de Tétouan. « Il s'est présenté aux Allemands comme l'homme capable de développer des activités de propagande en zone française. Les Allemands qui ne connaissent rien à l'indigène en général et à celui-ci en particulier, l'ont cru et lui ont donné une grande liberté d'action[1] ».

Inscrit sur la liste du Fondo de Pensionados Politicos (Fonds des pensionnaires politiques) qui n'est autre qu'une liste de "collaborateurs", afin de se faire protéger par les autorités espagnoles. En 1940,il se marie avec une « Senhaji européanisée et de moralité douteuse ». A cause d'une indiscrétion légendaire, plusieurs marocains se font fusiller par en zone française lors d'une collecte d'informations pour le compte des allemands « Ses activités en zone française ont provoqué des exécutions et des condamnations diverses (...) 50 Marocains ont été fusillés en zone française, dont 27 seulement à Fès[2] ». Vers la fin de la seconde guerre mondiale, conscient que ses amis de l'Axe sont entrain de perdre, il monte une usine de maroquinerie et de tapis à Madrid. « Vu les antécédents de Si Brahim et indépendamment des informations qu'on a sur lui, il est recommandé de lui faciliter le plus amplement possible son affaire[3] ». Mauvais gestionnaire, mauvais payeur, criblé de dettes, son affaire coule. Arrêté à Barcelone, il est expulsé vers le Maroc à Tétouan en 1946. Tantôt avec les espagnols tantôt avec les Alliés, il joue sur plusieurs tableaux, cela ne l'empêche nullement de jouer au nationaliste. Dans un document secret daté du 9 juin 1947, il a été arrêté pour avoir crié en pleine rue Vive Abdelkrim. Il reste en prison 2 jours avec une amende de 1000 pésètes.

Sommaire

L'expulsion

Malgré un rapport défavorable de ses services, le délégué des Affaires indigènes répond favorablement à sa demande de créer un nouveau journal Destour. En 1953, il se fait expulser de Tanger. Il tente de faire de la propagande pour le parti Choura oual Istiqlal de Mohamed Hassan El Ouazzani qu'il prétend être de sa famille. Il fonde peu après le Parti du Maroc libre. Il se remarie et demande aux espagnols 10 000 pésètes pour le sedaq (dote) mais aussi que le haut commissaire lui offre des cadeaux pour la fête et des meubles. Ils lui verseront 25 000 pris du Fond d'action de bienfaisance. En juillet 1954, suite un ultime incident, il est expulsé de la zone, malgré ses nombreuses tentatives la décision est ferme. Il demande alors une subvention pour le Moyen-Orient dans le bateau Plus Ultra. La seule concession accordée est de ne pas l'envoyer en zone française, condamné à mort par les nationalistes pour l'affaire des "50 fusillés". On lui verse 8000 pésètes.

Décès de Abdeslam et Brahim

Croyant s'être débarrasser de lui une bonne fois pour toute, il retournera à Tétouan jouant le tout pour le tout après le retour du sultan Mohammed V de Madagascar en 1956. Attablé au café continental avec son ami Abdeslam Taoud, il sera kidnappé par des éléments armés de l'Istiqlal. D'anciens miliciens qui sillonnaient le Maroc à la recherche de "traîtres" et de "déviants" qui ont mis les autorités marocaines sur la piste de Dar Bricha, puis du cimetière de Ghafsaï où reposaient les dépouilles des deux hommes[4].

Notes et références

  1. Rapport secret espagnol auquel a eu accès Zamane
  2. document confidentiel du Haut commissariat espagnol à Tétouan
  3. note de la Direction des affaires indigènes (DAI) de l'administration coloniale espagnole, datée du 13 mars 1945
  4. Adnan Sebti, « Brahim Ouazzani: un résistant controversé », Zamane, no 9, juillet 2011, p. 53

Voir aussi


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Brahim Ouazzani de Wikipédia en français (auteurs)

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