Bornes Vauthier

Borne d’Igny-Comblizy.

Les bornes Vauthier sont un ensemble de sculptures réalisées par l’artiste Paul Moreau-Vauthier, pour matérialiser la ligne de front telle qu’elle était en juillet 1918, une des dernières offensives alliées.

Généralité

Les bornes forment une des routes commémoratives qui ont été érigées au cours du vingtième siècle pour matérialiser des itinéraires de Mémoire.

Parmi les autres routes, on citera :

• Les bornes de la Voie Sacrée (Verdun), artère logistique sur Verdun en 1916,
• Les bornes de la Voie de la Liberté, le parcours victorieux des alliés en 1944, ...

Avec le temps, les bornes Vauthier ont connu différentes appellations : les « bornes du front », les bornes de la victoire, du Touring-Club, ... L’appellation « Bornes Vauthier », bien qu’imprécise, semble la plus ancrée dans la mémoire aujourd’hui. En anglais on parle de demarcation stones WWI.

Histoire

Origine

Paul Moreau-Vauthier (1871-1936), combattant de 1914-1918 et sculpteur, a eu l’idée d’ériger ces monuments, afin de matérialiser la ligne de front (700 km) telle qu’elle était lors de l'offensive victorieuse de la deuxième bataille de la Marne, le 18 juillet 1918.

L’idée ayant été approuvée par les présidents des Touring club de France et de Belgique (TCF, TCB), on demanda au Maréchal Pétain d’établir une liste des lieux dignes d’accueillir ces bornes souvenirs. Cette liste comporte 240 lieux.

Financement

Pour que ce projet aboutisse, des souscriptions furent organisées par les deux Touring-clubs, auxquelles vinrent s’ajouter des dons d’organismes publics, d’associations ou de personnes privées.

Forme

Borne Vauthier au centre ville de Château-Thierry.

Les bornes sont des monolithes en granit de plus d’un mètre de haut, surmontées d’un casque posé sur couronne de lauriers, généralement le casque français (Adrian 1915) mais parfois belge ou britannique.

Chaque borne comprend sur ses faces des gravures (textes, équipement du soldat) qui peuvent varier d’une borne à l’autre. Le nom gravé sur le fronton est celui d’un lieu de combats importants : Vimy, Montdidier, Bois belleau, les Monts de Champagne, Souain, Les Éparges, Bois-le-Prêtre, ...

Nombre

Une borne Vauthier face à un cimetière militaire.

Les souscriptions ne permirent pas d’atteindre l’objectif initial et il y en aura au final 22 en Belgique et 96 en France, érigées entre 1921 (Château-Thierry) et 1927 (Hartmannswillerkopf).

En fait, le nombre retenu aujourd’hui est de 22 en Belgique et 98 en France, soit 120 bornes, car

• La borne de Confrécourt (02) et la borne Origine (région Ile-de-France), bien que partiellement hors projet, sont communément intégrées à la liste d’origine.

• Par contre, celles installées au Mémorial de Verdun (55) et à Tergnier, cité Quessy (02) étant des copies hors ligne de front, elle ne sont pas incluses.

Conservation

En 2009, il en reste 97, dont certaines sont endommagées : Hartmannswillerkopf (68), Ville-sur-Tourbe (51), Vrigny (51), ...

Localisation

De la mer du nord à Nieuport en Belgique, jusqu’à quelques kilomètres de la frontière suisse à Altkirch, elles sont en moyenne distantes de 5 à 10 km l’une de l’autre.

Certaines ont été décalées dès l’origine, d’autres plus tard pour des raisons diverses. Elles ne sont donc pas toujours à l'endroit exact de la ligne de front.

Voir aussi

Liens internes

Autres routes commémoratives :

• Voie Sacrée (Verdun)
• Voie de la Liberté

Liens externes

Sources :

• Article détaillé sur ce chemin de Mémoire
• (en)The great war in Flanders Fields, les bornes sur le front flamand.
• les bornes Vauthier en Lorraine
• les bornes en Picardie

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