Bombus

Bombus
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 Un bourdon récoltant du pollen.
Un bourdon récoltant du pollen.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Hymenoptera
Sous-ordre Apocrita
Famille Apidae
Tribu
Bombini
Michener, 1944
Genre
Bombus
Latreille, 1802
D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons
Bumblebee 2007-04-19.jpg

Le genre Bombus regroupe des insectes sociaux volants de la famille des Apidae communément appelés bourdons. Comme l'abeille, les différentes espèces de bourdons se nourrissent du nectar des fleurs et récoltent le pollen pour nourrir leur larves. Ce sont des créatures utiles pour l'homme et la flore en contribuant à la pollinisation.

Sommaire

Description

Ils se caractérisent et se différencient de la plupart des abeilles par une silhouette trapue et une importante pilosité.

Il existe une variation (généralement territoriale) importante dans la coloration des individus à l'intérieur d'une même espèce.
Un examen à la loupe binoculaire est souvent nécessaire pour une identification correcte de l'espèce (via les genitalia).

Ils comptent parmi les plus petits animaux endothermes connus. Et leur endothermie est inhabituellement élaborée et efficace dans le monde des insectes.
Leur métabolisme (forte dépense énergétique), leur mode de vie (bourdonnière enterrée), leur couleur (bandes noires absorbant la chaleur du soleil) et leur "fourrure" isolante les aident à maintenir une température interne élevée[1]. Ils sont ainsi les premiers et derniers pollinisateurs Apoïdes actifs par temps frais.

Le corps des bourdons est la plupart du temps coloré de noir et jaune. Ils ont un aspect robuste et sont couvert de poils. Ils mesurent habituellement entre 6 et 25 mm de long.
La taille générale dépend de la caste :
- La reine, le plus gros insecte de la colonie, mesure entre 13 et 32 mm de long.
- Les ouvrières (femelles sexuées ou non) mesurent entre 7 et 18 mm de long.
- Les mâles mesurent entre 10 et 17 mm de long.

Les bourdons femelles ont un aiguillon lisse dépourvu de barbillon. Comme les guêpes, elles ne meurent donc pas après avoir piqué et peuvent même infliger plusieurs douloureuses piqûres lorsqu'elles sont provoquées.
Les mâles n'ont pas d'aiguillon, donc ils ne piquent pas.

Les bourdons sont des insectes strictement végétariens. Les larves et les adultes se nourrissent de nectar, de miel et de pollen.
Comme les abeilles et les guêpes, ce sont des insectes pollinisateurs de première importance.

Taxonomie

C'est un groupe taxonomique récent[2] qui est a priori encore en pleine radiation spécifique et dont les subspéciation et spéciation allopatriques nombreuses semblent refléter les paléoévènements récents que sont les glaciations et déglaciations de l'époque quaternaire dans la zone paléarctique.
Elles ont été suivi de restauration et renouvellement de populations qui expliqueraient de nombreuses sous-espèces formes ou variétés légèrement différentes avec des différences biogéographiques dans les colorations au sein d'une même espèce[3].

Habitat

On les rencontre normalement dans les régions tempérées et plus fraîches que celles très fréquentées par les abeilles.

Ce sont presque les seuls insectes pollinisateurs d'un grand nombre de plantes (espèces à corolles bilabiées, genre Aconitum L. notamment, qui pourraient pâtir de la régression des bourdons, comme beaucoup d'autres plantes à fleur).

Comportements

Le bourdon est pacifique : si l'on essaye de caresser un bourdon en train de butiner, il tentera simplement de vous repousser avec ses pattes. Les espèces américaines sont réputées plus agressives[4]
Le bourdon femelle (c-à-d. la reine et les ouvrières) peuvent piquer si elle se sentent menacées. Par contre, le mâle, ne possédant pas de dard, ne peut pas piquer. Le dard des bourdons est sans "barbelés" ; ils peuvent ainsi piquer plusieurs fois de suite, et ne risquent pas, contrairement aux abeilles, d’arracher leur abdomen en retirant le dard[4].

Quelques espèces sont des parasites sociaux.

Remarques

  • Attention, le nom de faux-bourdon est donné au mâle de l'abeille.
  • Depuis les années 1980, on élève aux Pays-Bas et en Belgique plusieurs espèces pour une pollinisation horticole dirigée.

Cycle de vie

L'ensemble des bourdons passent par les 3 stades de développement que sont les œufs, les larves et les nymphes.

Seules les jeunes reines fécondées passent l'hiver à l'état adulte. Les bourdons forment donc de nouvelles colonies chaque année. Au printemps, les reines cherchent un emplacement généralement sous terre, dans une cavité déjà existante, par exemple un ancien terrier de rongeur, pour y fonder une colonie. La reine récolte de la végétation (herbes, mousse, feuilles) ou même des poils pour tapisser l'intérieur de sa nouvelle demeure.

Elle construit en quelques jours, plus ou moins simultanément, deux cellules de cire et de pollen, de la taille d'un dé à coudre. - L'une d'elles accueille les premiers œufs de la colonie. - L'autre porte le nom de pot de miel. La reine la remplit de nectar régurgité et l'utilise comme garde-manger pendant qu'elle s'occupe de ses œufs. Elle est ainsi capable de se nourrir sans cesser la garde de sa progéniture.

Les œufs sont déposés dans la cellule de ponte sur une réserve de nourriture pour les larves (nectar + pollen) recouverte de cire. L'éclosion a lieu de trois à cinq jours plus tard. Les jeunes larves, blanches et sans pattes, s'alimentent ensemble dans l'alvéole. Au bout d'environ une semaine, chacune des larves fabrique un cocon de soie dans lequel elle se transforme en nymphe.

La reine enlève la cire qui recouvre les cocons des nymphes et couve à nouveau. Les adultes qui en sortent au bout de 12 à 14 jours sont des ouvrières. Ces femelles stériles s'occuperont de la prochaine génération produite par la reine.

À mesure que le temps passe, la reine focalise son activité sur la ponte et la construction de cellules pour ses nouveaux œufs. Elle dépose généralement trois ou quatre œufs par alvéole, qui donneront naissance à des femelles stériles. Les autres tâches sont laissées aux ouvrières.

Vers la fin de l’été, la reine pond des mâles (œufs non fécondés comme pour le genre Apis) ainsi que des femelles fertiles. Les larves de ces insectes reproducteurs sont nourries par les ouvrières, par régurgitation, d'un mélange de miel et de pollen.
A ce stade, les ruches peuvent compter jusqu'à 600 individus chez le bourdon terrestre (bien moins que dans les ruches d'abeilles Apis qui peuvent compter plusieurs milliers d'individus).

Une fois adultes, les mâles et les femelles fertiles quittent le nid et s'accouplent. Pour passer l'hiver, les futures reines fécondées s'abritent dans n’importe quel abri sec et protégé (par exemple sous une écorce). Le reste de la colonie meurt avec la froidure de l'automne.

État des populations menacées

Les bourdons étant réputés très communs, et leurs espèces et sous-espèces n'étant souvent identifiables que par des spécialistes munis de binoculaires ou microscopes, leur régression a sans doute été sous-estimée et est d'abord passée inaperçue, comme pour les abeilles sauvages et les guêpes et beaucoup d'autres insectes qui ont régressé.

Heureusement, des inventaires ont été fréquents et réguliers dans quelques régions d'Europe (Belgique, surtout en Région wallonne ; et sud de la France, dont Languedoc-Roussillon surtout), ce qui a permis de confirmer ce que beaucoup de naturalistes pressentaient, c'est-à-dire que les bombus ont très fortement régressé depuis le début du XXe siècle (en nombre d'espèces et en nombre d'individus au sein de la plupart des espèces) dans les zones industrielles, urbanisées et d'agriculture intensive, au nord de la Loire et particulièrement dans le Nord de la France et en Belgique où le suivi naturaliste des bombus a été très régulier depuis le milieu du XXe siècle (les périodes 1915-1940 et 1970-1986 ayant été particulièrement bien couvertes par les entomologistes). Sur les 30 espèces autrefois observées en Belgique, seules 2 ou 3 sont encore relativement communes[5].

Au Royaume-Uni, sur les 27 espèces connues, deux au moins sont éteintes en 2009, et toutes les autres sont considérées comme sérieusement menacées (« seriously threatened »)[6]. Une association anglaise a restauré un sanctuaire des bourdons en restaurant de vastes prairies fleuries[7].

Espèces

Article détaillé : Liste des bourdons du monde.

Liste (sous-espèces non comprises)

Espèces européennes

  • Bombus alpinus (Linnaeus 1758)
  • Bombus argillaceus (Scopoli 1763)
  • Bombus armeniacus Radoszkowski 1877
  • Bombus balteatus Dahlbom 1832
  • Bombus barbutellus (Kirby 1802)
  • Bombus bohemicus Seidl 1838
  • Bombus brodmannicus Vogt 1909
  • Bombus campestris (Panzer 1801)
  • Bombus cingulatus Wahlberg 1854
  • Bombus confusus Schenck 1859
  • Bombus consobrinus Dahlbom 1832
  • Bombus cullumanus (Kirby 1802)
  • Bombus deuteronymus Schulz 1906
  • Bombus distinguendus Morawitz 1869
  • Bombus flavidus Eversmann 1852
  • Bombus fragrans (Pallas 1771)
  • Bombus gerstaeckeri Morawitz 1881
  • Bombus haematurus Kriechbaumer 1870
  • Bombus hortorum (Linnaeus 1761)
  • Bombus humilis Illiger 1806
  • Bombus hyperboreus Schoenherr 1809
  • Bombus hypnorum (Linnaeus 1758)
  • Bombus inexspectatus (Tkalcu 1963)
  • Bombus jonellus (Kirby 1802)
  • Bombus laesus Morawitz 1875
  • Bombus lapidarius (Linnaeus 1758)
  • Bombus lapponicus (Fabricius 1793)
  • Bombus lucorum (Linnaeus 1761)
  • Bombus magnus Vogt 1911
  • Bombus maxillosus Klug 1817
  • Bombus mendax Gerstaecker 1869
  • Bombus mesomelas Gerstaecker 1869
  • Bombus mlokosievitzii Radoszkowski 1877
  • Bombus modestus Eversmann 1852
  • Bombus monticola Smith 1849
  • Bombus mucidus Gerstaecker 1869
  • Bombus muscorum (Linnaeus 1758)
  • Bombus norvegicus (Sparre-Schneider 1918)
  • Bombus pascuorum (Scopoli 1763)
  • Bombus perezi Schulthess-Rechburg 1886
  • Bombus polaris Curtis 1835
  • Bombus pomorum (Panzer 1805)
  • Bombus pratorum (Linnaeus 1761)
  • Bombus pyrenaeus Perez 1879
  • Bombus quadricolor (Lepeletier 1832)
  • Bombus ruderarius (Müller 1776)
  • Bombus ruderatus (Fabricius 1775)
  • Bombus rupestris (Fabricius 1793)
  • Bombus schrencki Morawitz 1881
  • Bombus semenoviellus Skorikov 1910
  • Bombus serrisquama Morawitz 1888
  • Bombus shaposhnikovi Skorikov 1910
  • Bombus sichelii Radoszkowski 1859
  • Bombus soroeensis (Fabricius 1777)
  • Bombus subterraneus (Linnaeus 1758)
  • Bombus sylvarum (Linnaeus 1761)
  • Bombus sylvestris (Lepeletier 1832)
  • Bombus terrestris (Linnaeus 1758)
  • Bombus vestalis (Geoffroy 1785)
  • Bombus veteranus (Fabricius 1793)
  • Bombus vorticosus Gerstaecker 1872
  • Bombus wurflenii Radoszkowski 1859

Espèces nord-américaines

  • Bombus impatiens (Cresson, 1863)

Le vol

Le vol des bourdons a posé des problèmes aux scientifiques, car ceux-ci sont trop lourds par rapport à la surface de leurs ailes (portance insuffisante). La clé de leur vol est en fait dans les tourbillons d'air que génèrent les ailes lorsqu'elles tournent sur elles-mêmes. Ces tourbillons participent à la portance et s'ajoutent à la portance classique.[réf. nécessaire]

Comme la majorité des abeilles, le bourdon est capable de voler grâce au tourbillon d’air créé par le mouvement descendant de ses ailes. Le bourdon vole à une vitesse de trois mètres à la seconde. Certains scientifiques comparent sa capacité de voler au déplacement d’un nageur dans l’eau, le poids du bourdon étant très léger comparativement à l’air.

Galerie

Notes et références

Références

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bombus de Wikipédia en français (auteurs)

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