- Biblia pauperum
-
La Biblia pauperum (latin pour Bible des pauvres) est un type de Bible illustrée en langue vernaculaire, populaire à la fin du Moyen Âge[1]. C’est plutôt une Bible pour ‘illettrés’ et pour les ‘pauvres selon les béatitudes' (les pauperes spiritu) que pour les économiquement pauvres, car son coût (comme celui de tout livre) restait relativement élevé.
Sommaire
Description
Au centre de chaque page se trouve un dessin représentant un événement important du Nouveau Testament. A gauche et à droite se trouvent d’autres vignettes (plus petites) de scènes vétérotestamentaires préfigurant l’événement central ou ayant un lien spirituel ou théologique (‘typologique’) avec lui. Les textes sont brefs et soutiennent l’image : les paroles prononcées sont écrites sur des banderoles partant de la bouche des personnages-clé. Deux bandes, supérieure et inférieure, contiennent des images des prophètes et autres personnages importants de la Bible.
Fort en usage pour l’instruction religieuse des illettrés et des ‘pauvres en esprit’ la Biblia pauperum utilise abondamment la typologie biblique. Elle peut être comparée à une bande dessinée moderne.
Origine et histoire
La Biblia pauperum est une forme simplifiée de la Bible moralisée des siècles précédents, avec une inversion qui est caractéristique de sa nouveauté et lui donne son charme: alors que dans la Bible moralisée le texte est central, et les images servent à l’illustrer, dans la Biblia pauperum les illustrations occupent la place centrale et les textes, très brefs et souvent de style oral, soutiennent et donnent vie à l’image.
Le plus ancien manuscrit que l’on possède suggère une origine bavaroise (Allemagne), vers la fin du XIIIe siècle. Au XIVe siècle ces Biblia pauperum sont des manuscrits enluminés peints à la main sur vélin (la Biblia picta de Velislav). À partir du XVe siècle des gravures sur bois ont succédé. Ces bibles étaient parmi les travaux (les ‘livres’) les plus souvent réalisés par les premières imprimeries des Pays-Bas et d’Allemagne : images et textes étaient gravés sur un seul bloc de bois par page.
Les premières éditions utilisant des caractères d’imprimerie mobiles semblent être sorties des presses d’un certain Albert Pfister, à Bamberg (1462). Comme tout livre manuscrit enluminé les premières Biblia pauperum sont coûteuses. Avec les éditions imprimées (d’abord par gravures sur bois, et ensuite par la technique de caractères mobiles) leur prix devient abordable, du moins pour les curés qui les utilisent comme aides pédagogiques.
Patrimoine
Ces Biblia pauperum semblent avoir été populaires en Allemagne dans les Pays-Bas et en France. Quelque 70 manuscrits (XIVe siècle) et éditions imprimées (XVe siècle), plus ou moins complètes, sont conservées et se trouvent dans différents musées. Ensemble elles offrent 65 scènes du Nouveau Testament, avec texte en latin ou langue vernaculaire.
Bibliographie
- G. Schmidt : Die Armenbibeln des 14. Jarhhunderts, Cologne, 1959.
Notes et références
- Le mot de Biblia pauperum ne se rencontre, pour la première fois que dans des éditions tardives. Il fut repris par des chercheurs allemands, dans les années 1930 pour définir ce type de bible
Catégorie :- Version ou traduction de la Bible
Wikimedia Foundation. 2010.