Beltidum

Beltidum

Jean Grancolas attribue à Bède l'invention du chapelet. Avant l'invention du Rosaire dominicain, des méthodes existaient déjà pour compter et grouper les prières. Les récits les plus anciens font allusion au Beltidum des saxons. Les louanges du IXe siècle ( Cantatorium) ont cette expression : « je poserai sur sa tête une couronne de pierres précieuses », coronna de preciosa lapide. Les Anglais avaient l'usage au IXe siècle d'un beltidum, ce qui est une expression assez obscure.

Sommaire

Étymologie

L'étymologie de ce mot est inconnue : on se heurte à plusieurs hypothèses: BELTIDUM - : gen. pl. beltidum — 'rosarium' qu. by Spelman Gl. Arch cf Beltidum,

  • venant de Bède le Vénérable[1]}
  • venant de Beltyen (mois de mai et de Marie) et Bel-li-tide pour Prayer-finging-time [2]
  • venant de Beltis' cingula, ceinture en saxon[3]
  • Belt of beads venant de Beltis [4]
  • Beltidum du saxon bede , bels, prière[5]

[6]

  • Bet-lidum de bet prière et lidum chant [7],[8]
  • Bell-time ou temps de sonner la cloche (bell) pour la de la prière[9]

Le Concile de Celchyt

Le mot saxon belt, signifierait donc peut-être donc cingula ceinture ou couronne, ce qui pour certains est l'origine du rosaire. Ces beltida de pierres précieuses étaient couramment portés par les grands seigneurs au XIe siècle. Au concile de Celchyt, sou la présidence de Wulfred, archevêque de Canterbury en Angleterre, en 816 (10e canon), il est question d'un ou de sept beltidum de pater noster à réciter avec un certain nombre de messes et psaumes pour la mort d'un évêque ou d'un abbé (comme à Cluny au XIe siècle pour la mort d'un frère), ce qui désigne l'instrument pour compter les prières.

La Comtesse Godiva

On a mention d'une forme de chapelet avant le XIIIe siècle, un circulus gemmarum ou chapelet de pierres précieuses appartenant à la célèbre comtesse Godiva épouse du Comte de Léofric, fondateur du Monastère de Coventry en Angleterre. Guillaume de Malmesbury rapporte qu'elle avait coutume de réciter des prières (orationes) sur les grains de son collier de gemmes. Après la mort de son époux, devenue veuve, proche de la mort elle entre dans un monastère et met au cou d'une statue (ou image) de la Vierge son collier de pierres précieuses, qu'elle roulait entre ses doigts en récitant ses prières et en touchant chaque grain, pour n'en omettre aucune[10]. Hermannus Abbas rapporte la vision d'un ermite selon laquelle Dieu fit grâce au Comte Baruch dont la femme récitait plusieurs fois par jour l'Ave Maria. Toutes ces petites anecdotes constituent les seuls témoignages historiques concernant le chapelet.

Marco Polo remarque en voyage le souverain de Malabar réciter des prières avec un chapelet (mala?) de pierres précieuses.

Alain de la Roche voit la Sainte Vierge lui apparaître avec 150 pierres précieuses : « Il est écrit : " Donnez et l'on vous donnera . « Prenons la comparaison du bienheureux Alain : " Si je vous donnais chaque jour cent cinquante diamants, quand vous seriez mon ennemi, ne me pardonneriez-vous pas ? Ne me feriez-vous pas comme un ami, toutes les grâces que vous pourriez ? Voulez-vous vous enrichir des biens de la grâce et de la gloire ? Saluez la sainte Vierge, honorez votre bonne Mère  » . Sicut qui thesaurizat, ita et qui honorificat matrem. Celui qui honore sa Mère, la sainte Vierge, est semblable à un homme qui amasse des trésors disait un dicton. Présentez-lui chaque jour au moins cinquante «  Ave Maria » dont chacun contient quinze pierres précieuses, qui lui sont plus agréables que toutes les richesses de la terre. Que ne devez-vous pas attendre de sa libéralité ? Elle est notre Mère et notre amie. Elle est l'impératrice de l'univers qui nous aime plus que toutes les mères et les reines ensemble n'ont aimé un homme mortel, car, dit saint Augustin, la charité de la Vierge Marie excède tout l'amour naturel de tous les hommes et de tous les anges'' » (L-M de Montfort) .

Ces citations de saints font peut-être allusion à la forme la plus ancienne du rosaire le beltidum de pierres précieuses des seigneurs saxons sur lequel aucun document pictural ne nous est parvenu.

« Les prières vocales se sertissent comme des joyaux sur ce canevas, sur cette foi chrétienne en actes. Formules divines : Notre Père..., Je vous salue, Marie..., Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Couronne de louanges à Dieu et à notre Mère, constituée par le Saint Rosaire et par tant d'autres acclamations pleines de piété que nos frères chrétiens ont récitées depuis toujours. » Amis de Dieu, 248 José Maria Escriva Balaguer[11]

Le retable de L'Agneau Mystique

Couronne de joyaux ou couronne de fleurs pour honorer le Vierge Marie ? Les Frères Van Eyck ont résolu le problème dans le Polyptyque de L'Agneau mystique : le peintre représente la Vierge Marie portant une couronne de fleurs de lys et de roses au-dessus d'une couronne sertie de pierres précieuses. Une alternance de grains métalliques et de pierreries dans son vêtement peut évoquer le beltidum de Godiva comme les grains du Rosaire ou du dizenier.

Notes et références

  1. Vies des pères des martyrs et des autres principaux saints Volume 16 Par Alban Butler, Godescard, Godescard (abbé) note 41 p. 347
  2. Source Chronicle of Scottish poetry: from the thirteenth century, article Beltyne/Beltane
  3. voir Dictionnaire des antiquités chrétiennes. Par Joseph Alexandre Martigny
  4. Source : Glossarivm manvale ad scriptores mediae et infimae latinitatis Volume Par Charles Du Fresne Du Cange (sieur), article beltis
  5. Source :http://teaattrianon.blogspot.com/2009/07/name-of-rosary.html
  6. Voir aussi [http//: www.uni-mannheim.de/mateo/camenaref/.../b_1422.html ] P. Carpentier
  7. « Unde nisi fall or in voce Beltidum transpositio literarum ab amanuensi admissa est, legendum BET - LIDUM, h. e. precum carminicarum five piàlmorum, ex BET, preces, LIDUM, Lied, cantío » Thesaurus Antiquitatum teutonicarum, ecclesiasticarum, civilium ..., Volume 3 Par Johann Schilter
  8. « Septem beltidum puto vices significare, quod ab Hispanis « Siete Buelts » Italicè « sette Volte », id est septem vices, à Volvendo verbum vulgariter dedudum. At bac ultima«  beltidum » explicato, ex idiomate Hispanico aut Itálico , non inmérito quibusdam nimis violenta ac longe accerfita videbitur. Adde, quod « buelta » Hispaine non significet vicem ; sed prater altas sgnificationes, quas ел vox habet, plerumque pro reditu aut circuitu accipiatur » .
  9. A History of the English Church...: 596-1509,-v.2. 1509-1717.-v.3.1717-1884 page 93 George Gresley Perry
  10. ut in singularum contactu,singulas oriationes incipiens, numerum non praetermitteret  : cette description précise montre que ce n'était pas alors semble-t-il un usage courant.
  11. http://www.fr.josemariaescriva.info/article/le-saint-rosaire

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie


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