Barreau de Verviers

Barreau de Verviers

L'ordre des avocats du Barreau de Verviers a son siège dans la ville de Verviers, qui est le chef-lieu de l'arrondissement, au Palais de Justice en Belgique.

Les avocats du Barreau de Verviers peuvent plaider devant toutes le juridictions belges (sauf la Cour de cassation pour les autres matières que le droit pénal), internationales et certaines juridictions étrangères.

Au tableau publié en 2011, le Barreau de Verviers compte 133 avocats, dont 110 sont inscrits au Tableau et 23 sont stagiaires.

Sommaire

Histoire

Le palais de justice

Au grand bouleversement de la Révolution française, Verviers possédait déjà depuis plusieurs siècles sa Cour de Justice, qui siégeait dans un immeuble proche du Mont du Moulin, dans l’ancienne impasse Gouvy. Elle se composait d’un maïeur et de sept échevin ou juges, et sa juridiction s’étendait à tout le ban de Verviers.

Après la construction de l’hôtel de ville en 1775-1780, la Cour de Justice y rendit ses jugements dans une salle, qui prit le nom de « salle des échevins », ceux-ci cumulant leurs fonctions administratives et une certaine compétence judiciaire.

La Révolution française supprima la Cour et, en 1795, fut institué un « tribunal inférieur » pour les communes de Verviers, Ensival, Stembert, Andrimont et les Croisiers. Ses audiences se tenaient dans la salle des échevins. Le local semblait cependant inadapté puisque dès l’année suivante, la municipalité choisit d’occuper le couvent des ci-devant Carmes expulsant les derniers religieux le 3 juin 1797. Il y avait un tribunal de police correctionnelle, un jury d’accueil et un tribunal de justice de Paix. Une partie du couvent avait également été convertie en prison où le régime était loin d’être sévère, les détenus se réunissant souvent le soir au coin d’un bon feu pour trinquer généreusement en compagnie des geôliers.

Le 6 juillet 1830, un arrêté royal transférait à Verviers le siège du tribunal de première instance ou d’arrondissement qui, depuis l’occupation française, avait été établi à Malmedy, nécessitant des déplacements pénibles et coûteux aux concitoyens. En octobre de la même année, les premières nominations étaient faites et, dès le 25 octobre, les nouveaux juges tinrent leur première audience.

C’est dans l’ancien couvent des Récollectines, situé rue de Hodimont, que siégeait le Tribunal.

Soucieux de procurer à la Justice un édifice plus adéquat, les Conseillers communaux votaient en 1848 un crédit pour la construction d’un palais de justice, d’une prison et d’une caserne de gendarmerie, mais le projet du être momentanément abandonné suite à l’absence d’aide financière de la Province et de l’État.

Entre 1850 et 1853, le premier Palais de Justice fut édifié sur l’emplacement du couvent et des jardins des « ci-devant Carmes », proche de la porte de Heusy. Quelques mois plus tard, on terminait la prison accolée au palais.

La façade de ce nouveau bâtiment, toute en pierres calcaires, n’a pas de style bien précis et porte au niveau du premier étage quatre niches qui contiennent des grandes statues en pierre de sable, représentant quatre jurisconsultes liégeois (Charles de Méan, Mathias de Louvrex, Toussaint Dandrimont et Olivier Leclercq).

Trente ans plus tard, le Palais de Justice était déjà trop étroit et la prison fut démolie en 1894 et transférée à son emplacement actuel, chaussée de Heusy. De 1896 à 1898, on construisit une nouvelle aile, dans un style plus imposant, perpendiculairement au bâtiment initial et contre son pignon gauche, à la place de la prison démolie. Une grosse tour relie les deux bâtiments harmonisant les deux façades.

Pendant la guerre 40-45, les Allemands avaient réquisitionné le Palais de Justice pour servir de Kommandantur.

Au fil du temps, la Justice a vu ses tâches s’accroître et se diversifier et plusieurs de ses services ont été répartis en divers endroits de la ville. Aussi, afin de les regrouper, l’idée d’une nouvelle extension prit forme et, en 1991, commencèrent les travaux de la troisième aile à l’emplacement de l’ancienne église Saint Joseph. La nouvelle aile fut inaugurée le 4 avril 1995. Le nouveau bâtiment est résolument moderne et élégant, mais la façade traitée sobrement s’harmonise parfaitement avec les anciennes constructions. Tous les services judiciaires qui étaient éparpillés ont donc pu être regroupés.

Seule ombre au tableau : le nouveau tribunal de police créé après la conception du nouvel édifice. Le tribunal a dû dès lors être logé dans l’ancien palais, dans les locaux qui étaient destinés au barreau, lequel cédait lui-même ses locaux à la police judiciaire.

Le Barreau

Avant 1887, il existait déjà des bâtonniers élus par les « avocats près le tribunal de première instance de Verviers », mais la discipline était du ressort du tribunal de première instance.

Le 23 juillet 1887 fut constitué le premier Conseil de l'Ordre, qui s’appelait alors conseil de discipline, élu par l’assemblée générale du Barreau.

Sous le bâtonnat de maître Léopold Mallar, le Conseil de l’Ordre établit, dès la rentrée judiciaire 1887-88, le premier tableau (24 avocats) et la première liste (11 stagiaires), et élabora les règlements concernant le stage, ainsi que le bureau des consultations gratuites.

L’actuelle appellation "Conseil de l’Ordre" fut utilisée à partir de 1898.

Anecdotes

La joyeuse prison des Carmes

Une partie de l’ancien couvent avait été converti en prison. Une prison fort débonnaire ! Le régime était peu sévère et il n’y avait souvent qu’un seul geôlier. C’était une prison « sympathique » où les détenus menaient une vie presque familiale, peu souvent dans leurs cellules, car réunis dans la salle commune. On bavardait, on fumait, on jouait aux cartes, aux dominos et aussi on interpellait les passants qui leur offraient tabac, friandises et monnaies ! Un beau jour, les aumônes ayant été très généreuses, le geôlier put acheter plusieurs bouteilles de pékèt. Tous burent tant et plus que, même le geôlier se retrouva ivre mort. Quelques détenus moins ivres que les autres couchèrent le geôlier sur la table, lui joignirent les mains sur la poitrine, allumèrent quelques cierges et… prirent la poudre d’escampette ! L’affaire fit grand bruit… et le régime pénitentiaire devint beaucoup plus sévère.

La guerre des statues

En 1978, les quatre statues des jurisconsultes avaient été enlevées en raison de leur vétusté et mises au vert dans le parc de Séroule où elles se dégradèrent davantage. Dans un premier temps, on décida de les remplacer par de nouvelles statues de style résolument contemporain, mais l’opinion publique estima que ces statues dénotaient fort sur l’édifice. On mit alors en place des copies des anciennes statues, celles-ci étant trop abîmées, et les nouvelles statues de style contemporain ont trouvé leur place dans le cadre plus approprié de la façade de la nouvelle aile du Palais de Justice inaugurée en 1995.

Sources


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Barreau de Verviers de Wikipédia en français (auteurs)

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