- Auger Ferrier
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Auger Ferrier, né en 1513 dans les environs de Toulouse et mort en 1588, est un médecin et polémiste français féru d’astrologie.
Élevé avec beaucoup de soin par son père qui était chirurgien, Ferrier avait accompagné l’étude de la médecine et de la jurisprudence de celle des mathématiques, pour lesquelles il avait un penchant déclaré et dont il possédait la connaissance à un haut degré. Il prit le bonnet de docteur à Montpellier en 1540 sous Jean Schyron. Il s’adonnait également particulièrement à l’astrologie judiciaire, pseudo-science fort en crédit de son temps. Après son doctorat, il vint se fixer à Paris, où son extérieur fort agréable, sa politesse recherchée, sa conversation spirituelle et persuasive que relevaient un fonds de science et enfin ses talents en astrologie le firent bientôt admettre dans la confiance et la familiarité des personnages les plus illustres.
Le garde des sceaux de France, le cardinal Bertrand, qui lui était attaché, le présenta à la reine Catherine de Médicis qui le nomma son médecin ordinaire. Il entra même si avant dans les bonnes grâces de ce prélat le conduisit avec lui à Rome, où il ne tarda pas à jouir de la même célébrité et de la même vogue qu’à Paris. Les amis qu’il s’y fit contribuèrent à sa réputation. Il en eut aussi plusieurs en France ; il vécut, en particulier, dans la plus grande intimité avec Jules César Scaliger, médecin d’Agen, qui eut tant de confiance en lui, que dans ses études, dans la cure même des maladies qu’il avait à traiter, il n’entreprit souvent rien sans l’avoir consulté.
De retour en France, Ferrier choisit de séjourner à Toulouse où il exerçait paisiblement la médecine lorsqu’il s’engagea dans une polémique très vive contre Jean Bodin, qui l’avait mis en cause dans ses Six Livres de la République. Ferrier y répondit dans son Avertissement à Jean Bodin sur le quatrième livre de sa République. La dispute prit un caractère acrimonieux et Ferrier, âgé de soixante-quinze ans, composait une nouvelle attaque contre son adversaire, lorsqu’il mourut d’une inflammation intestinale, dont la discussion dans laquelle il s’était engagé fut probablement la cause.
Sommaire
Bibliographie
Écrits
- De diebus decretoriis secundum Pythagoricam doctrinam et astronomicam observationem, Leyde, 1541, 1549, in-16 ; reprod. en microfilm éd. 1549 Cambridge (Mass.), Omnisys, 1990,, 153 p. ;
- Remèdes préservatifs et curatifs de la peste, Lyon, 1548, 93 p.
- Liber de Somniis, Leyde, 1549, in-16, avec les Traités d’Hippocrate, de Galien et de Synésius sur les insomnies ; rééd. Toulouse, s.d., 95 p.
- Jugements astronomiques sur les nativités, Lyon, 1550, 220 p. ; Rouen, 1583, 248 p.
- De Pudendagra, lue Hispanica, libri duo, Toulouse, 1553, in-12, plusieurs fois réimprimé ; De Lue hispanica sive morbo gallico, Paris, 1564, 122 p. Avec trad. fr. Sur la syphilis ;
- De radice chinœ liber, quo probatur diversam esse ab apio, Toulouse, 1554, in-8° ;
- Vera medendi methodus, duobus libris comprehensa. Castigationes medicinæ, Toulouse, 1557, in-8°; Leyde ; 1574, 1602, in-8° ;
- Advertissemens à M. Jean Bodin sur le quatriesme livre de sa République, Paris, 1580, in-8°, 71 p. ;
Études sur Auger Ferrier
- L. Thorndike, A history of magic and experimental science (1923-1958), t. VI : The sixteenth century, part II, 1941.
- Dr. Lile, "Auger Ferrier et le milieu médical toulousain", in Nathalie Dauvois (dir.), L'humanisme à Toulouse (1480-1596). Actes du colloque international de Toulouse. 13-13 mai 2005, Paris, Honoré Champion, 2006, 640 p. ;
- Ingrid De Smet, Of doctors, dreamers and soothsayers : the interlinking worlds of Julius Caesar Scaliger and Auger Ferrier, in Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, Genève, Droz, 1999, vol. 70, n° 2, p. 351-376
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Sources
- Joseph-François Michaud, Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, t. 14, Paris, Michaud frères, 1856, p. 17.
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