- Alfred Mame
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Alfred Henri Amand Mame, né le 17 août 1811 à Tours où il est mort le 12 avril 1893, est un imprimeur et éditeur français.
Sommaire
Une famille d’imprimeurs
Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, le fondateur de l’entreprise Mame, Charles Mame, imprimait deux journaux à Angers, le général Hoche avait à un moment espéré épouser sa fille[1]. Son fils aîné, libraire et éditeur à Paris, publia des ouvrages de Germaine de Staël, mais les tracasseries de la police napoléonienne causèrent sa ruine. Il se vengea en publiant, aux derniers jours de l’Empire, le célèbre libelle de Chateaubriand De Buonaparte et des Bourbons[2]. Son troisième fils, Amand Mame, fonda à Tours une entreprise Mame qui, sous la direction d’Alfred Mame, son fils, était promise à un bel avenir.
Homme d’affaires modèle
Après avoir édité, en collaboration avec son cousin Ernest Mame[1], de 1833 à 1845, quelques ouvrages classiques et quelques livres de piété, Alfred conçut et réalisa, pour la première fois, l’idée de réunir dans la même maison éditrice, un certain nombre d’ateliers où seraient regroupées toutes les industries liées à la réalisation de livres : impression, reliure, vente, et d’expédition. Par analogie avec la grande usine sidérurgique du Creusot, l’entreprise Mame fut appelée le « Creusot » littéraire[3]. Mame publia les livres de la Bibliothèque de la jeunesse chrétienne. Le livre La Touraine fut exposée à l’Exposition universelle de 1855 et a été le livre le plus richement illustré de son temps[4]. On trouve également parmi le catalogue de l’entreprise la Bible avec des illustrations de Gustave Doré le Charlemagne de Alphonse-Anatole Vetault, le Saint-Louis de Wallon, les Chefs d’œuvres de la langue française.
Mame était aussi l’un des principaux propriétaires des papeteries de La Haye-Descartes[5] (dont il été l'un des fondateurs avec Ernest Mame, Henri et Eugène Goüin, Charles de Montgolfier et Hettere), et on pouvait donc dire qu’un livre, à partir du moment où les chiffons étaient transformés en papier jusqu’au moment où on procédait à la dernière reliure, passait entre les mains d’une suite d’ouvriers qui dépendaient tous de Mame, voir reliure industrielle. Quotidiennement, depuis 1865, il sortait de la maison d’édition trois à quatre mille kilos de livres. De 600 ouvriers en 1848, Mame en employa 1200 en 1862 puis 1500 en 1866[6].
Inspiré par l’idéal social catholique, Alfred Mame créa pour ses employés une caisse de retraite pour les plus de soixante ans[3], entièrement financée par l’entreprise. Il ouvrit des écoles, ce qui lui valut de recevoir un des prix de dix mille francs réservés aux « établissements modèles où régnaient au plus haut degré l’harmonie sociale et le bien-être des ouvriers». En 1874, il organisa un système par lequel ses ouvriers participaient aux profits de l’entreprise.
En 1853, la maison Mame publiait six millions de volumes par an[6] dont trois étaient des livres reliés. Mame essaya à un moment, mais sans succès, d’entrer dans la vie politique. Il se présenta aux élections législatives du 14 octobre 1877 dans le premier arrondissement de Tours comme candidat conservateur à la Chambre des députés, contre Antoine Dieudonné Belle, le député républicain qui avait fondé à Tours la première école laïque pour les filles. Mame fut battu par 7 456 voix contre 12 006[7].
En 1858, la famille Mame se rend en vacances à Luchon, dans les Pyrénées. Les accompagne un jeune ami, Alfred Tonnellé, qui se découvre alors une vocation fulgurante de pyrénéiste[8] : il se lance dans l’exploration des sommets de la région, réalise la première ascensionde la Forcanada, puis explore les montagnes du haut Aragon, enfin le reste de la chaîne pyrénéenne vers l’Est. Il rédige un journal de voyage qui est une des œuvres majeures du pyrénéisme, avant de mourir d’une typhoïde, à vingt-six ans. Ce journal et d’autres ouvrages de Tonnellé seront publiés par les éditions Mame.
À la mort d’Alfred, un des fils, Paul Mame (1833-1903), resta à la tête de l’entreprise jusqu’en 1900.
Notes
- Alfred Mame, Mame : Angers-Paris-Tours : deux siècles du livre : catalogue, Association "Hôtel Mame Centre culturel", 1989, p. 16.
- Alfred Mame, op. cit., p. 17.
- (en)Charles George Herbermann, The Catholic Encyclopedia : Laprade-Mass, Appleton, 1950, p. 578.
- Alfred Mame, op. cit., p. 35.
- Alfred Mame, op. cit., p. 26.
- Rang-Ri Park-Barjot, La société de construction des Batignolles : Des origines à la première guerre mondiale, 1846-1914, Presses Paris Sorbonne, 2005, p. 56
- Site de l’Assemblée Nationale
- Henri Beraldi, Cent Ans aux Pyrénées, rééd. Les Amis du Livre Pyrénéen, 1977
Bibliographie
- Guillaume Meignan, Discours aux funérailles de M. Alfred Mame, Tours, 1893 ;
- Albert Quantin, M. Alfred Mame de la Maison Mame, A. Quantin, Paris, 1883 ;
- Paul Mame, 1883-1903, Mame, Tours, 1903, 36 p., portr. ; in-8°.
Liens externes
Annexes
Références
- Cet article reprend en tout ou en partie le texte de l’entrée « Alfred-Henri-Amand Mame » dans la Catholic Encyclopedia de 1913, ouvrage tombé dans le domaine public.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alfred-Henri-Amand Mame » (voir la liste des auteurs)
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