- Aimé Octobre
-
Aimé Octobre (né le 13 mai 1868 à Angles-sur-l'Anglin et décédé le 22 juillet 1943 à Vouvray) est un sculpteur français, prix de Rome de sculpture en 1893.
Sommaire
Sa biographie
Jérémie Aimé Delphin Octobre est né en 1868 à Angles-sur-l'Anglin dans le département de la Vienne.
Grâce de l’aide du maire de la commune, Samuel Périvier[1] il put poursuivre ses études à l’École des beaux-arts de Paris où il devint l’élève de Jules Cavelier puis de Jules Coutan.
En 1893, il obtient le premier Grand Prix de Rome et il séjournera à la Villa Médicis de 1893 à 1897. Après une mention honorable au Salon des artistes français en 1894, il remporte une médaille de deuxième classe en 1897, de première classe en 1899, puis d’argent à l’Exposition universelle de 1900. Il devient sociétaire du Salon en 1901 et il reçut enfin la médaille d'honneur au Salon des artistes français de l'année 1931. Il était membre du comité du Salon des Artistes français.
Il est décédé le 22 juillet 1943 à Vouvray (Indre-et-Loire) : son fils Daniel a fait don de plusieurs des œuvres de son père au musée Sainte-Croix de Poitiers.
Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1906 puis officier en 1925.
Œuvre
Les monuments aux morts
Il réalisa plusieurs monuments aux morts dont ceux de :
- Lusignan : le monument aux morts est situé à proximité de la Poste, entre la place appelée d'un côté du 8 Mai et de l'autre du 11 Novembre, à une cinquantaine de mètres de l'Hôtel de ville. Il a été érigé sous la direction d'architectes poitevins, les frères Ch. et L. Martineau. Il se compose d'une stèle portant la liste des victimes de la Première Guerre mondiale, complétée après la Seconde, et d'une allégorie de la République due au sculpteur Aimé Octobre. Cette allégorie est figurée sous la forme d'une femme dont la tête est couverte d'un voile de veuve. Pieds nus, elle est assise sur un petit socle, de dos, légèrement de trois quarts, indiquant de la main gauche la liste des morts glorieux et tenant dans la main droite une palme en bronze ; l'épaule droite est dénudée, les seins nus. Quelques roses reposent sous son siège ; le monument est daté de 1922, il a été inauguré le 22 juillet 1923.
- Poitiers : il domine la vallée de la Boivre, en haut des escaliers menant de la gare au centre-ville, sur le boulevard de Verdun. Il se compose d'un groupe sculpté en bronze signé Aimé Octobre, posé sur un haut socle en pierre de taille. Le groupe est dominé par une allégorie féminine (Victoire ailée) qui tient de sa main gauche la main droite d'un Poilu casqué et vêtu de sa vareuse. La Victoire, coiffée d'un chignon et la tête ceinte d'une couronne végétale, brandit de la main droite des branches de laurier représentées à la manière d'un flambeau de la Liberté. Pieds nus, elle porte une longue robe au fin drapé.
- Angles-sur-l'Anglin : exécuté en 1926, il fut inauguré en octobre 1927. Le monument, situé dans la ville haute sur la Place (devenue en 2010 place Aimé-Octobre), est composé, de bas en haut, d'un socle, d'une colonne à fût circulaire, qui porte la liste des victimes de la Première Guerre mondiale, du socle de la sculpture et d'une statue en bronze représentant une Victoire ailée. La Victoire, nu-tête, coiffée d'un chignon, est vêtue d'une robe à l'Antique laissant ses bras nus. Sa main droite repose à plat sur le pommeau d'une épée dont elle tient le fourreau orné de la main gauche qui maintient également une branche de laurier. Sur le socle du monument est apposée une palme en bronze entremêlée avec une branche de roses. La petite Victoire portée par l'homme du monument de Châtellerault, du même sculpteur, semble une réplique en miniature de la Victoire d'Angles-sur-l'Anglin.
- Châtellerault : daté de 1926, square Gambetta ; un modèle en plâtre du monument a été présenté au Salon de 1926 et une statue en bronze exposée au Salon de 1927. Un élément de plâtre pour ce modèle, est conservé au musée Sainte-Croix de Poitiers.Il se compose d'un haut socle à gradins en pierre de taille ; au pied du socle repose un casque de Poilu en bronze sur des feuilles de chêne et de laurier et une statue masculine en bronze tenant dans la main droite une petite Victoire reposant telle une statuette sur un petit socle. L'homme, debout avec un léger déhanché, est coiffé à l'antique, vêtu d'une toge et tient une épée dans la main gauche serrée sur le pommeau et des feuilles de chêne. La Victoire présentée dans sa main droite est également vêtue d'une robe à l'Antique laissant ses bras nus. Elle est nu-tête, coiffée d'un chignon. Sa main droite repose sur le pommeau d'une épée dont elle tient le fourreau orné de la main gauche. La position des épées de l'homme et de l'allégorie diffère. Celle de l'homme est à son côté et repose en arrière de sa jambe gauche, prête au combat, alors que celle de la Victoire est tenue au repos, droite devant elle, en signe de paix. La position de la Victoire et le décor du fourreau de l'épée sont identiques à la Victoire d'Angles-sur-l'Anglin, du même sculpteur. Elle en est la réplique en miniature.
- Montmorillon : ce monument est daté de 1921-1922 ; le modèle en plâtre fut présenté au Salon des Artistes français en 1922. Le monument devait être sculpté en calcaire, mais a finalement été fondu en bronze. L'inauguration a eu lieu le 23 juillet 1922. Le monument a été conçu sur les plans de l'architecte Hilaire Guinet.Il se compose d'une large stèle en pierre de taille sur laquelle est apposée une plaque en bronze portant la liste des victimes de la Première Guerre mondiale. En avant sur un socle se dresse une allégorie féminine en bronze, due au sculpteur Aimé Octobre et au fondeur Andro. Il s'agit d'une République victorieuse : debout, chaussée de sandales, elle lève les bras en signe de victoire et brandit un glaive de la main droite et de l'autre, un bouquet composé de laurier et de chêne. Elle est coiffée d'un casque de Poilu et porte une longue robe à manches courtes, un pectoral orné d'une tête de Méduse, attribut fréquemment représenté sur les bustes de Marianne, et une cape très ample dans le dos.
- La Couarde-sur-Mer : le monument conçu par l'architecte rochelais J. Godefroy comporte un très original aigle de bronze, abattu et vaincu d’A. Octobre, signé et daté de 1922 ; le sculpteur fit don de son travail à la municipalité de la Couarde. En 1940, l'aigle démonté fut caché sous un tas de bois, dans l'ancien marché contre le mur de l'église.
- La fontaine Veret à Étampes : ce monument, situé au centre de la place Saint-Gilles, est dû à l’initiative d’un généreux donateur, François Véret, et elle fut conçue par l'architecte Louis Cérée ; présentée en août 1902 au conseil municipal, elle fut inaugurée le 18 mai 1903. Elle est surmontée d'une statue de Cérès, allégorie des moissons de la Beauce, rappelant que le marché Saint-Gilles est, du XIIe au XIXe siècle, une plaque tournante du commerce des grains et un centre de redistribution des céréales vers Paris.
Les bustes
Parmi les bustes qu’il a laissés, il convient de signaler :
- Le buste de Pierre Termier : à la suite du décès de l’éminent géologue, en octobre 1930, un comité de patronage fut constitué pour élever à sa gloire un monument ; la souscription ayant répondu largement aux attentes, le comité s’adressa à Aimé Octobre qui était l’un des sculpteurs en vogue. L’artiste exécuta deux bustes en marbre identiques, destinés à être érigés, l'un à l'École des mines de Saint-Étienne, (inauguré le 21 octobre 1933), l'autre à l'École des mines de Paris. Un exemplaire en bronze (Hohwiller - fondeur) est exposé, square Ternier par la ville de Briançon
- Le buste de Samuel Périvier, son bienfaiteur,
- Le buste de M. Tranchant, député de la Vienne, questeur de la Chambre des députés, plâtre présenté au Salon de 1932, exposé au musée Sainte-Croix à Poitiers,
- Le buste du député sénégalais Blaise Diagne, plâtre, exposé au musée Sainte-Croix à Poitiers,
- Le buste du Père Camille de la Croix : plâtre patiné daté de 1925 au musée Sainte-Croix à Poitiers; modèle original pour le monument élevé à la mémoire du père Camille de La Croix et inauguré à Poitiers en juin 1911 ; second bronze à Sanxay
Les statues
- Statue du général de Ladmirault : statue en pierre et métal, érigée place Saint-Martial à Montmorillon le 27 mars 1901 en l'honneur du général de Ladmirault, né à Montmorillon en 1800 et mort en 1890,
- Le remords : groupe sculpté en marbre conçu en 1898 à la Villa Médicis ; le modèle en plâtre est médaillé au salon de 1899. Le marbre, acquis la même année par la ville de Paris, est installé square Saint-Hilaire à Saint-Maur-des-Fossés en 1936,
- L'Âge d’or : bas relief en plâtre daté de 1893, propriété de l'État, conservé à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris,
- La Résurrection du Christ : haut-relief plâtre daté de 1929, au musée Sainte-Croix à Poitiers en 1945 (œuvre détruite),
- Femme : statue en marbre blanc poli, grandeur nature, datée de 1906, hôtel de ville de Barbezieux-Saint-Hilaire,
- Nymphe : statue marbre (Salon 1906) au Musée du Luxembourg à Paris,
- Allégorie de la peinture : statue en marbre présentée au Salon de 1909 ; acquise par l'État, statue placée dans le square du Louvre de 1909 à 1933, en dépôt au musée de Tesse au Mans ; modèle en plâtre commandé en 1906, achevé en 1908, attribué au musée des beaux-arts de Valenciennes en 1910,
- Suzanne au bain : plâtre vers 1893, au musée Sainte-Croix à Poitiers en 1945 (œuvre détruite),
- Venus devant Paris : statue en pierre, commandée par l'État en 1937 ; modèle en plâtre exposé au Salon de 1938, conservé au musée de Châtellerault ; en dépôt au musée Sainte-Croix à Poitiers.
- Allégorie de la musique : au musée Ernest Hébert à Paris,
- La danse profane : Salon des artistes français 1911
- La danse sacrée : (œuvre détruite)
Les monuments
- Les thermes de Chatelguyon : les chapiteaux et ornements sculptés en stuc de ce bâtiment construit en 1906 (B. Chaussemiche, architecte) sont dus à A. Octobre,
- La Grand Poste de Poitiers : la Poste centrale de Poitiers a été construite en 1910 par l’architecte poitevin Hilaire Guinet et achevée en 1919 ; les sculptures extérieures sont d’A. Octobre.
- Les sculptures de la porte du 14, boulevard de Courcelles Paris 75008, date : 1913 (R.Gaillard & G.Bourgouin Architectes)
Les petits bronzes
Plusieurs petits bronzes se négocient toujours sur le marché de l'art.
« Nu », bronze (h. 60 cm), « Eve » (1937), “statue de Pierre Wibaux” (1904), « Bacchante »,
Liens externes et sources
- [PDF] Monument aux morts de Lusignan
- Monument aux morts d’Angles sur Langlin
- Monument aux morts de Châtellerault
- Monument aux morts de Montmorillon
- Monument aux morts de Poitiers
- Monument aux morts de La Couade (Île de Ré)
- Le buste de Pierre Termier
- La fontaine Véret
- Dictionnaire E. Bénézit, édition de 1999.
Références
- Cour d'appel de Paris en 1883. Il a donné son nom au quai qui borde l'Anglin après le Pont. Il est mort à Angles en 1902. Samuel Périvier : ancien avocat au Barreau de Poitiers né à Angles en 1828, fut Premier Président de la
- Tours, il exerça la profession de viticulteur et de négociant en vin ; élu conseiller municipal en 1908, il devint maire de Vouvray en 1912 puis député de l’Indre-et-Loire entre 1919 et 1924, Ch. Vavasseur est né le 23 juillet 1867 à Saint-Pétersbourg (Russie) où son père s'était établi restaurateur ; après son retour en France et des études secondaires au lycée de
Catégories :- Sculpteur français
- Prix de Rome en sculpture
- Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts
- Pensionnaire de la Villa Médicis
- Officier de la Légion d'honneur
- Naissance en 1868
- Naissance dans la Vienne
- Décès en 1949
Wikimedia Foundation. 2010.