- Affaire des cancers pédiatriques de Vincennes
-
Sommaire
L'Alerte
À la fin de l'année 1999, le toxicologue français Henri Pézerat est alerté de la présence d'un excès de cas de cancers au sein de l'école maternelle Franklin Roosevelt de Vincennes, construite sur le site de l'ancienne usine chimique Kodak où étaient fabriqués supports et émulsions photographiques.
Il lance l'alerte en écrivant au Directeur Général de la Santé.
En 2000, les parents des deux principales associations de parents d'élèves de l'école, interviewés par une journaliste et écrivain qui suit l'affaire, Carine Mayo, se regroupent en un collectif de parents, le Collectif Vigilance Franklin pour obtenir les résultats des analyses environnementales déjà effectuées.
La crise
En 2001, la présence d'un nouveau cas de cancer d'un enfant de 4 ans, confirmé auprès de la DDASS par la déclaration des médecins, entraine la réalisation d'une étude épidémiologique[1].
En mai 2001, le Ministre de la Santé, Bernard Kouchner, annonce la fermeture et la délocalisation de l'école maternelle Franklin Roosevelt[2].
La présidente du Collectif Vigilance Franklin[3], Véronique Lapides commence à répertorier les cas précédents de cancers rares déjà connus sur place et souligne le nombre élevé de cancers parmi les enfants ayant fréquenté l'École maternelle Franklin Roosevelt construite à Vincennes, ainsi que chez les riverains habitant sur le site de l'ancienne usine chimique de la société Kodak[4].
L'étude environnementale met en évidence une pollution de la nappe phréatique sous-jacente par des solvants cancérigènes tels que le Benzène, le Trichloréthylène et le Chlorure de vinyle.
Mais l'étude épidémiologique (qui conclut à un excès de cas de cancer dans l'école maternelle[5], mais ne comptabilise pas le nouveau cas de 2001, qui a cependant déclenché la crise) ne met pas en évidence de lien significatif entre ces cancers et la pollution du sous sol. Elle conclut à un « agrégat spatiotemporel » ou cluster dû au hasard.
La méthodologie de cette étude épidémiologique a été critiquée[6].
En 2003, le Député Vert, Yves Cochet propose la constitution d'une Commission d'enquête parlementaire[7] qui est par la suite refusée.
Après la crise
L'école maternelle rouvre en mai 2004[8], sur son ancien site, après d'importants travaux de bétonnage.
Véronique Lapides est formée par Henri Pézerat et d'autres scientifiques français, et continue à participer au suivi environnemental du site. Elle rejoint les lanceurs d'alerte de Sciences Citoyennes[9] et participe à l'élaboration du livre Alertes Santé[10] de Dorothée Benoit-Browaeys et André Cicolella, chercheur en santé environnementale à l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS).
En 2006, les salariés du Ministère des Finances (MINEFI) qui doivent déménager à Vincennes, refusent de s'installer sur un site pollué et tous leurs syndicats appellent ensemble à signer une pétition[11]. Ils ont gain de cause.
Le Maire de Vincennes, mis en cause dans le tract de Véronique Lapides, qui le distribuait aux côtés des salariés du MINEFI, porte plainte en diffamation. Il est débouté par le Tribunal de Créteil en juillet 2008[12], [13].
Véronique Lapides a longtemps continué à demander la dépollution du site. Depuis fin 2009, son Association n'a pas de réponse des autorités sanitaires, sur les questions posées par la surveillance toujours en cours du site et l'extension de la pollution en dehors du périmètres de risque[14].
En 2009, Véronique lapides et son Association ont rejoint Le Réseau Environnement Santé (RES) [15] mais le problème de la pollution de ce quartier de Vincennes reste entier.
Notes et références
- Programme de l'étude épidémiologique - Comité de Suivi - INVS - 2001
- Fermeture de l'école maternelle Franklin Roosevelt de Vincennes. Consulté le 7 novembre 2009, le Parisien du le 14/06/2001.
- Site du Collectif Vigilance Franklin
- Ministère de la Santé : Sécurité sanitaire et santé publique, École Franklin Roosevelt à Vincennes.
- INVS: Rapport Vincennes 2002.
- « Les auteurs ont fait le choix d'un modèle d'accident ponctuel, découpant le phénomène en 3 phases distinctes dans le temps, une phase de "pré-alerte", une phase d'"alerte", et une phase de "post-alerte", alors qu'un modèle linéaire continu aurait été plus adapté car la pollution est présente dans la nappe phréatique et n'a pas été retirée », avait souligné H. Pézerat.
- Assemblée Nationale PROPOSITION DE RÉSOLUTION tendant à instaurer une commission d'enquête chargée d'établir la réalité des risques liés à l'exploitation passée du site industriel Kodak à Vincennes et d'évaluer les responsabilités des autorités publiques et de l'entreprise en la matière.
- Mairie info - Le quotidien d’informations en ligne destiné aux élus locaux.
- Fondation Sciences Citoyennes
- Éditions Fayard, Paris, 2005, (ISBN 978-2-213-61918-7) Alertes santé,
- Pétition du MINEFI 2006.
- Le Maire débouté de sa plainte en diffamation. Consulté le 7 novembre 2009, le Parisien du le 05/07/2008.
- Actu Environnement - Site de Kodak à Vincennes : une association de lanceurs d'alerte relaxée.
- le nouveau blog du Collectif Vigilance Franklin
- Site du réseau Environnement Santé
Annexes
Articles connexes
Catégories :- Droit de l'environnement en France
- Épidémiologie en cancérologie
- Vincennes
- Affaire médiatique
Wikimedia Foundation. 2010.