- Mimivirus
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Mimivirus Légende Classification des virus Type Virus Groupe Groupe I Genre Mimivirus Espèce Acanthamoeba polyphaga mimivirus Le mimivirus ou Mimivirus (contraction de Mimicking microbe virus, c'est-à-dire « virus imitant un microbe ») est un virus à ADN géant, plus gros que bien des bactéries. En 2009, son origine est sujette à discussion parmi les biologistes et certains voient en lui le représentant d'une nouvelle branche de l'arbre du vivant[1], donnant ainsi un argument supplémentaire en faveur des théories selon lesquelles les virus sont à considérer comme des êtres vivants à part entière[2].
Jusqu'à présent, le mimivirus est le quatrième plus grand virus connu. Les premiers étant le virus ebola (mesurant parfois plus de 1000nm de long), le mamavirus[3], et Megavirus chilensis[4].
Sommaire
Histoire
Il est découvert en 1992, dans une tour de climatisation industrielle à Bradford, en Angleterre. Il a d'abord été assimilé à une bactérie dénommée Bradfordcoccus. Présent au sein d'une amibe, il a été identifié en tant que virus à l'Université de la Méditerranée à Marseille, en 2003[5] et la séquence complète de son génome a été publiée l'année suivante[6].
Son rôle comme agent de la pneumonie chez l'homme a été rapporté après la contamination d'un technicien de laboratoire[7]. Un modèle expérimental a montré qu'il pouvait provoquer des pneumonies chez la souris.
Virophage
Article détaillé : Virophage.L'étude de mimivirus par l'équipe de Didier Raoult a permis de découvrir en août 2008 un nouveau type de virus, surnommé Spoutnik. Ce dernier a la particularité de ne pas pouvoir infecter de cellule, ce qui le rend inapte à se multiplier par la seule méthode alors connue chez les virus. Pour accomplir son cycle de réplication, il infecte un autre virus[8] et détourne la machinerie cellulaire de la cellule-hôte, que le mimivirus a lui-même détournée. Ce nouveau type de virus parasitant d'autres virus a été nommé un virophage en référence au terme bactériophage qui désigne les virus infectant les bactéries. Cette découverte est une première et démontre la richesse et la complexité de ces particules aux frontières du vivant[9].
Description
De forme icosaédrique, il mesure 400 nanomètres de diamètre, contient environ 1 181 404 paires de bases et 1 262 gènes [10]. Ce génome est deux fois plus gros que le plus gros virus jusqu'alors identifié et est plus important que celui des plus petites bactéries[1].
Chose étrange, certains de ces gènes (une trentaine) ne sont pas présents chez les autres virus, mais le sont dans les organismes cellulaires, comme ceux codant des protéines de réparation de l'ADN ou de la traduction de l'ARN en protéines. Ces gènes ne devraient pas servir à mimivirus, car les virus utilisent la machinerie cellulaire de leur hôte[11]. A tel point que certains ont relié mimivirus à l'arbre de la vie aux côtés des trois domaines du vivant que sont les Archées, les Bactéries et les Eucaryotes [1].
Ces affinités avec le vivant ne font pas pour autant de lui un virus vraiment à part comparé aux autres virus, car il partage des dizaines de gènes spécifiques aux virus et neuf qui sont communs à l'ensemble des autres virus[11].
En plus de son ADN, il contient également de l'ARN et partage ainsi cette particularité avec les cytomégalovirus, mettant à mal ce dogme dans la définition des virus[11].
À côté de toutes ces spécificités, le mimivirus tend à confirmer certains aspects de la définition d'un virus donnée par André Lwoff, notamment l'absence de ribosome et de ses protéines et l'incapacité de se diviser [11].
Classification
Ce virus n'est en 2008 pas classé par l'International Committee on Taxonomy of Viruses (ICTV) [12]. Mais cette non-classification n'empêche cependant pas de le classer dans celle de Baltimore, où sa structure nucléique le range dans le groupe I des virus à ADN bicaténaires.
Par sa structure et la conservation de certains gènes spécifiques aux grands virus nucléocytoplasmiques (NCLDV), le mimivirus est classé dans ce groupe, mais il n'a cependant d'affinité particulière avec aucune des cinq familles de ce groupe, ce qui pousse certains virologistes à le classer au sein d'un nouvelle famille, les Mimiviridae [1].
Notes et références
- (fr) Jean-Michel Claverie, « Un virus encore plus géant que les autres » sur erudit.org, M/S : médecine sciences, janvier 2005. Consulté le 12 août 2008
- Pour la Science, décembre 2006 Les virus, inertes ou vivants ?, de Ali Saïb,
- Enter the Virosphere Science News
- Le génome du plus gros virus jamais découvert séquencé le Monde - 11/10/2011
- La Scola B, Audic S, Robert C, Jungang L, de Lamballerie X, Drancourt M, Birtles R, Claverie JM, Raoult D. A giant virus in amoebae. Science. 2003 Mar 28;299(5615):2033.
- (en) The 1.2-megabase genome sequence of Mimivirus., Raoult D, Audic S, Robert C, Abergel C, Renesto P, Ogata H, La Scola B, Suzan M, Claverie JM., dans Science du 20 mai 2005
- (en) Mimivirus in Pneumonia Patients, de Bernard La Scola, Thomas J. Marrie, Jean-Pierre Auffray et Didier Raoult
- Spoutnik infecte une forme particulièrement grosse de mimivirus Acanthamoeba polyphaga désignée sous le nom de mamavirus
- (fr) Le virophage : un virus capable d'infecter d'autres virus, Centre national de la recherche scientifique, 6 août 2008. Mis en ligne le 6 août 2008, consulté le 7 août 2008
- (en) David Berg et Kim Tran, « Mimivirus - Genome » sur Human Virology At Stanford, 28 novembre 2005. Mis en ligne le 28 novembre 2005, consulté le 12 août 2008
- (fr) Didier Raoult, « Mimivirus et l'histoire du vivant », IFR48, 22 mars 2006. Consulté le 12 août 2008
- (en) 00.110.0.01. Mimivirus 00.110. Unassigned - ICTVdB Index of Viruses, International Committee on Taxonomy of Viruses. Consulté le 13 août 2008
Voir aussi
Bibliographie
- Didier Raoult, « Mimivirus : le plus gros des virus », Pour la Science, pp. 54-59, janvier 2006.
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