- 7,5 × 55 mm GP11
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La munition dite GP 11 (pour Gewehr Patronen 1911) est uniquement développée pour les armes helvétiques, on ne retrouve ce type de calibre qu'en Suisse.
Les cartouches ou leurs composants furent produite dans les fabriques de munitions de Thoune, d'Altorf et de Dornach.
La fabrique fédérale de munitions fût construite à Thoune en 1861 et agrandie en 1867 sous la dénomination «Eidgenossisches Feuerwerker-Laboratorium» et transformé en 1874 en «Eidgenôssische Munitions-Fabrik». La fabrique d'Altorf ne sera construite qu'en 1938.Durant la Deuxième Guerre mondiale les difficultés rencontrées dans l'approvisionnement des métaux en Suisse eurent des conséquences sur la fabrication de la GP 11.
La fabrique d'Aldorf, produit de mai 1943 à janvier 1947 des cartouches avec douille en aluminium ou en acier, avec des matériaux bruts ou recyclés en provenance des industries et fonderies d'Altena, Klbcknerstahl et Borsig en Allemagne, Fagersta et Uddeholm en Suède ou Gerlafingen en Suisse. Ses cartouches font l'objet d'un marquage de lettres additionnelles sur le culot.
Introduite, dès 1913 avec le fusil suisse d’infanterie 1911, la production militaire de la GP11 pris fin en 1994, elle reste toutefois produite par plusieurs fabricants au niveau civil.Une version courte dérivée de la GP11 fut également développée pour le fusil d'assaut 1921 par le colonel Adolf Furrer[1] sous la dénomination GP47 (7,5 x 35 mm.) dont l'étui peut être confondu avec la 7,65 x 35 mm.
Les performances mitigées à 300 mètres feront que la GP 47 restera au stade expérimental.Sommaire
Histoire
- La cartouche de 1908
En 1898 la balle française dite "D" (715 m/s) conçu par le Capitaine Desaleux et l'adoption de la balle "S" (875 m/s) par l'Allemagne en 1906, met balistiquement à rude épreuve la 7,5 mm GP90 qui affiche 600 m/s à la bouche du fusil M 1889/96.
La supériorité des munitions étrangères oblige les responsables de l'armée suisse à réagir et charge les techniciens du Département militaire d'effectuer des essais de munitions et de fusils.En juin 1907, la Commission du fusil de 18 personnes empoigne le problème et en 1908 obtient la cartouche désirée. Sa balle de forme très semblable au projectile Français et sa poudre valant celle de la cartouche Allemande, la cartouche Suisse combine les avantages de ses concurrentes. Suite à ses résultats encouragent, le Département militaire budget une somme de CHF 50´000 pour poussuivre les recherches.
Des recherches poussées démontrent que la chambre à cartouche du Fusil Schmidt-Rubin est trop large pour la nouvelle cartouche qui manque de précision à courte distance, il faut donc un nouveau fusil avec un nouveau canon et une nouvelle hausse. La dépense pour la réalisation de ce fusil en de sa munition se monte à CHF 15´710´000.-1 200 fusils 08 et 600 mousquetons 08 seront fabriqué par la Fabrique fédérale d'armes de Berne pour tester cette nouvelle munition. Lors de l'adoption de l'arme de 1911, les fusils furent attribués aux écoles d'armuriers comme arme de manipulation. Lors de l'abandon de cette instruction, les canons semblables au modèle 1911 seront récupérés et les restes de l'arme détruite.
Les mousquetons 08 seront eux vendus à des corps de police cantonale.Plusieurs fusils apparurent après le Fusil Schmidt-Rubin et avant le fusil suisse d’infanterie 1911 seront modifiés pour chambrer la GP11, avec le fusil suisse d’infanterie 1911 et le mousqueton 11, ils formeront le système de 1911.
La cartouche GP 11 continua sa carrière après la Première Guerre mondiale. Il n'y a plus dès lors qu'un seul modèle d'arme personnelle pour la troupe, les qualités balistiques étant toujours très bonnes, bien qu'il n'y ait plus que des armes à canon court.
Les armes fondées sur le système de 1911 ainsi que le mousqueton 31 et les mousquetons à lunettes 31/42, 31/43 et Zfk55 utilisent la même cartouche.
La GP 11 fonctionne également avec des armes collectives (qui n'appartiennent pas au soldat).
Mitrailleuse 7,5 mm modèle 1911 (mitr 11).
Mitrailleuse légère 7,5 mm modèle 1925 (mitr L 25).
Mitrailleuse d’aviation 7,5 mm modèle 1929 (mitr av 29).
Mitrailleuse de chars 7,5 mm modèle 1931 (mitr chars 31)[2].
Mitrailleuse DCA 7,5 mm modèle 1938 (mitr DCA 38).
Mitrailleuse double DCA 7,5 mm modèle 1938 (mitr double DCA 38).
Mitrailleuse 7,5 mm modèle 1943 (mitr 43).
Mitrailleuse 7,5 mm modèle 1951 (mitr 51).Enfin, le dernier modèle d'arme utilisée par l'armée suisse qui exploita la GP 11 fut le Fass 57 (Fusil d'assaut 1957 ou SIG-510 comme dénomination civile). Cette arme proche du concept du fusil mitrailleur fut la première arme d'ordonnance (c'est-à-dire dotant la majorité des soldats) de ce type et ne prit sa retraite de la troupe qu'au début du XXIe siècle.
L'arrivée du Fass 90 avec un calibre 5,56 × 45 mm (ou 5,6 mm Suisse) signifia la fin de la carrière militaire de la GP 11 pour les armes d'ordonnance. Cette dernière équipe encore à l'heure actuelle certaines mitrailleuses, comme la 51 des chars d'assaut Léopard II.Née avant la Grande Guerre de la cartouche de 1908, la GP 11 traversa presque le siècle pour son équipement au sein de l'infanterie. Sa fin est due en partie aux constatations tactiques des conflits datant d'après la Seconde Guerre mondiale. En effet, nous pouvons par exemple observer le choix des membres de l'OTAN de s'équiper de la .223 Remington, moins puissante que la Winchester, ou les forces du Pacte de Varsovie dont certaines abandonnèrent la déjà relativement peu puissante 7,62 × 39 mm pour les armes de calibre 5,45 mm. Ces choix sont justifiés par les nouvelles considérations sur le champ de bataille (comme la volonté de ne plus tuer l'adversaire, mais de le blesser, uniquement dans un intérêt tactique), ainsi qu'un maniement plus aisé.
La GP 11 est encore utilisé sur sol suisse pour le tir sportif. En effet, les propriétés balistiques sont encore très appréciées pour sa précision dans les disciplines à 300 mètres. Sa version en balle traçante est toujours utilisée comme munition d'exercice pour le tir d'exercice préparatoire au Panzerfaust 3, avant de passer à la munition UPAT ou, par le passé, dans un tube réducteur pour le canon antichar 9 cm. (592-5074)
La GP 11 se décline en 40 variantes différentes, tous modèles confondus[3].
La cartouche GP 11 (cylindro-biogivale) est conçue pour le système de 1911 et ne doit pas être tirée dans les armes antérieures comme le Fusil Schmidt-Rubin 1889 qui utilise la cartouche 7,5 mm GP90 (cylindro-hémisphérique) !
Caractéristiques techniques de la cartouche 7,5 mm pour fusil
- Calibre : 7,5 × 55 mm
- Longueur de la cartouche : 77,7 mm.
- Coefficient balistique : 0,514 à V°780 m/s[4]
- Vitesse initiale[5]: 740 m/s pour le fusil mitrailleur 1925
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- 750 m/s pour le Fass 57 et la mitrailleuse 1951
- 760 m/s pour le Mousqueton 11
- 780 m/s pour le Mousqueton 31 et le Zfk55
- 790 m/s pour la Mitrailleuse 1911
- 805 m/s pour le Fusil suisse d’infanterie 1911
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- Poids de la balle : 11,36 grammes (174,8 grain).
- Poids de la cartouche : 26,76 g.
- Poids de la douille : 12,3 g.
- Poids de la poudre : 3,2 g.
- Longueur de l'étui : 55 mm.
- Amorçage : de type Berdan (0,058 g. de charge) au fulminate de mercure non corrosif et sinoxide dès 1956.
- Composition de la balle : balle cylindro-biogivale en plomb-antimoine avec une chemise en tombac ou acier plaquée cupronickel.
- Composition de l'étui : laiton (72% de cuivre et 28% de zinc), soit en aluminium ou en acier[6].
- Matière propulsive : fulmicoton essentiellement composée de nitrocellulose.
- Température de combustion : 2 500 °C
- Pression maximum à l'intérieur du canon : 3200 bar.
- Energie initiale : 3094 à 3661 joules selon l'arme.
- Portée pratique : 1200 m.
- Portée vulnérante : ~4000 m[7].
- Portée maximale : ~5600 m[8].
- Auto-allumage : ~170 °C[9]
Les données de fabrication sont frappées sur le culot autour de l'amorce. Les lettres et chiffres isolés signifient : (Altdorf, Thoune, Dornach)
- Lettre de gauche: provenance du matériel de la douille.
- Lettre de droite: initiale de la fabrique de munitions.
- Chiffre supérieur : mois de fabrication.
- Chiffre inférieur: année de fabrication.
Il existe plusieurs type de cartouche, chacune d'elle correspond à une utilisation spécifique et est classée selon le système de la classification et caractéristiques des munitions dans l'armée suisse- Les cartouches à balle
On distingue trois sortes de cartouches à balle:
- La cartouche pour fusil ord. 11.
- La cartouche à balle perforante.
- La cartouche à balle lumineuse.
Les cartouches porteuses d'un projectile spécial ont le culot peint d'une couleur particulière:
- Cartouche à balle perforante: culot violet.
- Cartouche à balle lumineuse: culot rouge[10].
Toutes ces munitions à balle peuvent être tirées aussi bien avec le mousqueton et le fusil, qu'avec le fusil-mitrailleur et la mitrailleuse.
- La balle perforante
La balle perforante ressemble par sa forme à la balle ordinaire, sa partie cylindrique est cependant un peu plus longue. Un noyau d'acier spécialement durci et entouré de plomb se trouve à l'intérieur du projectile.
La faible épaisseur de plomb entre le noyau d'acier et la chemise ne permettait pas une déformation suffisante de la chemise à la prise des rayures et entraînait une usure prématurée du canon ainsi que des performances mitigées abouties à son retrait en 1947.- La balle lumineuse
Au départ du coup, la matière lumineuse s'enflamme, elle brûle jusqu'à une distance d'environ 800 m. Du fait que la forme du projectile est un peu différente de celle de la balle ordinaire et son poids diminue constamment en raison de la combustion de la matière lumineuse durant le trajet, la trajectoire de la balle lumineuse diffère légèrement de celle de la balle ordinaire. Mais cette différence est si minime qu'il n'est pas nécessaire de la prendre en considération pour les distances de tir inférieures à 1000 m.
- Les cartouches de marquage (à blanc)
La cartouche de marquage est employée pour marquer le feu dans les exercices de combat.
On distingue des cartouches de marquage pour le mousqueton, le Fass 57, le Fm 25 et les mitrailleuses. Il est interdit de tirer avec le mousqueton les munitions dites "cartouches à blanc pour fusil-mitrailleur" (avec projectile en bois de couleur verte) et "cartouches à blanc pour mitrailleuse".- La cartouche de manipulation
La cartouche de manipulation a une forme semblable à celle de la cartouche à balle, elle ne contient ni charge ni amorce. Elle peut donc être manipulée sans danger.
- Répartition des pertes d'énergie[9]
- 45% en énergie cinétique et température des gaz développés.
- 22 % pour l'échauffement du canon.
- 0.15% pour le travail de recul.
- 0,1% pour la rotation.
- 32% pour l'énergie a la bouche.
Pénétration moyenne en cm. de la balle Ord.11 (La pénétration maximum est env. 20% plus élevée) 5 m. 300 m. 600 m. 1200 m. Bois de sapin 60 50 40 35 Sable 30 40 40 30 Terre 60 70 60 50 Neige tassée 120 130 130 110 Tôle d'acier 1 0.5 s/o s/o Bibliographie
- Armée suisse. Mon fusil manuel du fantassin par le Lieut.colonel Mariotti (1933)
- Armée suisse. Motre mitrailleuse par le Lieut.colonel Mariotti (1939)
- Armée suisse. Le fusil mitrailleur (lm. et fmt.) (1956)
- Armée suisse. Le mousqueton (mq.11 mq.31 et mq. lu 31/42, 31/43 et 55), règlement no 53.101f (1958)
- Armée suisse. Instructions techniques fondamentales pour armuriers, règlement no 65.1f (1969)
- Clement Bosson. Armes individuelles du soldat suisse hier et aujourd'hui (1980)
- Die Repetiergewehre der Schweiz (1991)
Notes et références
- Directeur de la Waffenfabrik de 1921 à 1940.
- Char léger AMX 13
- Selon le Die Repetiergewehre der Schweiz p. 197 à 199
- Canon neuf de 600 mm. Source Ruag
- Selon les règlements des armes respectives.
- Fabrique d'Aldorf, de mai 1943 à janvier 1947
- Le projectile traverse: 2 homes à 1000 m. 1 homme à 2000 m.
- Avec le fusil suisse d’infanterie 1911 et une élévation de 37°
- Règl. n°65.1f
- Penture rouge sur le culot et sur la pointe de l'ogive. (3e variante).
Liens externes
Catégories :- Munition
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