სალომე ზურაბიშვილი

სალომე ზურაბიშვილი

Salomé Zourabichvili

Salomé Zourabichvili au Forum Libération de Grenoble le 21 septembre 2008
Salomé Zourabichvili, le 1er juin 2004.

Salomé Zourabichvili (en géorgien : სალომე ზურაბიშვილი) est une femme politique et diplomate ayant la double nationalité française et géorgienne.

Elle est née à Paris le 18 mars 1952 dans une famille d'émigrés géorgiens arrivée en France dans les années 1920. Elle est la petite-fille d'Ivan Zourabichvili, qui fut ministre du dernier gouvernement indépendant de Géorgie, avant l'ère soviétique. Elle est la cousine d'Hélène Carrère d'Encausse[1], née Hélène Zourabichvili.

Elle a suivi les cours d'écoles prestigieuses en France, parmi lesquelles l'Institut d'études politiques de Paris, et commença un programme de master à l'université Columbia à New York au cours de l'année universitaire 1972-1973, suivant notamment des cours de Zbigniew Brzezinski.

Salomé Zourabichvili est mariée à Janri Kashia, journaliste et écrivain géorgien de renom, et opposant de l'ère soviétique, réfugié politique en France en 1982. Elle a deux enfants d'un précédent mariage.

Outre le français et le géorgien, Salomé Zourabichvili parle couramment l'anglais et l'italien et a étudié l'allemand et le russe.

Sommaire

Sa carrière de diplomate française

En 1974, elle abandonne ses études pour rejoindre le ministère français des affaires étrangères, entamant une carrière diplomatique qui la mène notamment à Rome, aux Nations unies, à Bruxelles, à Washington. C'est en 1986 qu'elle se rend pour la première fois en Géorgie lors d'un bref congé, alors qu'elle travaille à l'ambassade de France à Washington.

  • de 2001 à 2003 : Directrice des affaires internationales et stratégiques au sein du Secrétariat général de la Défense Nationale pour le Premier ministre. Elle a également collaboré au bureau des Affaires stratégiques pour l’OTAN.
  • En 2003, elle fut nommée ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France en Géorgie.

Sa carrière en France

Elle a été élue professeur associée à l'Institut d'études politiques de Paris depuis septembre 2006 et enseigne en Master de relations internationales (politique de voisinage de l'UE, les « nouvelles démocraties » entre l'UE et la Russie).

Sa carrière de femme politique géorgienne

Le président de la Géorgie, Mikheil Saakachvili, l’a personnellement choisie le 18 mars 2004 pour le poste de ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Zourab Jvania. C'est la première fois qu'une femme est nommée à ce poste en Géorgie. Elle a reçu la nationalité géorgienne le 20 mars 2004, une loi ad hoc votée par le parlement lui permettant de conserver sa nationalité française. C'est également la première fois que la Géorgie accorde la double nationalité à un étranger.

La situation de Salomé Zourabichvili est un cas assez particulier tant sur le plan de sa situation administrative que sur les plans politiques et stratégiques, compte tenu des fonctions qu'elle a occupées dans l'administration française avant de devenir ministre du gouvernement d'un autre État. Selon le président de la Géorgie, cette nomination s'est faite avec l'accord du président français Jacques Chirac et du ministre des Affaires étrangères français Dominique de Villepin et s'inscrit dans le cadre de la politique de coopération existant entre les deux États.

Suite aux critiques du parlement géorgien et de certains ambassadeurs géorgiens en poste à l’étranger, elle est démise de ses fonctions le 20 octobre 2005 par le Premier ministre Zourab Noghaïdeli. Les critiques font mention de « manque de communication », « manque de coordination[2] ». Cette démission est diversement interprétée. Pour les médias français, il s’agit de mettre au pas la politique étrangère géorgienne et de faire des concessions à la Russie. Ailleurs, on parle de l'incapacité de Zourabichvili, élevée et ayant vécu à l’étranger, de s’adapter aux réalités géorgiennes.

Suite au limogeage de Zourabichvili, et à sa demande, de 5 à 10 000 personnes auraient manifesté à Tbilissi pour lui apporter leur soutien. Zourabichvili place son limogeage comme la victoire d’un « système néocommuniste[3] » et du « dernier bastion néobolchevique » en Géorgie. Zourabichvili met aussi en avant sa lutte contre la corruption pour justifier la « cabale » contre elle. Zourabichvili a dénoncé à mots couverts la Russie comme étant derrière sa mise à pied.

Dans la presse française, on oppose la « Parisienne d'origine géorgienne, brillante et distinguée » à la « provinciale » Tbilissi. Zourabichvili y est montrée comme le chevalier blanc venue de France pour lutter contre la corruption des Caucasiens.

Suite à son limogeage, Zourabichvili a annoncé son intention de s’engager en politique et surtout de rester en Géorgie. Elle a pris soin de ne pas écorner le président Saakachvili.

Le remplaçant de Zourabichvili est Guéla Bejouachvili, présenté par certaines sources comme « proche de Moscou » (Le Monde) et par d’autres comme « pro-occidental » (Le Figaro).

Aujourd'hui Salomé Zourabichvili est le chef du parti politique « La Voie de la Géorgie » (sakartvelos gza) et dirige l'association de loi de 1901 « Initiative européenne pour la Géorgie ». Ce parti enregistré comme parti électoral le 21 août 2006 a participé aux élections municipales du 5 octobre 2006 (à Tbilissi le parti a obtenu 3 % des suffrages). Le parti « La Voie de la Géorgie » est entré dans la coalition unie de l'opposition en octobre 2007 et a participé aux élections présidentielle (5 janvier 2008) et législatives (21 avril 2008). Lors des élections présidentielles, Salomé Zourabichvili figurait dans le ticket du candidat de l'opposition Levan Gachechiladzé comme candidat au poste de premier ministre. Ce tandem a obtenu plus de 25 % des voix dans des élections hautement contestées.

Salomé Zourabichvili ne pouvait présenter sa candidature aux élections parlementaires en raison de la loi géorgienne qui établit une durée minimale de résidence de dix ans. Elle a soutenu la campagne de l'opposition unifiée.

Dans son livre « La tragédie géorgienne » elle décrit le régime du président Saakashvili comme une « parodie de démocratie », elle rappelle que Saakachvili est issu de l'ancien régime (étudiant à école du KGB, dauphin de Chevernadzé) et juge qu'il utilise des techniques staliniennes[1].

Autres activités en Géorgie

Elle a fait une série de cours publics sur la diplomatie et les relations internationales de la Géorgie à l'Université d'État Ilia Tchavtchavadzé de Tbilissi au printemps 2007.

Autres activités en France

Salomé Zourabichvili est marraine du projet Jeune République

Œuvres

  • La Géorgie, ouvrage collectif, collection « Que sais-je ? »
  • Une femme pour deux pays, Grasset, Paris 2006, (ISBN 2-246-69561-9)
  • « Fermer Yalta » dans Cahiers de Chaillot, n° 102, Paris, mai 2007 (Institut de Sécurités de l'UE)
  • L'Europe, quelles frontières mars 2007, Penser l'Europe, publication de Cultures France
  • Les cicatrices des nations, Bourin Éditeur, juin 2008, (ISBN 978-2-84941-075-2)
  • La tragédie géorgienne 2003-2008 : de la Révolution des roses à la guerre, Grasset, Paris 2009, (ISBN 978-2246753919)

Documentaires filmés à son sujet

  • Envoyé spécial (mai 2004)
  • Perpetuum mobile (Géorgie 2006)
  • La Malle (Géorgie 2007), présenté en compétition au festival de Cannes (section documentaire).

Décorations

Notes et références

Zourabichvili : "Cette tension entre les deux pays est plus créée que réelle" http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-08-07/russie-georgie-interview-zourabichvili- cette-tension-entre-les-deux-pays-est-plus-creee/924/0/367506

Liens externes

http://thewayofgeorgia.blogspot.com

www.thewayofgeorgia.org

Voir aussi

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