Îslais

Îslais

L'Île-d'Yeu

46° 43′ 30″ N 2° 20′ 50″ W / 46.725, -2.34722222222

L'Île-d'Yeu

Vue satellite de l'Ile d'Yeu
Vue satellite de l'Ile d'Yeu

Administration
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Vendée
Arrondissement Sables-d'Olonne
Canton Île-d'Yeu (chef-lieu)
Code Insee abr. 85113
Code postal 85350
Maire
Mandat en cours
Bruno Noury
2008-2014
Intercommunalité sans
Démographie
Population 4 880 hab. (2006[1])
Densité 209 hab./km²
Gentilé Ogien, Ogienne
Islais, Islaise
Géographie
Coordonnées 46° 43′ 30″ Nord
       2° 20′ 50″ Ouest
/ 46.725, -2.34722222222
Altitudes mini. 0 m — maxi. 32 m
Superficie 23,32 km²

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Voir la carte administrative

L'Île-d'Yeu est une commune française, située dans le département de la Vendée et la région Pays de la Loire.

La commune se situe sur l'île du même nom : l'île d'Yeu (contrairement au nom de l'île elle-même, le « L' » et le « - » font partie intégrante du nom de la commune). L'île constitue également le canton de l'Île-d'Yeu. Ses habitants sont les Îslais (et non Îliens) ou les Ogiens[2].

Les principales localités de la commune sont : Port-Joinville (anciennement Port-Breton), Saint-Sauveur et La Meule.

Sommaire

Généralités

L'île d'Yeu, jadis Augia et Insula Oya qui traduit le terme germanique latinisé Augia de *aujō « île » en germanique, ou parfois dans l'histoire par étymologie populaire ou facétieuse Île Dieu, est l'île française de la côte Atlantique[3] la plus éloignée du continent.

Elle vit principalement du tourisme et de la pêche. Bien que celle-ci ait particulièrement souffert de l'interdiction totale des filets maillants dérivants, les pêcheurs tentent de se reconvertir dans de nouvelles techniques ciblant toujours les espèces « nobles » comme le thon germon et, depuis 2002, le thon rouge avec des nouvelles unités de thonier senneurs. Les principaux bateaux de pêche de l'île sont des petits bateaux côtiers, naviguant pendant la journée, les plus gros navires, une vingtaine de bateaux en 2005, sont principalement armés au filet pour le merlu, la sole ou la lotte. On peut aussi apercevoir quelques palangriers. Il est à signaler également que l'ile se distingue également comme étant le dernier lieu en Europe où existe une pêcherie spécifique aux requins taupes, (lamna nasus) (commercialisation sous le nom de « veau de mer » ou « veau marin » sur l'étal, en poissonnerie). En 2008, cette pêche arme encore cinq bateaux.

Toute la partie sud de l'île, la Côte Sauvage de l'Île d'Yeu est interdite de construction ; elle comporte en particulier un château fort dit « le Vieux-château », datant sans doute du XIIe siècle, monté sur un éperon rocheux détaché de la falaise. Il aurait inspiré à Hergé le château de Ben More, dans L'Île Noire. L'île comporte de nombreux menhirs, dolmens et pierres à cupules (notamment la Roche aux Fras située dans le village de La Meule) ou bien la roche à sel de la plage des sapins.

Elle possède également sa radio locale, Neptune FM, créée depuis 1983 et qui diffuse sur le 91.9[4].

Histoire

La naissance de l’île

L'île d'Yeu est apparue il y a environ 360 millions d'années, vers la fin de l'ère primaire, suite à des événements géologiques.

De la fin du secondaire (65 millions d'années) jusqu'au quaternaire (1,9 million d'années), elle a subi plusieurs processus d'insularisation alternés par un rattachement au continent (pont d'Yeu). La variation du niveau des océans à cette époque est la cause principale de ce phénomène.

Tantôt île tantôt presqu'île suivant le niveau des océans, l'Île d'Yeu a connu son insularisation continue et ultime autour de 5000 avant notre ère. Aujourd'hui longue d'environ 10 km sur une largeur moyenne de 4 km, sa superficie avoisine les 23 km2.

L'île était rattachée par une langue de terre jusqu'à il y a environ 7000 ans, il en reste la trace sous le nom du célèbre Pont d'Yeu, qui désigne aujourd'hui un haut fond rocheux reliant l'île au continent[5]. Elle a été occupée dès le néolithique, et en porte le souvenir par ses dolmens et ses pierres levées. Elle était alors recouverte de forêts de chênes.

Préhistoire

L'île a une exceptionnelle densité de traces (gravures) et monuments mégalithiques (dolmen, menhir, ...) témoignant de la présence humaine au néolithique en Vendée (-5300 à -3000 ans avant J.C.). C'est en effet à la fin de l'ère glaciaire qu'apparaissent les premiers habitants de l'île, profitant du bas niveau des eaux pour y accéder.

À la pointe du Châtelet se trouvent les traces d'une longue butte de terre, vestiges d'un ancien rempart.

L'île d'Yeu fut sans doute plus un lieu de culte qu'un habitat, pour une partie de la préhistoire.

Époque romaine

Peu d'éléments de l'époque romaine : les médailles des empereurs Trajan et Adrien (Ier et IIe siècle) trouvés sur le littoral sud donnent à penser que la configuration côtière a pu servir à la relâche de flottes méditerranéennes.

Le Moyen Âge

Les chroniques monastiques nous disent qu'au VIe siècle, saint Martin de Vertou vint évangéliser l'île et édifier la première église de Saint-Sauveur et que les moines de Saint-Colomban venus de l'abbaye irlandaise de Bangor auraient fondé le premier monastère dédié à saint Hilaire. La fondation fut ruinée au IXe siècle par les Normands.

L’île est incendiée et pillée par les Normands en 846[6].

Xe ‑ XVIIIe siècles

Des moines de Marmoutier (près de Tours) et de Saint-Cyprien de Poitiers édifient un nouveau monastère dit de Saint-Étienne sur les hauts de Ker-Châlon et contribuent à la construction de l'église paroissiale de Saint-Sauveur.

L'Île d'Yeu, seigneurie puis marquisat au XVIIe, appartient successivement à de grandes familles qui déploient, selon les époques, un système de défense destiné à protéger la population des nombreuses incursions étrangères (espagnoles, hollandaises, anglaises).

C'est au XIe siècle qu'un château est construit, mais en bois. Il faut attendre le XIVe siècle (1356) pour voir l'apparition du château de pierre bâti sur un rocher séparé de la falaise Sud par un large fossé et qui subsiste encore de nos jours.

De multiples invasions (en majorité anglaises) eurent lieu entre le XVe et le XVIIe siècle. On retient de cette période le siège du château en 1550 par les Espagnols. Louis XIV ruine finalement le château pour qu'il ne tombe pas entre les mains de l'ennemi.

Cette île bénéficiait dès le XIVe siècle des franchises insulaires, propice au développement de la contrebande. Louis XVI (1754-1793) rachète, en 1785, la seigneurie insulaire.

Au XVIIe siècle, comme sur l'île de Bouin, les îlais font pousser leur propres plants de tabac. Le commerce clandestin devint si florissant qu'ils durent se lancer dans l'importation massive. Des sociétés de « faux tabatiers » se structurent, impliquant toutes les couches de la société îlienne pour réguler le trafic. Les bateaux, par flottilles s'en vont vers le Nord pour ramener du « bon » tabac stocké alors dans des entrepôts.

Lors de la guerre de Vendée pendant la Révolution française, les insurgés conduits par Charette attendirent en vain le secours des Britanniques, qui avaient installé leur base à l'Île d'Yeu. À la fin de l'an 1795, le comte d'Artois (futur Charles X), représentant les royalistes alliés aux Anglais, veut débarquer en France pour aider Charette, mais les six mille soldats anglais restèrent cantonnés sur l'île d'Yeu où ils avaient débarqué, puis firent demi-tour. Les républicains écrasèrent la chouannerie.

Dès la fin du XVIIIe siècle, les islais développent la pêche hauturière au thon germon, et feront de Port-Joinville le premier port thonier de la côte atlantique.

XIXe et XXe siècles

La citadelle ou fort de Pierre-Levée, pouvant héberger une garnison de 400 hommes, fut bâtie, sous le second empire, à la place de deux moulins du XIXe siècle, eux-mêmes construits sur un site mégalithique où se trouvait un menhir de plus de sept mètres de haut.

Le gouverneur militaire durant la première guerre mondiale fut Joseph Ecomard, de Sainte Pazanne. En hommage à lui, le dernier gouverneur militaire de l'île fut Charles-Henri Ecomard au début des années 1980.

Cette citadelle dominant Port-Joinville, prévue pour servir de défense littorale accueillit à plusieurs reprises des prisonniers d'État dont le plus célèbre fut le maréchal Philippe Pétain, chef du gouvernement de Vichy lors de la Seconde Guerre mondiale, décédé et enterré à l'Île d'Yeu.

Devise

In altum lumen et perfugium (Lumière et refuge en haute mer)

Codes

L'île d'Yeu a pour codes :

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 2008 Maurice Coustillère
mars 2008 Bruno Noury [7]
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[8])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
4 739 4 786 4 766 4 880 4 941 4 788 4 880
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Monuments et lieux de l’île d’Yeu

Carte de l’île d’Yeu
  • Port-Joinville : Son nom originel est Port-Breton (nom officiel jusqu'au milieu du XIXe siècle). C'est la principale localité de l'île, avec son port de pêche et la gare maritime. C'est ici que l'on débarque quand on vient en bateau. On y trouve la mairie, l'office de tourisme, et de nombreux restaurants, cafés, banques et boutiques.
  • La citadelle, ou fort de Pierre-Levée : c'est un fort de plan carré, avec en son centre une vaste cour. La construction a duré 8 ans. La citadelle a été déclassée en 1889, et a servi a plusieurs reprises de prison (le prisonnier le plus célèbre est le Maréchal Pétain, qui a séjourné dans le fort de novembre 1945 jusqu'à sa mort le 23 juillet 1951). Aujourd'hui, la citadelle sert de lieu de loisirs aux associations de l'île et y abrite notamment la radio locale Neptune FM et un chapiteau servant momentanément de salle des fêtes, en attendant la réfection de la salle des Cytises.
  • Le Vieux-Château : c'est un château-fort datant vraisemblablement du XIIe siècle. Il est construit sur un éperon rocheux de la côte sud de l'île.
  • La pointe et le phare de la Pointe des Corbeaux : la pointe des Corbeaux est située à l'extrémité est de l'île. Le vent y est toujours très fort. On y trouve un phare, construit en 1860, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale puis reconstruit.
  • Le port de La Meule : c'est un petit port de pêche, situé dans une crique au sud de l'île, dominé par la chapelle Notre-Dame de la Bonne Nouvelle, toute blanche. C'est l'un des lieux les plus visités de l'île. Plus haut se trouve le village de La Meule. Ce port servait aussi de base pour les contrebandiers : son accès en forme de L est invisible depuis la mer.
  • La pointe du But : elle est située à l'ouest de l'île. On y trouve une corne de brume (reliée au Grand-Phare) qui, avec la tourelle-balise située sur l'écueil des Chiens Perrins, assure la sécurité des navires dans cette zone dangereuse.
  • Les dolmens des Petits Fradets (ou de la Gournaise) et de la Planche à Puare : ce sont deux jolies tombes mégalithiques datant probablement du IVe millénaire. Celle des Petits Fradets n'a conservé qu'une partie de sa structure, alors que celle de la Planche à Puare est intacte (elle fait partie des tombes transeptées de Pornic).
  • Le Phare de l'Île d'Yeu ou grand phare : il est situé à Petite-Foule, sur un des points les plus hauts de l'île. Sa tour est carrée, blanche et haute de 29 mètres. Son feu porte à 29 milles marins. C'est l'un des principaux phares d'atterrissage de la côte Atlantique. À l'origine, il mesurait 22 mètres et avait été construit par l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées Plantier en 1830. Il fut ensuite détruit en août 1944, avant d'être reconstruit tel qu'on le connaît aujourd'hui en 1950 par l'architecte Maurice Durant et l'ingénieur Conte.

Jumelages

Personnalités liées à la commune

Les peintres de l’île d'Yeu

L'île d'Yeu a inspiré de nombreux artistes et en particulier Jean Rigaud, 1912-1999, peintre officiel de la Marine, Monique Corsi et Jacques Brachet, qui avaient une maison sur l'île, et leur collègue et ami Maurice Boitel. Le peintre et maître verrier Guy Breniaux lui a également consacré une partie de son œuvre à l'occasion de ses multiples et réguliers voyages sur l'île. Attirée par la lumière de l'île, la peintre Denise Esteban, avec son mari le poète Claude Esteban, eut longtemps une maison dans l'île, mais elle y eut un accident fatal en 1986. En lien avec cet événement, le thème de l'île revient souvent dans l'œuvre poétique de Claude Esteban.

L'île d'Yeu, vue de Saint-Jean-de-Monts.

Bibliographie

  • L'Île d'Yeu, Maurice Esseul
  • Histoire de l’île d’Yeu, Maurice Esseul mai 2006
  • Oya-Insula ou l'Enfant à la Conque par Marc-Adolphe Guégan
  • L'Île d'Yeu Vendée hardie, lumineuse et rude , texte de Jean-François Henry et photographies de Jeanlin Henry 2005
  • Île d'Yeu, mémoire d'Islais, par Gertrude Dordor, photographies de Bruno Mazodier aux Editions Gisserot.
  • Instants d'Yeu, textes et photographies de Claude Burneau

Notes et sources

  1. populations légales 2006 sur le site de l’INSEE
  2. Gentilé sur le site habitants.fr Consulté le 17/07/2008.
  3. Ces îles de l'Atlantique sont aussi appelées îles du Ponant.
  4. www.neptunefm.com
  5. Pays du Pont d'Yeu
  6. Prosper Boissonnade. Histoire de Poitou, Pyrémonde/Princinègue, 2005. ISBN 2-84618-205-1, p 49
  7. Site officiel de la préfecture de la Vendée - liste des maires(doc pdf)
  8. L'Île-d'Yeu sur le site de l'Insee

Galerie

Voir aussi

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