- Émetteur d'Allouis
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L'émetteur d'Allouis est un émetteur de radiodiffusion situé dans la commune d'Allouis, dans le département du Cher, en France, qui diffuse les programmes de France Inter en grandes ondes. Il est composé de deux pylônes de 350 mètres de haut constituant les plus hautes structures existant actuellement dans le pays depuis le démantèlement de l'émetteur Oméga de Chabrier, à la Réunion. L'indication du village d'Allouis pendant plusieurs décennies sur les postes de radio a fait la réputation de cette localité dans l'Europe entière. Le Centre d'Allouis est géré par la société Télédiffusion de France TDF, première société européenne de télédiffusion. En outre en cas de catastrophe, il est l'émetteur officiel pour obtenir des informations sur 162 kHz.
Sommaire
Histoire
L'émetteur d'Allouis est entré en service en 1939 en tant qu'émetteur central des grandes ondes en France. Il était alors composé d'une antenne de quatre mâts et d'un émetteur de 500 kW. Il fut détruit le 17 août 1944 par les forces allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale.
L'émetteur fut reconstruit, notamment par la société Joseph Paris de Nantes pour le pylône[1], et mis en service le 19 octobre 1952, avec un nouvel émetteur d'une puissance de 250 kW et une antenne d'une hauteur de 308 m. En 1957, la puissance d'émission fut portée à 600 kW, en 1974 à 1 000 kW et en 1981 à 2 000 kW (réduite à 1 000 kW la nuit). En 1974, un deuxième mât de 350 m fut construit et le premier pylône existant fut rehaussé à 350 m[2].
Dans les années 1970, il fut un temps envisagé d'installer un centre émetteur secondaire à Lury-sur-Arnon, pour assurer la diffusion nocturne de France Inter, ce qui aurait permis à Allouis d'assurer une maintenance plus tranquille. Ce projet très coûteux a été abandonné.
Entre 1939 et 1997, le Centre d'émission d'Allouis était aussi utilisé pour la diffusion radiophonique en ondes courtes. Les antennes ont été détruites après la réalisation du programme ALLISS (en) à Saint-Aoustrille près d'Issoudun. Au plus fort de cette activité, le centre ondes courtes disposait de 4 émetteurs de 100 kW et d'un émetteur de 4 kW. La zone d'émission s'étendait essentiellement sur l'Europe occidentale et orientale, ainsi que l'Afrique du Nord.
Depuis 1977, l'émetteur d'Allouis est aussi utilisé pour la transmission des signaux horaires à partir d'une horloge atomique installée dans le bâtiment principal.
Le contrat de diffusion établi entre TDF et Radio France est signé pour aller jusqu'en 2018. Le centre émetteur pourrait s'éteindre à cette date, après l'installation en France de la diffusion numérique T-DMB (remplaçant de la FM). Seule une diffusion DRM pourrait sauver le centre émetteur TDF d'Allouis. Toutefois la numérisation de l'émetteur ne semble pas aussi simple qu'envisagé et l'émetteur d'Allouis ne se prête guère à cette évolution : les solutions de radio numérique T-DMB ont une couverture régionale, et la transformation en DRM est très lourde à mettre en œuvre. Finalement, la couverture nationale de l'émetteur, et sa contribution à la sécurité du territoire sont les meilleurs garants de sa pérennité.
L'amplification de puissance était assurée jusqu'au début des années 2000 grâce à des klystrons c'est-à-dire des grosses triodes à vapeur d'argent et de mercure. La maintenance étant assez lourde, nécessitant l'arrêt de l'émetteur pour remplacement de ces composants pendant quelques heures (généralement dans la nuit du jeudi 2 h du matin jusqu'à 5 h du matin) et au rendement faible ces dispositifs ont été remplacés en 2002 par des transistors IGBT donnant un rendement bien plus élevé et une bien meilleure linéarité. La maintenance est réduite, et la puissance de l'émetteur pourrait alors en théorie, avec la même alimentation électrique, dépasser celle de l'émetteur de Taldom de 2500 kW (soit 2,5 MW) -le plus puissant émetteur Grandes Ondes du monde- et atteidre 3000 kW (soit 3 mégawatts).
Technique
Allouis émet en permanence en ondes longues (grandes ondes) sur 1852 mètres (162 kHz) avec une puissance de 2 000 kW (réduite à 1 000 kW la nuit) (de 17h00 à 05h00 en horaire d'hiver, de 19h00 à 04h00 en horaire d'été), sauf lors des coupures de maintenance de 0h05 à 03h58 tous les mardis[3]. La radiodiffusion est transmise en modulation d'amplitude (AM). Les signaux horaires sont émis en modulation de phase. Leur format de transmission est similaire à celui du DCF77. Le signal provient de Paris par ligne téléphonique spéciale. Une ligne de secours vient également d'Issoudun où le signal de France Inter arrive par le réseau national des faisceaux hertziens de TDF.
Allouis a une vocation scientifique et légale. Les signaux horaires permettent d'accéder à l'heure légale française et de synchroniser des horloges. Des modules de réception sont commercialisés dans ce but. Elle prend une seconde d'erreur en un million d'années.
Perturbations
Il y a quelques années, lorsque les avions de chasse, de type Jaguar, passaient à proximité de cette antenne, cela provoquait des perturbations au niveau des commandes de vol, puis le constructeur de l'avion a renforcé le blindage des câbles de l'avion, pour faire disparaître le phénomène[réf. nécessaire].
Dans la région et notamment sur les communes de Mehun-sur-Yèvre et de Foëcy il fut pendant très longtemps très difficile d'établir des liaisons téléphoniques fixes: dans quasiment tous les foyers les abonnés entendaient leur(s) correspondant(s) et France-Inter simultanément. Pour remédier à ce problème, les ingénieurs TDF ont dû mettre au point et utiliser la numérisation des signaux téléphoniques. Actuellement plus aucune perturbation téléphonique de grande amplitude ne semble gêner les lignes téléphoniques fixes.
Avant la mise en service du deuxième pylône et le réhaussement du premier (en 1973/74), il était fréquent dans la région proche d'Allouis, de ne pouvoir capter que France Inter sur toute l'étendue des grandes ondes ou ondes longues.
Notes et références
- Historique Allouis » sur Emetteurs de radiodiffusion et Télévision. Thierry Vignaud, «
- La station française d'Allouis » sur Raconte-moi la radio. Pierre Dessapt, «
- World Radio TV Handbook 2009.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (fr) Histoire de l'émetteur d'Allouis
- (fr) Tours émettrices de France-Inter (structurae.de)
- (de) Langwellensender in Norwegen, Frankreich, Schweden, Großbritannien, Polen, Dänemark, Finnland (contient un passage sur l'émetteur d'Allouis)
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