- Éloi Machoro
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Éloi Machoro, né dans la tribu de Nakéty située entre les villages de Canala et Thio (Nouvelle-Calédonie) en 1945 et mort le 12 janvier 1985 près de Canala, est un homme politique indépendantiste kanak du FLNKS en Nouvelle-Calédonie.
Sommaire
Biographie
1974-1983
Formé au séminaire de Païta, il devient instituteur en 1974. Engagé au sein de l'Union calédonienne qui prend position officiellement pour l'indépendance au congrès de Bourail en 1977 sous la conduite de Jean-Marie Tjibaou, il est élu à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie sous les couleurs de ce parti cette même année. Il monte bientôt les échelons, devenant en 1981 secrétaire général de l'UC en 1981 suite à l'assassinat de Pierre Declercq à son domicile le 19 septembre 1981. Nationaliste kanak, il souhaitait qu'en Nouvelle-Calédonie « rien ne soit plus comme avant », et incarne alors au sein de ce mouvement la ligne la plus radicale, partisan de l'Indépendance kanak socialiste (IKS) prônée par Jean-Marie Tjibaou, et de sa mise en place par les armes si nécessaires. Il se rend alors à deux reprises en Libye avec d'autres militants indépendantistes.
1984-1985
Le 18 novembre 1984, suite à la formation du FLNKS en remplacement du Front indépendantiste et à l'appel au boycott des institutions et des élections par Jean-Marie Tjibaou, il fracasse une urne d'un coup de hache et dénonce ainsi le système électoral qui selon lui avantagerait les anti-indépendantistes. Le 1er décembre 1984, Jean-Marie Tjibaou forme un gouvernement provisoire de la République socialiste de Kanaky, et Éloi Machoro en devient le ministre de la Sécurité et donc le véritable chef de guerre des indépendantistes.
Il désarme ensuite les gendarmes de Thio et prend le contrôle du village. Les habitants de Thio rapportèrent des humiliations subies pendant le siège : des pressions psychologiques, maltraitance physiques ainsi que des viols[1]. Elles furent révélées sous l'anonymat des victimes mais restent encore à prouver juridiquement. Beaucoup de personnes craignaient des exactions violentes s’ils se prononçaient contre les indépendantistes. Les immigrants d'origine wallisienne et tahitienne ainsi que les mélanésiens non-indépendantistes étaient particulièrement vulnérables. Le seul décès mentionné est celui du boucher de Thio, qui se noya en tentant de s'échapper par la rivière. Après la fin du siège, le 12 décembre 1984, une vague de réfugiés fut évacuée vers Nouméa[2].
Le 11 janvier 1985, Yves Tual, fils d'un éleveur européen, est tué par des Mélanésiens. Cet évènement déclenche à Nouméa une émeute nocturne. Le lendemain, le 12 janvier, la gendarmerie déclenche une opération pour libérer la maison d'un Européen occupé par des militants indépendantistes emmenés par Éloi Machoro près de Canala. Les occupants s'enfuient, et se réfugient dans une autre demeure, de laquelle la gendarmerie finira par donner l'assaut après plusieurs sommations. Éloi Machoro et un autre Kanak Marcel Nonnaro sont tués pendant l'assaut. La gendarmerie laisse Machoro agoniser durant de longues heures sans lui porter secours, alors qu'il a été abattu à distance par un tireur d'élite. Daniel Cerdan, ancien membre du GIGN, apporte son témoignage sur la « neutralisation » d’Eloi Machoro[3].
Postérité
Pour la population caldoche, plus spécifiquement pour les anti-indépendantistes, il est perçu comme une personnalité controversée, son nom est associé à la violence d'une guerre civile qui sévissait alors sur le Territoire.
Notes et références
- lesevenements.org
- Robert de Preixon, Thio la honte, Nouméa : Imprimeries Réunies de Nouméa, 1985
- Daniel Cerdan, Dans les coulisses du GIGN, Calmann-Lévy, 172 p.
Catégories :- Naissance en 1945
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- Décès en 1985
- Personnalité politique calédonienne
- Union calédonienne
- Leader indépendantiste
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