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Église unitarienne de Transylvanie
La Transylvanie est actuellement en Roumanie après avoir été longtemps gouvernée par des princes hongrois, notamment au XVIe-XVIIe siècles. L'église unitarienne résulte de l'activité de théologiens issus de la Réforme radicale.
Sommaire
Situation géopolitique
Vers 1555, le jeune prince de Transylvanie, Jean Sigismond de Transylvanie, règne sur une territoire où une longue tradition d'accueil a réuni les descendants de réfugiés albigeois, vaudois, hussites, anabaptistes, à côté des catholiques et des luthériens. Ces derniers, d'ailleurs, étaient en passe de dominer, si bien que la reine Isabelle, fille de Bona Sforza en Pologne, crut bon d'obtenir de la diète, en 1557, un édit de tolérance reconnaissant des droits égaux aux catholiques et aux luthériens. Il faut préciser qu’a l’époque, les orthodoxes roumains, la population majoritaire en Transylvanie, ont été déclares nation toléré. L'Église luthérienne de Transylvanie prend alors pour chef Ferencz David, un ancien prêtre catholique converti, le plus brillant orateur de son temps, et déjà pasteur des luthériens dans la capitale, Cluj (hongrois:Kolozsvár)
Entre pasteurs luthériens, des débats eurent lieu à propos de la Sainte Cène, certains préférant la conception calvinienne. Ferencz David défendit d'abord les opinions de Luther, mais, pour finir, se laissa convaincre par l'opposition. La formation d'un parti calviniste menaçant l'unité de l'Église luthérienne, il fallut bien constater le schisme. En 1564, la Diète dut reconnaître l'existence d'une Église calviniste, dont David fut nommé l'évêque.
De schisme en schisme
En 1563 déjà, le médecin anti-trinitaire Georges Biandrata était entré à la cour de Cluj (hongrois:Kolozsvár). Avec précaution, il sonda les possibilités d'évolution du prestigieux Ferencz David, lui présentant dans le privé ses vues anti-trinitaires. David, en effet, se révéla ouvert à une nouvelle étape de la Réforme et prit sur lui, en 1566, de déclarer sans crainte son acceptation des thèses de Michel Servet, puis de faire publier l'année suivante un recueil de textes anti-trinitaires. Lors des débats publics, sous l'œil réjoui du prince Jean Sigismond, David renversait avec brio les arguments des orthodoxes et faisait de nouveaux adeptes au parti anti-trinitaire. Finalement, en 1568, le Prince, tout en confirmant les précédents édits de tolérance, « accorde à ses sujets le droit d'adhérer à la confession de leur choix ».
Une Église unitarienne fut alors créée, dont le prince lui-même devint membre (cas unique dans l'histoire). À sa tête, évidemment, figurait l'apôtre de la « Réforme continue », l'évêque David. Il ne resta à la Diète de 1571 que le soin de légaliser l'existence de quatre Églises chrétiennes : catholique, luthérienne, calviniste, unitarienne.
Comparée à la Petite Église des Frères Polonais, l'Église unitarienne de Transylvanie était très semblable, mais non identique, car moins influencée par l'anabaptisme. En effet, les unitariens ne s'interdirent pas l'accès aux emplois supérieurs de l'État, ni le port d'arme, ni le droit à la guerre défensive. Ainsi, sous le règne d'un prince lui-même unitarien, et aussi sous son successeur immédiat, l'Église unitarienne put prospérer, et même essaimer en Hongrie voisine.
Arrêt des innovations
L'historien s'étonne de constater qu'une réforme aboutit presque toujours à la création d'une tradition hostile à de futures réformes. Ce fut le cas en Transylvanie où Biandrata, devenu conseiller du Prince, obtint l'interdiction légale de toute innovation. Son but était sans doute d'empêcher toute dissidence parmi les unitariens, comme cela s'était produit en Lituanie, où des Frères en avaient engendré une, la secte des « non adorants ». C'étaient des gens qui refusaient d'adorer le Christ glorifié. L'opinion de ces non adorants atteignit l'évêque David, qui les adopta. Un terrible conflit s'ensuivit entre lui et Biandrata en 1578. Fausto Socin, appelé à l'aide par Biandrata, s'entretint tout l'hiver avec David, chez qui il logeait, mais ne le convainquit pas d'erreur. Aussi, en 1579, alors que Socin était déjà en Pologne, David fut-il condamné et mis en prison. C'est en prison qu'il mourut suite aux privations endurées dans la prison de Deva. Il avait écrit sur le mur de celle-ci « Aucune force ne peut arrêter ce qui est bien ! ». David était un pur judéo-chrétien. Durant son procès il avait déclaré que les preuves de la divinité de Jésus étaient des falsifications du sens donné par le contexte historique.
Situation contemporaine
L'église unitarienne de Transylvanie a repris sa croissance depuis la chute du Mur de Berlin.
Cet article intègre des matériaux copyleft issus de Correspondance Unitarienne, oct-2002
Bibliographie
- Calvinism on the Frontier 1600-1660: International Calvinism and the Reformed Church in Hungary and Transylvania (Oxford Historical Monographs), Graeme Murdock, ISBN 0198208596
- The Sabbatarians in Transylvania (Siebenbürgen) : their history, literature and doctrines : with special consideration of the life and the writings of the chancellor of the principality, Simon Péchi : a contribution to the religion and cultural history of the past three centuries, Samuel Kohn 1841-1920, ISBN 0966747909
Articles connexes
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