- Balmino
-
Jean Balmino
Jean Balmino, (Lyon, 1894, 1944), est un résistant français. Ingénieur diplômé de l'école de l'École nationale supérieure d'arts et métiers employé chez Citroën, il fut résistant durant la Seconde guerre mondiale, chef de réseau de l'O.R.A. dans le département de l'Eure. Il a été arrêté le 24 août 1944 et porté disparu depuis, on n'a jamais retrouvé son corps...
Sommaire
Biographie
Jean Balmino est né à Lyon en 1894, il y fait ses études, puis décide de s'inscrire au Conservatoire des Arts et Métiers à Paris, Gaston Doumergue venait juste de promulguer la loi créant le diplôme d'ingénieur pour cette école (22 octobre 1907).
Après avoir obtenu son diplôme, il est engagé chez Citroën dans l'usine de Levallois, où il travaillera sous la direction d'André Lefèbvre à la conception du projet « TPV ou Type A », future 2CV.
Il se marie et a deux enfants, avant la guerre, la famille vivait dans un appartement dans le centre de Colombes (aujourd'hui 31 bd Valmy), situé à quelques km de son lieu de travail.
Engagement Politique
Jean était aussi engagé politiquement, ayant reçu la Croix de Guerre 1914-1918, il adhère naturellement au mouvement créé par Maurice d'Hartoy en 1927, l'Association des combattants de l'avant et des blessés de guerre cités pour action d'éclat, dite « Croix-de-Feu », puis présidée en 1929 par le colonel François de La Rocque.
Les Croix-de-Feu était un mouvement nationaliste modéré ayant des idées plutôt de Centre-gauche à l'instar du Parti radical par leur programme de réformes tant institutionnelles que sociales, faussement accusés de fascisme, François de La Rocque tient à se démarquer de l'Action Française de Charles Maurras, refusant l'antisémitisme et les actions extrêmes de certains mouvements. Quelques personnages célèbres ont adhérés à ce mouvement (quelques fois au travers des Volontaires Nationaux), tels Jean Borotra, François Coty, Maurice Genevoix, André Maurois, Jean Mermoz[1], François Mitterrand[2], Henry de Monfreid, etc... La dissolution du mouvement a été décidée en 1936 par le gouvernement du Front Populaire.
Résistance
La défaite
Le 16 juin 1940, La Rocque, lance le premier appel à la Résistance. Quand survient l'armistice, La Rocque rappelle que cette situation dramatique ne suspend nullement les hostilités et dénonce la collaboration avec l'Allemagne, pas de collaboration sous l'occupation.
Dès 1940, Jean Balmino décide donc de quitter l'entreprise Citroën pour échapper à la collaboration allemande, il choisit de s'installer dans sa maison de campagne de Rosay-sur-Lieure dans l'Eure, il y établit un réseau de résistance pour contrer l'ennemi sous la direction de Roger Thuret.
C'est cette même année que son fils Maurice, âgé de 18 ans, décide de rejoindre l'Afrique du Nord, puis essaye de rejoindre le Tchad, pour enfin s'engager dans les forces aériennes américaines, avec qui il participera au débarquement de 1944 sous l'uniforme américain. [3]
L'engagement
De petites actions locales éparpillées dans l'Eure, Jean Balmino rejoint l'Organisation de résistance de l'armée (O.R.A.), mouvement crée par le général Aubert Frère en 1943, à la suite de l'invasion allemande en zone libre. Il s'agit d'une organisation apolitique regroupant d'anciens militaires déterminés à résister de façon active contre l'occupant.
Il est sous les ordres de Roger Thuret, responsable de la résistance en Haute-Normandie, qui le nomme chef de trentaine, regroupant plusieurs sizaines de Lyons, Rosay, Touffreville et Lisors.
Après la réorganisation de la résistance en juin 1944, l'historien Marcel Baudot est nommé chef des Forces françaises de l'intérieur de l'Eure, sous le pseudonyme de "Breteuil".
Opérations
Le réseau était chargé d'assumer les atterrissages des avions anglais, qui rapprovisionnaient la résistance en armes et autres moyens de subsistance pour la région.
De nombreuses fois le réseau a été dans l'obligation de recueillir et cacher des pilotes anglais, tombés sous la DCA allemande, à charge du réseau de les faire passer par l'Espagne pour qu'ils puissent rejoindre l'Angleterre.
Le dernier combat
Le 6 juin 1944, de nombreux engagements ont été signés et Jean Balmino s’inquiète du manque de cohésion de sa trentaine. Celui-ci persuade alors Roger Thuret, pour pallier cette faiblesse, d’organiser fin août « un exercice de mobilisation » en forêt de Lyons, près de Mortemer. Pour les allemands, ces routes en forêt de Lyons sont d’une grande importance. Elles leur permettent un retrait protégé par le sous-bois en direction de Morgny. L’aviation alliée leur cause des pertes importantes sur les grands axes routiers. Le danger de la situation n’a pas échappé aux résistants les plus expérimentés, l’horrible massacre d’Oradour sur Glane est dans tous les esprits.
Le 24 août 1944, un groupe sous le commandement de Jean se poste en embuscade près de la fontaine Sainte-Catherine, l'issue sera fatale pour le réseau.
Bilan
Le lendemain, les allemands font des rafles dans la région, et plusieurs dizaines d'arrestations ciblées sont effectuées, ce qui a contribué au démantèlement du réseau complet... Dénoncés ou pas ? On ne sait pas exactement ce qui a amené les allemands à arrêter une grande partie des membres du réseau.
Certains ont été portés disparus, leurs corps n'ont jamais été retrouvés, une grande partie ont été fusillés, leurs corps retrouvés bien après. Et d'autres ont pu par chance échapper et survivre.
Les disparus
- Jean Balmino, né en 1894, ingénieur, domicilié à Rosay
- André Beaucle, né en 1904, garagiste à Rosay
- André Derly, né en 1896, agriculteur à Lisors
Les fusillés
- Jean Vallat, né en 1925, étudiant de Lisors
- Jean Belliard, né en 1924, employé au PTT, en visite à son cousin de Lisors
- Guy Léon, né en 1920, Bûcheron à Lisors
- Achille Saquepee, né en 1905, ouvrier agricole à Touffreville
- Henri Petas, né en 1900, de Touffreville
- Gilbert Ouvry, né en 1917, électricien auto à Livors
- Émile Schmitt, né en 1900, marchand de charbon et de vin à Paris
- René Loucopoulos, né 1904, garagiste à Lisors
Les rescapés
- Albert Delacour, né en 1924, maraîcher à Rosay
- Maître Touraine, né en 1905, notaire à Fleury-la-Forêt
- André Tellier, né en 1906, employé au moulin de Rosay
- Charles Rouland, né en 1917, bûcheron à Rosay
- Fernand Sébastien, né en 1909, chef de sizaine à Lisors
- Roland Marino, né en 1924, de Rosay
- Huguette Verhague, né en 1901, de Mortemer
- Paul Derly, né en 1915, bûcheron à Lisors
- Auguste Derly, né en 1918, bûcheron à Lisors
- Pierre Maillard, né en 1922, de Paris
- Robert Pohu, né en 1907, de Rosay
- Roland Ratel, bûcheron à Lisors
Après la libération
On a jamais retrouvé le corps de Jean Balmino, il a donc été considéré comme disparu et mort par les autorités. Sa famille, son épouse et son fils Maurice ont épluchés en vain les nombreux registres des camps allemands, sans jamais trouver la trace du disparu.
Notes et références
- ↑ Livres-online
- ↑ Biographie Assemblée Nationale
- ↑ Discussion_Utilisateur:Serbus#Jean_Balmino
Sources
- Jac Remise - Libération 44 dans le Vexin normand - 1994 éd. Bertout isbn 2867432006
- Serge Ollivier : Les Martyrs de Mortemer
- Témoignage oral de Maurice Balmino, son fils, qui a fait un travail d'enquête à la libération pour connaître les circonstances de la disparition de son père. (Discuter).
Voir aussi
- École nationale supérieure d'arts et métiers
- Citroën
- Croix-de-feu
- Organisation de résistance de l'armée (ORA)
- Résistance intérieure française
- Portail de l’Eure
- Portail de la Seconde Guerre mondiale
- Portail de la Résistance française
Catégories : Naissance à Lyon | Naissance en 1894 | Décès en 1944 | Ingénieur français | Ancien élève de l'École nationale supérieure d'arts et métiers | Titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 | Résistant français | Croix-de-feu | Personnalité de l'Eure
Wikimedia Foundation. 2010.