- Éclampsie
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L'éclampsie est une complication sérieuse de la grossesse. Elle est caractérisée par des convulsions. En général, l'éclampsie se produit au terme de la pré-éclampsie, bien qu'il arrive que l'on ne puisse pas déceler de symptômes pré-éclamptiques.
Les convulsions peuvent apparaître avant, pendant et après l'accouchement, bien que l'on ait signalé des cas d'éclampsie au bout d'à peine 20 semaines de grossesse.
Sommaire
Épidémiologie
L'éclampsie peut être fatale tant pour la mère que pour le fœtus, avec des taux de décès de l'ordre d'une femme enceinte sur 50 et d'un bébé sur 14.
Signes et symptômes
La majorité des cas est annoncée par de l'hypertension artérielle gravidique et une protéinurie dans ce cas supérieure à 0,3 g par 24 heures. Mais le seul signe véritable de l'éclampsie est une convulsion éclamptique qui se développe en quatre étapes. Les patients présentant œdème et oligurie peuvent développer une insuffisance rénale aiguë ou un œdème pulmonaire.
- phase prodromique - cette étape passe habituellement inaperçue à moins d'une surveillance constante. La patiente roule des yeux tandis que ses muscles faciaux et ses mains se contractent légèrement.
- phase tonique - peu après l'étape prémonitoire, les contractions musculaires se transforment en serrements. Parfois la femme peut se mordre la langue pendant qu'elle serre ses dents, alors que ses bras et ses jambes deviennent rigides. Les muscles respiratoires se contractent également, faisant temporairement cesser la respiration. Cette étape se poursuit pendant environ 30 secondes.
- phase clonique - la contraction musculaire généralisée s'arrête mais les muscles se lancent alors dans de violents spasmes. De la salive écumeuse et possiblement teintée de sang apparaît sur les lèvres de la patiente et peut parfois être inhalée. Les convulsions cessent après environ deux minutes, menant à un coma, mais quelques cas peuvent provoquer un arrêt cardiaque.
- coma - la femme tombe profondément sans connaissance, respirant bruyamment. Ceci peut durer seulement quelques minutes ou peut persister pendant des heures.
Le diagnostic différentiel est la crise "grand mal" de l'épileptique mais il est aisé de faire la différence car il n'y a pas dans l'éclampsie d'émission d'urine lors de la phase clonique.
Statistiques
L'incidence de l'éclampsie a été estimée aux États-Unis à 0,04 % au Royaume-Uni à 0,05 % et seulement 0,02 % en Suède. En Afrique, par contre, la fréquence de l'éclampsie est très élevée, par exemple elle est de 36 % au Bénin, 10,75 % au Sénégal, 10,24 % au Nigéria et 9 % au Maroc.
Évolution
Le plus souvent vers la guérison après évacuation du contenu de l'utérus, espacement des crises, dissipation du coma et débacle urinaire. On peut avoir des complications en dehors de la morsure de la langue tels que des accidents respiratoires avec asphyxie, des hémorragies cérébro-méningées et cérébrale, une psychose puerpérale quelques jours après ou une mort maternelle par complication respiratoires. L'accouchement s'il est déclenché par la crise sera rapide. En revanche, il y a un risque de mort fœtale in utero du fait des troubles respiratoires avec anoxie et hématome rétro placentaire.
Traitement de la crise : Diazépam (Valium) 5-10 mg ou Phénitoïne 15 mg/kg IV
Bibliographie
- Mayes, M., Sweet, B. R. & Tiran, D. (1997). Mayes' Midwifery - A Textbook for Midwives 12th Édition, pp. 533–545. Baillière Tindall. ISBN 0-7020-1757-4
Voir aussi
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