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Ahmed Balafrej
Premier ministre
du Maroc[[1]] Ahmed Balafrej
Premier ministre du MarocParti politique Parti de l'Istiqlal Nommé le 12 mai 1958 Nommé par Mandat du 12 mai 1958 au 2 décembre 1958 Prédécesseur Mbarek Bekkai Successeur Abdallah Ibrahim Autres fonctions Premier ministre des affaires étrangères du Maroc indépendant
Ancien ministre des Affaires ÉtrangèresNaissance 1er mai 1908
Rabat, MarocDécès avril 1990
à RabatNature du décès longue maladie Ahmed Balafrej (en arabe : أحمد بلافرج) (né le 1er mai 1908 à Rabat et décédé en mai 1990 à Rabat). Fils de notable, Ahmed Balafrej, après des études secondaires au lycée Moulay Youssef de Rabat, puis supérieures au Caire et à Paris (licence ès lettres, diplôme de sciences politiques), milite très tôt dans des mouvements nationalistes.
Dès 1926, il crée la Société des amis de la vérité à Rabat, puis, pendant ses études à La Sorbonne, il crée et préside l'Association des étudiants musulmans d'Afrique du Nord. Il prend contact avec les milieux libéraux français et fonde avec l'appui d'un avocat socialiste, R. Longuet, la revue nationaliste Maghreb. Il s'intéresse également au panarabisme et rencontre l'émir Chekib Arslan à Genève.
En 1930, il est l'un des instigateurs des manifestations contre le Dahir berbère.
Les années 1933-1934 voient l'apparition du Comité d'Action Marocaine, regroupement autour de cellules crées à Fès ( Allal El Fassi et Mohamed Hassan El Ouazzani), Rabat ( Ahmed Balafrej et Mohamed Lyazidi ) et Salé (Saïd Hajji, Ahmed Maâninou, Boubker Al-Qadiri )des jeunes nationalistes urbains. Le CAM constitue le cœur historique du mouvement nationaliste marocain.
Il participe à la rédaction et la publication de la plate-forme du CAM connue sous le nom de "Plan de Réforme", d'inspiration réformiste et qui ne contient alors aucune demande d'Indépendance et présente, en 1937, un mémoire sur la politique française au Maroc.
Après l'interdiction du CAM par l'autorité coloniale et les incidents d'octobre 1937, il doit se réfugier à Tanger, alors zone internationale, et ne sera autorisé à rentrer dans son pays qu'après le débarquement allié (1943). Il est de ces figures du nationalisme arabe qui s'opposeront catégoriquement à toute alliance avec le nazisme, refusant tout soutien des forces de l'Axe.
En 1944, ayant intelligemment anticipé le processus de décolonisation que les Anglos-français allaient inévitablement engager après leur victoire sur l'Allemagne nazie, il rédige, et fait signer à ses amis nationalistes leManifeste de l'indépendance et contribue à la fondation du parti de l'Istiqlal en 1944, dont il devient le premier secrétaire.
Il est alors arrêté par les autorités françaises et exilé pendant un an en Corse, au même titre que le futur roi du Maroc, Mohammed V.
En 1947, à l’issue du discours historique du sultan Mohammed V où ce dernier se rallie officiellement aux thèses indépendantistes, le lobby colonial français fait pression pour imposer général Juin, extrémiste colonial, comme " Résident général au Maroc ". S'en suit une féroce répression entrainant l'arrestation de pratiquement tous les dirigeants, cadres et militants du parti de l'Istiqlal.
Ahmed Balafrej s'exile en Espagne, à partir de laquelle il mène une campagne diplomatique en Suisse, en France et en Espagne afin d'y promouvoir la cause marocaine.
Il défend devant l'assemblée générale des Nations Unies la cause du Maroc Indépendant et contribue au retour du sultan Mohammed V de son exil forcé, ouvrant ainsi la voie aux négociations qui amèneront à la déclaration d'Indépendance du Royaume du Maroc.
En complément de son engagement militant, il crée en 1946 le premier journal national marocain, Al Alam, dont il est le premier rédacteur en chef, ainsi que l'école Guessous à Rabat, première école marocaine non coloniale bilingue, qui sera le creuset de la nouvelle élite marocaine de l'après Indépendance.
Esprit moderniste, inspiré autant par la pensée d'un C.Arsalan que d'un J.Al Afghani, il sut capter et intégrer dans son combat politique la rigueur morale de français anti-coloniaux tels que C.A.Julien, F.Mauriac, autant que le respect de politiciens français de l'époque (E. Faure ou P. Mendes France).
En 1956, Ahmed Balafrej devient le premier Ministre des Affaires Etrangères du Royaume du Maroc indépendant. Sa première mission sera la négociation avec l’Espagne de la libération de Tarfaya, alors colonie espagnole. Il est le vrai fondateur et initiateur de la diplomatie marocaine. C’est lui qui ouvrit les premières ambassades du Maroc à l’étranger, qui installa les premiers consulats et qui concrétisa l’adhésion du Maroc aux grandes organisations internationales dont notamment les Nations Unies, La Ligue des États Arabes et l’organisation de l’Unité Africaine.
En 1958, du 12 mai au 2 décembre il est nommé premier ministre en remplacement du premier gouvernement marocain indépendant Bekkai oeuvrant à la construction d'une monarchie constitutionnelle moderne pour le Maroc.
Une de ses actions marquantes est la promulgation du code des libertés publiques et du droit d'association, largement inspiré du code républicain français en la matière.
En 1962, il est une nouvelle fois nommé par Hassan II ministre des Affaires Étrangères, puis de 1963 à 1972, représentant personnel du Roi, représentant la politique officielle du Royaume du Maroc au niveau international. Il est à ce jour, le seul à avoir occupé cette fonction.
En 1972, l'arrestation arbitraire, les tortures et l'emprisonnement et la condamnation de son fils Anis, activiste politique anti monarchiste, le font démissionner de toutes ses fonctions officielles. Il reste un des seuls hommes politiques marocains ayant eu le courage d'imposer sa démission dans un système politique où cet acte de liberté individuelle reste inconcevable.
De cette date, il se retire de toute activité politique, et s'éteint en mai 1990 à Rabat des suites d'une longue maladie.
Vie familiale
A. Balafrej épouse F. Bennani, fille d'un des premiers militants de la cause nationaliste de Kénitra. De ce mariage, naissent cinq enfants, trois filles (Amina, May, Leila) parmi les premières professeurs de médecine du Maroc, une fille (Souad) brillante intellectuelle qui fut un temps Directrice du premier lycée de jeunes filles du Maroc Indépendant, enfin un fils (Anis) diplômé de l'École Centrale de Paris, PDG d'un des plus grands bureaux d'études marocains en matière d'infrastructures notamment autoroutières.
Voir aussi
Sources
- Documentaire sur Ahmed Balafrej sur la chaîne télévisée 2M
- Ashford, Douglas. Political Change in Morocco. Princeton, NJ: Princeton University Press, 1961.
- Hahn, Lorna. North Africa: Nationalism to Nationhood. Washington, DC: Public Affairs Press, 1960.
- Pennell, C. R. Morocco since 1830: A History. New York: New York University Press, 2000.
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