- Bal de l'Opéra
-
Le Bal de l'Opéra est le plus fameux de tous les bals du Carnaval de Paris et un de ses principaux événements avec la Promenade de Masques[3] et les grands cortèges centraux de la Promenade du Bœuf Gras, de la Fête des Blanchisseuses et de la descente de la Courtille[4].
Sommaire
Histoire du Bal de l'Opéra
XVIIIe siècle
Créé par une ordonnance royale en date du 31 décembre 1715, sa première édition a lieu au tout début janvier 1716. Il se déroule durant la période du Carnaval à raison de deux bals par semaine s'ouvrant à minuit.
Au début c'est un bal masqué. Marie-Antoinette y serait venue incognito avec son beau-frère le comte d'Artois.
Il devient ensuite un bal déguisé. Un plancher est posé sur les fauteuils pour disposer d'une surface suffisante.
XIXe – XXe siècles
Au début du XIXe siècle, la police de Paris considère le montant de la recette du bal de l'Opéra comme un indice significatif de l'état de santé du Carnaval de Paris.
Ce bal se tient successivement à l'opéra de la rue de Richelieu (jusqu'en 1820), à la salle Louvois (1820-1821), à l'Opéra Le Peletier (de 1821 à 1873) et à l'Opéra Garnier (de 1875 à 1903).
En 1835, Philippe Musard, dit « Napoléon Musard le roi du quadrille » relance le bal de l'Opéra avec un orchestre de 90 musiciens et des airs à la mode ou excentriques.
Selon certains, c'est là que vers 1840 Philippe Musard lance le cancan ou coincoin, danse jugée « lascive » par les autorités (elle se pratique à une époque où les femmes portent des culottes fendues).
Le bal de l'Opéra est illustré par des dessins de Cham (dessinateur), Daumier, Gustave Doré et Gavarni qui croquent les déguisements des participants et les événements survenant dans le cadre de la fête.
Le Bal de l'Opéra est supprimé en 1903.
Le Bal de l'Opéra en 1897
Le journal La Patrie écrit le 2 mars 1897 :
-
- « L'Opéra avait repris, la nuit dernière, son animation carnavalesque des meilleurs jours.
-
- Le grand veglione[10] avait attiré une foule d'élégants masques de toute couleur et de toute forme qui a fait assaut de gaieté jusqu'à cinq heures du matin.
-
- Impossible de dire désormais que le Carnaval se meurt. Le Carnaval revit plus vigoureux que jamais.
-
- La résurrection du Bœuf-Gras n'est pas étrangère à ce regain de folie qui va mettre aujourd'hui nos boulevards sans dessus-dessous.
-
- Le Carnaval est redevenu la grande fête populaire d'antan ; plus même, car jamais la foule ne fut si compacte que l'an dernier et ne l'aura été que cette année. »[11]
Notes
- Illustration de : Les Français peints par eux-mêmes, Encyclopédie morale du dix-neuvième siècle. Louis Curmer éditeur, Paris, 1840, tome 2.
- Honore Daumier, La Mi-Carême – Au bal de l'Opéra – Vivent les Flambards ! Le personnage en tête, couronné de plumes et portant une massue parodie la tenue traditionnelle des sacrificateurs escortant le Bœuf Gras parisien.
- La Promenade de Masques consiste en ce que les masques, c'est-à-dire les personnes déguisées, se retrouvent en grand nombre avec les curieux et admirateurs venus les voir, en un endroit donné à un moment donné, par exemple la rue Saint-Antoine ou les Grands Boulevards.
- Ce dernier cortège apparu en 1822 disparaîtra vers 1860.
- Bibliothèque pour rire, Le bal Musard, par Louis Huart, avec 60 vignettes de Cham, Paris 1850.
- La Semaine illustrée, 24 février 1860, page 312. Gravure extraite de
- La Chanson. Journal hebdomadaire de critique littéraire et musicale, Revue des Théâtres, Concerts et Cafés-Concerts, numéro 8, 15 janvier 1863, page 5. Le Strauss dont il s'agit ici est Isaac Strauss de Paris, alors plus célèbre dans la capitale française que les Strauss de Vienne. Paru dans
- Huile sur toile, 59 x 72,5 cm, National Gallery (Londres).
- Vieux papiers, vieilles images, cartons d'un collectionneur..., par John Grand-Carteret, A. Le Vasseur éditeur, Paris 1896, page 89. Reproduit dans
- « Veglione », substantif augmentatif de l'italien « veglia », veillée, désignant une fête masquée de nuit.
- Le même article ajoute, plus loin : « La foule qui s'est répandue hier sur le parcours du cortège du bœuf gras se montait à six cent mille personnes. »
Bibliographie
- Henri Joannis Deberne, Danser en société, éditions Bonneton, 1999 (ISBN 2-86253-229-0)
Articles connexes
- Carnaval de Paris
- Bals de Paris
- Bals du Carnaval de Paris
- Les Trois Bals
- Philippe Musard
- Bal masqué à l'opéra (tableau)
Lien externe
-
Wikimedia Foundation. 2010.