Wayne Boden

Wayne Boden
Wayne Boden
Information
Nom de naissance : Wayne Clifford Boden
Surnom(s) : Le Violeur Vampire
Naissance : 1948
(Canada)
Décès : 27 mars 2006 à 58 ans
Kingston, Ontario, (Canada)
Cause du décès : Cancer de la peau
Sentence : Prison à perpétuité
Meurtres
Nombre de victimes : 5
Période : 19691971
Pays : Canada
État(s) : Montréal
Arrestation : 19 mai 1971

Wayne Clifford Boden (194827 mars 2006) était un tueur en série et violeur canadien qui fut actif de 1969 à 1971. Il se mérita le surnom "le Violeur Vampire" parce qu'il avait le penchant de mordre dans la poitrine de ses victimes, une marque qui mena à sa condamnation compte tenu des évidences d'empreintes dentaires, la première conviction de la sorte en Amérique du Nord et plusieurs années à l'avance du tueur en série Ted Bundy.

Sommaire

Meurtres à Montréal

Le 3 octobre 1969, Shirley Audette fut retrouvée à l'arrière d'un complexe d'appartements dans le centre-ville de Montréal. Bien qu'elle était toute vêtue, elle avait été violée et étranglée, et montrait des marques sur ses seins, comme si elle avait été sauvagement mordue. Il n'y avait pas de peau ensanglantée sous les ongles de la victimes, ce qui mena une biographe à théoriser qu'elle n'avait pas lutté contre son assaillant. Le copain de la victime était au travail sur un quart de nuit. Boden, qui vivait à côté, l'avait rencontré à l'extérieur du bâtiment où elle avait l'habitude de s'asseoir lorsqu'elle était nerveuse.

Un des anciens petits amis d'Audette a dit à la police qu'il croyait qu'elle s'était impliquée avec un homme très dominant et attirant parce qu'elle "entrait dans quelque chose de dangereux"; elle n'a jamais mentionné le nom de l'homme. Se basant sur cette entrevue, la police en a déduit que le tueur avait une attirance pour les filles qui voulaient et acceptaient du "rough sex".

Le 23 novembre de la même année, une commis de bijouterie, Marielle Archambault, quitta son travail à l'heure de fermeture avec un jeune homme qu'elle présenta à ses collègues de travail en tant que "Bill". Ces derniers remarquèrent après coup qu'elle semblait heureuse et ravie par l'homme.

Lorsqu'elle ne se présenta pas au travail le lendemain matin, l'employeur d'Archambault alla vérifier à son appartement pour voir si elle était malade. Avec sa propriétaire, ils découvrirent son corps sur le divan. La pièce était bien rangée. Le tueur lui avait arraché ses petites culottes et sa brassière, pour ensuite la violer et laisser son indice, soit les marques de ses dents sur ses seins.

La police fut en mesure de trouver une photographie chiffonnée parmi les biens dans l'appartement d'Archambault, qui fut aisément identifié comme le mystérieux "Bill" par ses collègues. Cependant, en dépit de cette piste apparente, la police ne réussit pas à connecter la photo avec un suspect connu, mais en fit un portrait-robot qu'elle distribua pour publication dans les journaux. La photo ne représentait pas la bonne personne. Il s'agissait du père décédé de la victime.

“Bill” attendit deux mois avant de frapper à nouveau. Le 6 janvier 1970, le petit ami de Jean Way, âgée de 24 ans, vint la chercher pour un rendez-vous à son appartement sur la Lincoln au centre-ville de Montréal. Lorsqu’elle ne répondit pas à la porte, il décida de revenir un peu plus tard. À son retour, il trouva la porte débarrée et son corps nu sur le lit. Ses seins n’avaient pas de morsures. Il semble que le tueur était dans l’appartement lorsque le petit ami de Way, Brian Caulfield, frappait à la porte plus tôt durant la soirée. Une autopsie réalisée par le docteur Jean-Paul Valcourt parvint à trouver deux petites fibres sous les ongles de la main gauche de la victime, indiquant que, contrairement à la légende, cette dernière avait bel et bien lutté contre son assaillant. (Rapport médico-légal de l’Institut de médecine légale et de la police scientifique, 20 janvier 1970, page 4).

La publicité qui résulta des meurtres mis la ville en état de panique et de peur. Cependant, il s’avéra que le meurtre de Jean Way était le dernier dans cette ville, alors que « Bill » disparu, seulement pour frapper de nouveau dans une autre ville à plus de 4 000 kilomètres à l’ouest plus d’un an après.

Dernière victime et arrestation

À Calgary, une enseignante au secondaire de 33 ans, Elizabeth Anna Porteous, ne se présenta pas au travail le 18 mai 1971 au matin. Le manager de son appartement fut appelé et trouva son corps sur le plancher de sa chambre à coucher. Tout comme pour Marielle Archambault, son appartement montrait des signes considérables de lutte. Violée et étranglée, ses seins étaient également mutilés de morsures. Parmi les débris, toutefois, la police retrouva un bouton de manchette brisé sous le corps de la victime.

Dans son investigation du meurtre, la police fut en mesure de savoir, par l’entremise de deux des collègues de travail de la victime, qu’elle avait été vu à une lumière dans une Mercedes bleue durant la soirée où elle aurait été tuée; il fut mentionné que la voiture avait deux décalques de taureau distinctes sur la vitre arrière. Un ami de la victime informa également la police que Porteous fréquentait depuis récemment un homme nommé « Bill », décrit comme s’habillant de façon à se faire remarquer, avec des cheveux courts bien mis. Il y avait clairement un lien entre la mort d’Elizabeth Porteous et les meurtres survenus à Montréal.

Le lendemain, le 19 mai, la Mercedes bleue fut aperçue par un agent de patrouille, stationné près de la scène de crime. Boden, un ancien mannequin, fut arrêté une demie heure plus tard lorsqu’il retournait à sa voiture. Il mentionna à la police qu’il avait déménagé de Montréal l’année précédente et admis qu’il fréquentait Porteous et qu’il était avec elle le soir du meurtre. Lorsque le bouton de manchette brisé lui fut présenté, il admis qu’il lui appartenait. Cependant, il insista que Porteous était correcte et en vie lorsqu’il l’avait quittée cette soirée-là.

La police à Calgary possédait une copie de la photo qui avait été trouvé dans l’appartement d’Archambault, et comme Boden ressemblait à l’homme sur la photo, il le gardèrent pour suspicions dans le meurtre de Porteous. Ils tournèrent ensuite leur attention sur les marques sur les seins des victimes.

La preuve des morsures

La police se tourna vers un orthodontiste local, Gordon Swann, pour prouver que les marques sur les seins et le cou de Porteous étaient celles des dents de Boden, avec l’intention de vérifier qu’elles avaient été laissées par Boden. Puisqu’il n’y avait rien à propos de preuves par empreintes dentaires dans la littérature canadienne, Swann écrivit au FBI, en espérant de l’information à cet effet. Ce qu’il reçu en réponse fut une lettre du directeur de l’époque, J. Edgar Hoover, qui le dirigea en Angleterre, où il rencontra un homme qui s’était occupé de 20 ou 30 cas dans le même genre.

Finalement Swann fut en mesure d’obtenir l’information dont il avait besoin, et en se basant sur un moulage en plâtre de la dentition de Boden, il démontra 29 points de similarité entre les morsures sur le corps de Porteous et les dents de Boden. Cette preuve fut suffisante pour que les jurés trouvent Boden coupable du meurtre pour lequel il fut condamné à la prison à vie.

Condamnation, emprisonnement et mort

Boden fut représenté devant le tribunal à Montréal, où il reconnut trois des meurtres relatés, mais dénia sa participation dans la mort de Norma Vaillancourt, une étudiante de 21 ans tuée le 23 juillet 1968. Boden avait été suspecté dans cet homicide aussi, mais, en 1994, Raymond Sauvé fut arrêté pour le crime et condamné à 10 ans de prison.

Boden fut condamné à trois autres peines de prison à vie et fut envoyé au pénitencier de Kingston, où il commença à purger sa peine le 16 février 1972.

En 1977, après 5 ans purgées par Boden, American Express lui donna une carte de crédit qu’il utilisa lors d’une journée hors de la prison de Laval. Il s’évada et fut capturé 36 heures plus tard alors qu’il mangeait dans un restaurant à l’Hôtel Mont-Royal au centre-ville de Montréal. Trois gardes de prison furent disciplinés et American Express conduit une investigation interne afin de savoir comment un détenu condamné à une peine à vie fut en mesure d’obtenir une carte de crédit[1],[2].

Boden meurt à l’hôpital régional de Kingston le 27 mars 2006 d'un cancer de la peau, après avoir été confiné sur un lit d’hôpital pendant six semaines.

Références

  1. Wall Street Journal, 9 mai 1984 Page 1
  2. Toronto Globe and Mail p. 9, 23 mai, 1984
  • Richard Monaco et Bill Burt, The Dracula Syndrome, New York: Avon Books, 1993.
  • Articlepar Kim Guttormson, Edmonton Journal, 31 mars 2006

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Wayne Boden de Wikipédia en français (auteurs)

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